two young woman researching together global issues at desk with computer monitor and globe in hands
Une contribution de Boris Allanic, DG France chez CoachHub
Le monde dans lequel évoluent les entreprises a radicalement changé. Nous assistons à une transformation profonde, non seulement des organisations, mais également du contexte global dans lequel elles opèrent. Ce bouleversement résulte de facteurs technologiques, économiques, sociétaux et environnementaux. À cela s’ajoute une incertitude croissante. Ce que l’on connaissait sous le nom de monde VUCA (Volatile, Uncertain, Complex, Ambiguous) s’est transformé en un monde BANI (Brittle, Anxious, Nonlinear, Incomprehensible), amplifiant ainsi la complexité et l’instabilité auxquelles les entreprises doivent faire face.
Dans ce nouveau contexte, la culture d’entreprise, définie par ses valeurs, croyances et comportements, joue un rôle crucial dans la résilience organisationnelle. Pour répondre à ces nouveaux défis, il devient impératif de repenser et de renforcer cette culture en développant un leadership engagé et inspirant.
Du monde VUCA au monde BANI : comprendre le nouveau contexte
Le monde VUCA, qui a dominé les réflexions stratégiques des entreprises au cours des dernières décennies, se caractérisait par des changements rapides (Volatilité), l’incertitude des événements futurs (Incertitude), une complexité croissante (Complexité), et des ambiguïtés persistantes (Ambiguïté). Ce cadre exigeait des réponses agiles, des compétences d’anticipation et une capacité d’adaptation rapide pour naviguer dans cet environnement.
Aujourd’hui, ce cadre semble obsolète face à un monde encore plus perturbé, défini par le terme BANI. Ce nouveau paradigme est composé des éléments suivants :
- Brittle (Fragile) : la fragilité croissante des systèmes et des institutions met en lumière leur manque de robustesse face aux perturbations soudaines. Cette fragilité installée concerne également les individus, ce qui rend complexe le rôle des organisations.
- Anxious (Anxieux) : l’incertitude constante engendre une anxiété collective, tant au niveau des individus que des organisations.
- Nonlinear (Non-linéaire) : les causes et les effets ne sont plus linéaires, les événements suivent des trajectoires imprévisibles.
- Incomprehensible (Incompréhensible) : La complexité devient telle que certaines situations échappent à la compréhension humaine.
Dans ce contexte BANI, les entreprises doivent repenser leurs modes de fonctionnement et leur culture afin de s’adapter (à nouveau) à des réalités toujours plus incertaines et imprévisibles.
La transformation des organisations : un Moteur clé
Les avancées technologiques, la montée des préoccupations écologiques, la globalisation des marchés et la révolution numérique ne cessent de remodeler nos écosystèmes. Pour faire face à ces transformations, il est nécessaire de repenser l’accompagnement des salariés afin qu’ils puissent évoluer avec agilité dans ce contexte. Cela passe par :
- La formation, pour maintenir à jour leurs compétences dans un monde en constante évolution.
- La promotion du bien-être au travail, essentiel pour gérer l’anxiété induite par l’incertitude croissante.
- Une flexibilité accrue dans les pratiques de travail (télétravail, horaires flexibles) afin de s’adapter aux nouvelles attentes des collaborateurs.
- Le maintien d’un cadre fort pour assurer robustesse et transparence aux salariés, dont les attentes changent et qui souhaitent s’attacher à un projet plus grand qu’eux.
Dans ce cadre, la culture d’entreprise (qui est façonnée par trois dimensions principales que sont les valeurs, les croyances et les comportements) joue un rôle central. Elle constitue la fondation sur laquelle s’appuient les collaborateurs pour surmonter les défis et embrasser le changement.
Dans un monde BANI, la culture d’entreprise doit évoluer pour rester pertinente. Les valeurs traditionnelles, telles que l’innovation, l’agilité ou l’excellence, restent importantes, mais doivent être complétées par des principes tels que la résilience, la collaboration, la santé mentale et l’adaptabilité. Les croyances doivent aussi évoluer, notamment sur la manière dont l’incertitude est perçue et gérée. Enfin, les comportements doivent refléter une plus grande capacité d’écoute, de flexibilité et de solidarité au sein des équipes. Et tout cela ne s’invente pas, mais s’apprend.
Le leadership engagé : une réponse au monde BANI
Face à ces transformations, le leadership traditionnel n’est plus adapté. Pour faire face aux nouveaux défis du monde BANI, il est indispensable de développer un leadership engagé, capable de :
- Incarner l’authenticité : les dirigeants doivent être transparents et honnêtes dans leur communication, en reconnaissant les incertitudes plutôt que de les masquer.
- Fédérer une vision partagée : en période de confusion, le leader engagé rassemble les équipes autour d’une vision claire, tout en reconnaissant que la voie vers cet objectif peut être sinueuse.
- Développer l’intelligence émotionnelle : le leader engagé fait preuve d’empathie et de compréhension face aux anxiétés des collaborateurs.
- S’engager socialement : dans un monde où l’impact des entreprises est de plus en plus scruté, un leader engagé montre son engagement envers des causes sociétales et environnementales.
Le rôle des dirigeants dans la transformation de la culture d’entreprise est primordial. Ils doivent non seulement impulser le changement, mais aussi le vivre et l’incarner au quotidien. C’est par l’exemplarité et l’engagement des dirigeants que la transformation peut prendre racine et s’épanouir.
Et pour travailler l’exemplarité, le coaching est un levier clé parce qu’il permet aux leaders de mieux comprendre les dynamiques du monde BANI, d’adopter un leadership plus authentique et adaptatif, et de renforcer leur intelligence émotionnelle. Mais ça leur offre également les outils pour gérer leur propre anxiété et celle de leurs équipes, tout en développant une posture de leader inspirant.
Le basculement d’un monde VUCA à un monde BANI impose une réinvention complète de la culture d’entreprise, qui ne peut plus être perçue comme un simple ensemble de valeurs statiques. Son ADN doit être un système ancré et vivant, évoluant au rythme des transformations internes et externes. C’est dans cette réinvention collective que réside la clé de la survie et de la prospérité des entreprises dans le futur.
Et le rôle des dirigeants est central dans cette transformation. Ils doivent incarner le changement qu’ils souhaitent voir dans leurs équipes, mais aussi se faire accompagner par des outils comme le coaching, qui leur permettra de développer les compétences émotionnelles et stratégiques nécessaires pour accompagner leurs collaborateurs.
L’urgence de réinventer la culture d’entreprise est claire. Plus les organisations investiront dans cette transformation aujourd’hui, mieux elles seront préparées à naviguer dans un monde qui, tout en étant fragile et incompréhensible, offre d’immenses opportunités à ceux qui sont prêts à s’adapter.
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