Alors que les pourparlers s’intensifient à Bakou, la COP29 doit surmonter les divisions et clarifier les mécanismes pour garantir un financement équitable et durable pour accompagner la transition dans les pays en développement.
Pour les pays émergents, la lutte contre la pauvreté et leur situation financière entre en conflit avec les impératifs climatiques. Ces nations, souvent exposées aux catastrophes naturelles amplifiées par le réchauffement, peinent à concilier reconstruction et adaptation climatique. En raison de leur faible capacité d’emprunt, elles s’enferment dans un cercle vicieux : endettement accru pour faire face aux crises, réduction de leur marge budgétaire pour investir dans des solutions durables, et parfois exploitation accélérée des ressources naturelles pour rembourser leurs dettes.
Face à cette situation, les pays du Sud réclament un soutien plus conséquent. Alors que l’objectif précédent de 100 milliards de dollars annuels, fixé à Copenhague en 2009, a été atteint avec deux ans de retard en 2022, la COP29 vise à définir une nouvelle cible post-2025. Les négociateurs des pays du Sud demandent une aide multipliée par treize, soit 1 300 milliards de dollars par an, financée par les pays développés.
Mais cette somme ne pourra être rassemblée sans une implication accrue du secteur privé. Jennifer Morgan, négociatrice allemande, plaide pour des financements multiniveaux combinant fonds publics, capitaux privés et nouvelles taxes mondiales. Dans un entretien aux Échos, Ajay Banga, président de la Banque mondiale, insiste sur le rôle clé des investisseurs privés pour mobiliser les « milliers de milliards » nécessaires. De son côté, l’institution qu’il dirige s’engage à consacrer 45 % de ses fonds à la lutte contre le changement climatique.
La France, acteur majeur du financement climatique, s’était distinguée par sa contribution de 7,2 milliards d’euros en 2023, majoritairement sous forme de prêts, et par son soutien aux pays d’Afrique et d’Asie. Avec 11,4 milliards de dollars engagés en 2022 via les banques multilatérales, elle représentait à elle seule 10 % de l’effort collectif mondial, 4ème pays développé contributeur de l’aide financière pour la transition énergétique des pays en développement.
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