Selon le dernier Baromètre Bpifrance Le Lab, 26 % des PME ont l’intention d’exporter en 2025. En augmentation de 3 % par rapport à 2024, ce chiffre souligne l’ambition des entreprises françaises de commercialiser leurs offres au-delà de nos frontières. Si l’exportation ne nécessite pas toujours l’ouverture d’une filiale à l’étranger, elle requiert souvent le recrutement de collaborateurs qui maîtrisent la langue, le marché et la culture du pays visé. Dans ce contexte, le recrutement et la gestion d’équipes multi-culturelles s’avèrent être un défi à la fois stratégique et managérial.
Une contribution de Lucie Queniot, Responsable RH de LivingPackets
Diversité des talents : un accélérateur d’innovation
Le recrutement de talents étrangers apporte une diversité de compétences, de cultures et de points de vue permettant aux collaborateurs de challenger leurs pratiques et d’aborder les problématiques avec un œil nouveau. Cette remise en question des processus, des manières de penser et de communiquer, est une opportunité unique d’améliorer les compétences interpersonnelles et l’ouverture d’esprit.
La multiplicité des expériences et des profils devient ainsi un véritable catalyseur de créativité. Si cette diversité de talents offre de nombreux avantages, elle présente également certains défis, qu’il s’agisse de la gestion opérationnelle des équipes ou de leur cohésion.
Dans les pays nordiques, en Australie et au Royaume-Uni, le management est démocratique et décontracté, à l’inverse de la France ou l’Allemagne où la notion de hiérarchie est encore très présente. On remarque également des différences dans les manières de s’exprimer. Alors qu’en France, on souligne ce qui ne va pas de manière assez directe, on nuancera les critiques du côté des Anglo-Saxons. Pour s’assurer que la communication soit fluide entre les collaborateurs, les managers devront donc être formés aux différences culturelles afin de les comprendre et d’adapter leur style de management à leur interlocuteur.
Do you speak English?
L’internationalisation des équipes est un processus qui peut être ancré dans l’ADN d’une entreprise ou intervenir des années plus tard au moment de l’exportation. Dans le second cas de figure, ce processus est souvent imposé à des collaborateurs qui, à l’origine, avaient rejoint une entreprise française sans nécessairement se projeter dans une collaboration internationale. La transition vers de nouveaux modes de travail, basés sur l’anglais pour la majorité, n’est pas toujours facile et doit être accompagnée par les ressources humaines et les managers.
Car au-delà des préjugés, des différences culturelles et d’éventuels décalages horaires, le principal défi à relever reste la barrière de la langue. Alors que 47 % des Français se jugent médiocres en anglais, les difficultés de communication peuvent entraîner des malentendus, le sentiment de ne pas être compris ou entendu. Les nouvelles recrues étrangères devront être guidées pour s’acclimater à la culture du travail de l’entreprise française, aux avantages sociaux, aux évolutions de carrière, etc.
Le rôle clé des ressources humaines
Les ressources humaines jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des salariés vers un environnement de travail international. Pour accompagner ses talents, l’entreprise peut mettre en place de multiples initiatives :
• Une formation à l’anglais afin que chacun prenne confiance dans sa capacité à s’exprimer et à échanger dans cette langue qui est souvent utilisée au sein d’équipes multi-culturelles ;
• Des ateliers et des activités permettant de renforcer l’esprit d’équipe et de créer des liens. Si les collaborateurs ne sont pas tous basés au même endroit, ces rencontres peuvent se faire en présentiel une à deux fois par an à minima, et virtuellement de manière hebdomadaire ;
• Une formation aux “soft skills”, comme l’adaptabilité, la gestion du stress, la coopération, l’intelligence émotionnelle, la remise en question, la médiation ou encore la tolérance, pour favoriser un environnement inclusif où les différentes perspectives sont valorisées et encouragées.
L’internationalisation des équipes est une formidable opportunité, mais elle ne s’improvise pas. Pour en tirer tous les bénéfices, les entreprises doivent anticiper les défis liés à la diversité culturelle et linguistique en mettant en place une gestion RH adaptée. C’est ainsi que la diversité deviendra une véritable force au service de l’innovation et de la performance.
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