L’accélération et la transformation digitale offrent de nouvelles perspectives à l’intelligence collective, en apportant désormais la puissance de calcul et les outils indispensables à son développement. Cette réalité trouve sa traduction dans un renforcement inexorable du travail collaboratif en fluidifiant et simplifiant l’accès à la donnée au juste moment et en concrétisant un meilleur partage de l’information, plus “bottom up” que “top down”, pour des process et décisions accélérés. Ces nouveaux modes relationnels tel que Whatsapp bousculent les schémas traditionnels au sein de l’entreprise et favorisent la connexion directe à l’expert, au collaborateur, au client.
Un réel besoin de simplification… Et de réinvention.
À l’heure où l’entreprise étouffe de conversations imbriquées dans de multiples emails aussi peu agiles que collaboratifs, où les nouvelles applications de messageries inondent les journées d’un flux anarchique de notifications, où face à la complexité de la majorité des solutions professionnelles le salarié ou le dirigeant se tourne vers les outils de messagerie grand public pour un usage peu orthodoxe au sein de l’entreprise mais intuitif et partagé par tous… Il est temps d’opérer un choc de simplification.
L’émergence dans l’entreprise de ces solutions (whatsApp, Messenger…) a le mérite de mettre en lumière une nécessaire transition vers des outils intuitifs offrant une dimension ludique et un usage centré sur l’utilisateur, leurs fonctionnalités répondant toutefois à un besoin bien professionnel.
Il faut aussi voir là le reflet de l’arrivée massive dans les entreprises des millenials, nés un smartphone à la main, membres de multiples communautés, et d’une fidélité à l’entreprise toute relative. Selon Forrester, les millenials représenteront 75% de la force de travail en 2020.
La démocratisation de ces technologies devient alors un enjeu majeur de rétention des talents, lesquels souhaitent retrouver dans leur activité professionnelle un usage familier et “confortable”, pour un accès efficace à l’information et plus de performance dans l’exercice de leurs compétences. Selon une recherche du cabinet de conseil Walker, l’expérience utilisateur (client interne ou externe) dépassera les prix et les produits en tant que différenciateur clé de la marque d’ici 2020.
Des outils s’alignant sur l’expérience utilisateur des meilleures solutions grand public, qu’elles viennent des app de messaging ou du jeu, tout en respectant les codes et besoins en sécurité de l’entreprise : voilà ce vers quoi doit tendre l’univers professionnel.
Connecter les gens à la donnée pour mieux les connecter entre eux.
L’enjeu majeur aujourd’hui est d’apporter cette couche intelligente entre l’utilisateur final, qu’il soit collaborateur ou client, et les systèmes de l’entreprise. Un lien direct, prédictif, intuitif qui rapproche la donnée de l’individu et démultiplie les possibilités d’interaction avec ses paires.
Les nouvelles applications relationnelles se basent sur un design et une approche contextuelle de l’information, tenant compte de l’intention de l’utilisateur à un instant précis et en fonction de son profil, ainsi que des extraordinaires possibilités analytiques offertes par la data science pour mieux servir et interagir avec lui.
La data devient alors le coeur d’un formidable défi relationnel. Ces outils collaboratifs transforment en profondeur les métiers en y apportant plus d’automatisation et d’intelligence pour offrir des opportunités jusqu’ici inégalées d’échanges et de prises de décisions. Par là même, ils suppriment notifications intempestives et bruit de fond préjudiciables à la concentration et à la qualité de la collaboration.
Le gain de temps comme les possibilités d’interaction sont phénoménaux et donnent aujourd’hui au concept d’intelligence collective tout son sens : un individu augmenté par l’immédiateté de l’accès aux sources de données provenant autant des systèmes d’information de l’entreprise que de la somme des apports de chaque collaborateurs.
Il est temps également pour les marques de reprendre possession de leur relation client et de capitaliser au sein de leurs applications sur une dimension mêlant à la fois, service, fidélité et conversation. Leurs data analystes doivent regagner le territoire laissé, faute de mieux, aux plateformes communautaires et, pouvoir enfin, capitaliser sur la donnée client. Qu’elle relève de son activité, de l’engagement avec la marque ou de l’ensemble des méta donnés qui enrichiront les profils utilisateurs. Il en va de la survie des marque face aux géants de la Tech.
“Simple can be harder than complex”. Steve Jobs.
Tout le paradoxe réside dans la citation du fondateur de la marque à la pomme. C’est dans l’extrême sophistication des algorithmes que se trouve la clef de la simplicité, précurseur de métiers réinventés, de process fluidifiés et de décisions riches d’opportunité relationnelles nouvelles. Les Smart Assistant, en s’intégrant comme l’interface ultime entre les systèmes et l’individu, sont le nouvel horizon de la collaboration en entreprise.
Par Henri d’Anterroches, CSO / Co-fondateur de Southpigalle
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