L’application WhatsApp fait parler d’elle. Sa nouvelle fonctionnalité de partage de géolocalisation a été longuement attendue des personnes qui utilisent l’application pour rejoindre leurs amis lors de rendez-vous.
Dans les semaines à venir, les utilisateurs de l’application sur iPhone et Android pourront temporairement partager leur localisation en direct, sur une carte, avec leurs contacts.
Cette fonctionnalité n’est pas tout à fait nouvelle. Apple a lancé il y a un moment le partage de localisation avec iMessage, et en avril dernier Google en a fait autant, en permettant d’envoyer un lien en temps réel à travers l’appli de messagerie pour laquelle on opte.
Toutefois, il faut considérer la possibilité que WhatsApp explore des moyens de servir cette fonctionnalité à un nouveau type d’utilisateurs : les entreprises.
Le partage de localisation de WhatsApp arrive à une époque où l’application pose les bases de l’utilisation de la plateforme par les entreprises qui se connecteraient ainsi à des clients potentiels, bien sûr en vue de générer des recettes.
En septembre, WhatsApp a dit être en train de tester des fonctionnalités avec des entreprises, dans le but de simplifier leur communication avec des personnes sur l’application.
WhatsApp teste ses fonctionnalités de deux manières : d’une part, via une application gratuite réservée aux petites entreprises, « WhatsApp Business », et de l’autre au moyen d’une solution destinée aux entreprises de plus grande taille. Selon WhatsApp, les banques et compagnies aériennes qui ont des clients dans le monde entier pourront leur adresser des notifications « utiles » concernant par exemple des horaires de vols. C’est là que le suivi de localisation pourrait être pratique.
Si un utilisateur de WhatsApp entre en contact avec une boutique locale sur l’appli et accepte de permettre au magasin de suivre sa location, cette boutique pourrait alerter l’utilisateur de sa réception d’un bon de réduction la prochaine fois qu’il se trouve dans les environs.
WhatsApp n’a pas fait mention des entreprises dans sa publication de blog portant sur le partage de localisation en direct. Un porte-parole a d’ailleurs refusé de s’exprimer plus avant sur le sujet, en disant que l’entreprise ne faisait « pas de commentaire sur les futures sorties de produits. »
En avril, Twitter a annoncé que le réseau social permettrait à une entreprise d’envoyer aux utilisateurs de Twitter un message direct, faisant le partage de localisation ou le demandant.
« Les gens ont un contrôle complet du partage de localisation qu’ils font avec une entreprise, » a déclaré Twitter, clarifiant un souci évident de vie privée.
« Les entreprises devront tout d’abord demander à une personne de partager sa localisation. La personne peut ensuite choisir d’ignorer la requête, de partager sa localisation précise ou de choisir un nom de lieu présenté dans une liste, qu’elle s’y trouve physiquement ou non. »
Dans l’un des exemples donnés par l’entreprise, un bot envoyait un message à une personne sur Twitter, message dans lequel il l’invitait à lancer une recherche de restaurant. Le client répondait en écrivant « commande à emporter », à la suite de quoi l’entreprise rattachée au bot localisait le client sur une carte avant de lui proposer une liste des restaurants situés dans les alentours.
Ce scénario donne tout son sens à l’insistance de WhatsApp ces dernières années en précisant que lorsque les entreprises pourraient s’adresser aux utilisateurs sur l’appli, elles ne le feraient que de manière « utile », et non pour de la publicité.
Pour rappel, WhatsApp est, d’après son histoire, anti-publicité.
Lorsque Facebook a racheté WhatsApp en février 2014 pour 22 millions de dollars, l’entreprise l’a fait dans l’idée que l’application de messagerie resterait indépendante et que Mark Zuckerberg ne ferait pas pression sur les fondateurs Jan Koum et Brian Acton pour qu’ils monétisent la plateforme.
Depuis lors, WhatsApp a atteint un milliard d’utilisateurs actifs chaque jour et a embauché un directeur du marketing et de la publicité venant de Facebook, Matthew Idema. De plus, le mois dernier seulement, Brian Acton de WhatsApp – qui a un jour signé une note clamant « Pas de pubs ! Pas de jeux ! Pas de gimmicks ! » – a quitté l’entreprise pour démarrer une entreprise à but non lucratif.
Le départ de Brian Acton ne signifie pas forcément que WhastApp trahira ses principes fondateurs en ouvrant les portes à la publicité basée sur la localisation. Cependant, cela pourrait bien faciliter l’introduction de services basés sur cette fonctionnalité par la société mère Facebook, en particulier si des entreprises se trouvant sur la plateforme peuvent démontrer que ces services sont utiles aux clients.
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