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WhatsApp : La Chine Censure L’application

En début de semaine, la Chine  a commencé à censurer certaines composantes de l’application WhatsApp, d’après le site d’information britannique BBC News. Bien que le pays n’ait émis aucun commentaire, beaucoup ont présumé que c’était l’une des manifestations du mouvement de protestation survenu suite à la mort du prisonnier politique et Prix Nobel de la paix Liu Xiaobo.

En utilisant la dénommée Grande Muraille virtuelle de Chine, ou un autre pendant de son vaste appareil de censure, la Chine est parvenue à empêcher les utilisateurs de WhatsApp d’envoyer des messages vidéo et d’autres fichiers multimédia. Pourtant, au vu de la sécurité amplifiée de Facebook, dont son cryptage intégral des messages WhatsApp, comment les Chinois ont-ils pu censurer des images et des vidéos tout en permettant à l’application de fonctionner comme à l’habitude ?

La réponse à cette question s’avère être très simple, d’après l’étudiant en informatique et chercheur Frieder Steinmetz. Ce dernier a publié une vidéo dans laquelle il expose la méthode probablement utilisée par la Chine à une large échelle. Cette méthode consiste simplement à rediriger l’accès d’un téléphone au serveur des fichiers média utilisé par WhatsApp, provoquant ainsi l’échec du téléchargement des vidéos et des photos.

Frieder Steinmetz a redirigé les connections qui tentaient d’atteindre les serveurs « mmg.whatsapp.net » et « mmg.whatsapp.net » (les serveurs permettant de télécharger du contenu multimédia) vers l’adresse IP 10.0.0.1. Il a réalisé cela avec son propre pare-feu. Ensuite, il a retiré la redirection par le biais de l’interface web de son pare-feu. À partir de là, les images pouvaient à nouveau être téléchargées.

Bien sûr, il s’agit là d’une expérience à petite échelle. Il est toutefois probable que la Chine puisse simplement l’étendre en utilisant le contrôle que le gouvernement a de l’Internet dans le pays. « Je ne sais rien de l’infrastructure de la censure chinoise mais j’imagine que cela doit être assez facile à accomplir, » a confié Steinmetz.

Les développeurs de l’application WhatsApp pourraient-il faire quelque chose pour combattre une telle censure ? Le cryptage de WhatsApp est basé sur celui d’une autre application de messagerie populaire appelée Signal. Les créateurs de cette application connaissent une astuce remarquable pour empêcher ces formes de censure. Une source au fait du fonctionnement de l’application a indiqué que Signal choisit d’héberger des services sur les serveurs de Google, parallèlement à beaucoup d’autres. Nul ne peut voir quel service est utilisé par l’utilisateur, étant donné le cryptage de la connexion. 

Cela signifie que si un pays souhaitait censurer un service spécifique, comme le service vidéos de Signal, il lui faudrait alors bloquer le serveur Google tout entier, affectant dans le même temps les autres serveurs utilisés sur le même appareil. Une telle action serait risquée, même pour un pays comme la Chine, entraînant toute sorte de réactions internationales, supérieures à celles déjà provoquées au cours de la dernière campagne de censure du pays.

L’équipe WhatsApp s’est refusée à tout commentaire concernant cet article.

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