Pour répondre à l’arrivée croissante de voitures autonomes sur les routes, l’expert en transport Ben Pierce a listé quelques améliorations qui pourraient être apportées aux routes : « Les voitures autonomes peuvent se conduire elles-mêmes, mais nous pouvons les accompagner », explique Ben Pierce, le responsable de la technologie des transports pour le département d’ingénierie et d’architecture de HDR, une entreprise américaine du secteur du génie civil.
La semaine dernière, à Chicago, Ben Pierce a proposé d’opérer de gros changements sur les infrastructures et de petits changements sur les réglementations et les procédures, ce qui pourraient améliorer les performances des voitures autonomes et éviter les dangers inhérents : « Récemment, j’ai remarqué que l’arrivée croissante de véhicules autonomes sur les routes, engendre tout un tas de conséquences imprévues. En tant que concepteurs d’autoroutes, nous devons commencer à prendre en compte ces conséquences », expliquait Ben Pierce devant une salle comble lors du Metropolitan planning Council de Chicago jeudi dernier. « Nous pouvons faire une multitude de petites choses pour nous préparer. Et si nous sommes prêts, nous verrons d’immenses bénéfices, ce sera phénoménal ».
- Le courant et la fibre
La plupart des suggestions de Ben Pierce nécessitent de l’énergie et des moyens de communication. Il recommande donc d’intégrer des conduits pouvant accueillir des lignes électriques et des fibres optiques dans toutes les nouvelles infrastructures : « Nous sommes en train de concevoir de nouveaux systèmes. Qu’il s’agisse de systèmes de transit, d’une autoroute, d’un pont, il serait intelligent d’y intégrer une source d’énergie adaptée et des raccordements de moyens de communication dédiés, je pense bien sûr à la fibre ».
2. Des mécanismes de recueil des données
Le voitures autonomes connectées permettront d’anticiper les conditions de circulation de manière plus précise, à condition que les données générées par les véhicules soient recueillies et partagées. Les autres véhicules pourront éviter les bouchons à l’unique condition de pouvoir accéder aux données de la voiture qui est sur place : « Cela fonctionne uniquement si nous recueillons les données et que nous en faisons quelque chose en temps réel. N’est-ce pas ? Alors, nous devons mettre au point des mécanismes nous permettant de collecter ces données et de les traiter. Nous devrons donc intégrer des microcellules ou des picocellules, des radios pour véhicules connectés, des relais Bluetooth, ou tout autre élément qui nous permettra de récupérer les données sur le bord de la route en temps réel ».
3. Des panneaux pouvant être lus par les voitures
Les premiers véhicules autonomes ont dû relever des défis auxquels les voitures du futur n’auront sans doute pas besoin de faire face : ils doivent analyser la route de la même manière que les humains : « La première génération de véhicules autonomes, comme les modèles de Tesla, utilise des caméras optiques, des caméras double optiques, et elle lit les indices comme les bandes sur l’asphalte, et elle les identifie grâce à ses caméras ».
Les véhicules autonomes du futur pourraient fonctionner de manière plus efficace si les routes étaient marquées avec des éléments qu’elles pourraient percevoir plus facilement. Prenons l’exemple d’un panneau « virage à droite ». Aujourd’hui, les véhicules autonomes doivent remarquer les panneaux et analyser le dessin de la même manière que le ferait un être humain. Mais à l’avenir : « Nous pourrions mettre un relai Bluetooth à 2 € sur le panneau. Ce relai pourrait émettre un message qui serait capté par la voiture. Nous n’avons fait qu’aider le véhicule et nous pouvons trouver pleins d’astuces telles que celle-ci pour assister les véhicules autonomes. En plaçant par exemple, sur le bord des routes, des marqueurs de référence, qu’ils fonctionnent avec le RFID ou que la signalétique soit lisible, car pour le moment, les panneaux de signalisation peuvent être facilement analysés par les humains, et non par les machines.
4. Des agents de circulation pouvant être compris par les machines
Les véhicules autonomes font face à des défis bien spécifiques lorsqu’ils rencontrent des intersections gérées par des agents de circulation : « Nous, les humains, nous sommes habitués aux gestes, et si vous conduisez comme moi, vous êtes souvent la cible d’un certain genre de gestes. Mais nous devons repenser la manière dont nous dirigeons la circulation », explique Ben Pierce. Un simple changement de réglementation permettrait aux agents de circulation d’utiliser des signes pouvant être facilement compris par les véhicules autonomes.
5. Des routes renforcées
Les véhicules autonomes pourraient avoir un impact très onéreux sur les routes : « Les véhicules autonomes font exactement ce qu’on leur demande de faire, explique Ben Pierce. Ils ne font qu’obéir à leur programme, et devinez quoi ? Que vous programmiez un véhicule autonome à Détroit ou ailleurs, que lui demandez-vous ? De rester au centre de sa file. C’est logique, non ? Ces voitures sont tellement bien conçues, qu’elles peuvent trianguler leur position à cinq millimètres près. C’est fantastique. Mais tous ces véhicules ont le même programme, aucun programmeur ne demandera à son système de se déporter de quelques centimètres sur la droite ou sur la gauche ». Absolument tous les véhicules autonomes circulent exactement au centre de la file : « Cela veut dire que le poids de tous les véhicules sera essentiellement exercé sur deux bandes de quelques centimètres de large, et les routes n’ont pas été conçues pour ça. Pourquoi ? Parce que les humains ne conduisent pas de cette manière, nous roulons partout dans la file ».
Pour éviter que des ornières ne se forment, les routes devraient être construites en béton ou avec une couche d’asphalte plus épaisse, précise Ben Pierce : « Loin de moi l’envie de jouer les rabat-joies, j’aime vraiment beaucoup les véhicules autonomes, mais nous devons étudier quels impacts ils peuvent avoir sur nos infrastructures. C’est quelque chose de très important aujourd’hui, car peu importe si les véhicules autonomes doivent envahir nos routes dans cinq, dix, ou quinze ans, nos infrastructures sont conçues pour tenir cinquante ans. Toutes les infrastructures actuellement en travaux dans les villes ont une espérance de vie de trente, voire cinquante ans ».
6. Marquer les routes le plus vite possible
Bien souvent, lorsque les routes sont refaites ou resurfacées, le marquage n’est pas réalisé tout de suite. Or, les véhicules autonomes ont besoin des lignes afin de pouvoir se positionner convenablement. Ils risquent tout simplement de s’arrêter s’ils doivent faire face à une absence de marquage : « Faites le marquage rapidement après le goudronnage, ajoute Ben Pierce. Ça parait simple, mais je suis prêt à parier que dans l’immense majorité des cas, ça ne se passe pas comme ça et on doit attendre un jour ou deux. Grâce à la communication des données, si vous faites partie des autres véhicules, vous pourrez éviter cette zone, mais si vous êtes le premier à y circuler, bonjour les problèmes ».
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