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Viva Tech : « Donner À Voir Tous Les Usages De La Tech »

viva tech

Maurice Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis Groupe, et Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, les deux groupes qui co-organisent le salon Viva Tech, reviennent avec Forbes France sur les spécificités de l’évènement. 

Comment est venue l’idée de la création d’un évènement tel que Viva Tech ? 

Maurice Lévy : A l’occasion du 80e anniversaire de Publicis, dans le cadre d’une interview pour les Echos, j’avais annoncé que j’avais l’intention de monter un évènement rassemblant les plus grands acteurs de la Tech en France. Francis Morel (ancien PDG du groupe les Echos, ndlr) qui était présent, m’a répondu : « Tiens c’est amusant, nous aussi ». Je lui ai répondu : « Eh bien, faisons le ensemble alors ». C’est aussi simple que ça 

Pierre Louette : Viva Tech est né dans un contexte où il n’y avait plus de grand évènement Tech à Paris. Viva Tech vient occuper un espace d’opportunités qui était vacant. 

M. L. : Il y avait aussi un élément très idiot qui m’habitait. Si je m’exprime à titre personnel, je dirais que je souffrais presque physiquement de l’absence d’un grand évènement dans la Tech à Paris. Je trouvais que c’était profondément dommage, presque cruel que la France se trouvait en dehors de la mappemonde de l’évènementiel de la Tech. On a commencé au Grand palais, on pensait que 20 000 mètres carrés suffisaient. On a dû rapidement déménager au Parc des expositions. Même avec 55 000 mètres carrés, on est plein comme un oeuf. 

Tech for Good est présentée comme un des principaux fils rouges de cette édition 2019. En quoi la Tech pourrait être la solution aux crises sociales et environnementales qui traversent le monde et la France en particulier ? 

P. L. : Il y a dans la Tech, des applications  et des services qui vont contribuer à résoudre cette crise, qui est une crise, certes liées aux inégalités, et à la pauvreté réelle à certains endroits, mais au fond c’est une crise du lien. Quand on parle par exemple de nouvelles mobilités, de nouvelles connectivités, c’est justement pour imaginer des services que la SNCF ou la RATP par exemple ne peuvent pas offrir. Le but c’est de désenclaver, d’intégrer. Offrir la même connectivité très performante mais très chère au même moment, et à tout le monde, on le sait, ça ne marche pas. Il doit y avoir des phases de déploiement.

M. L. : Si vous regardez la FinTech et ses applications en Afrique, sa plus grand trouvaille ce sont les portefeuilles électroniques. C’est le manque de réseaux, d’infrastructures, qui a poussé le continent à faire de forts sauts technologiques… La Tech, permet de sortir les gens de leur isolement, de désenclaver des zones. qu’on aime ou qu’on aime pas ses excès. Avec l’intervention bienveillante de l’état, on peut arriver à une Tech aux usages bienveillants. Et il faut aussi appréhender ce domaine au travers de ses applications, et pas seulement au travers de ses capitalisations boursières extravagantes.

Il y a selon vous un problème de pédagogie, d’information sur les sujets liés à la Tech auprès du grand public ? 

P. L. : Il y a des publics qui connaissent très bien la Tech, soit parce qu’ils font partie, par exemple, de la communauté geek, soit parce qu’ils suivent ses performances financières de très près. On connait aussi beaucoup la Tech par le prisme de ces grands entrepreneurs qui ont fait fortune. Nous ce qu’on donne à voir, ce sont tous les usages et tous les visages de la Tech. On veut sortir de l’effet « club ». On parle en permanence de voitures connectées, bah là on va en voir. C’est une démarche culturelle.

M. L. : Les professionnels et même quelques médias professionnels, se demandaient au départ : « Mais pourquoi mélanger ? Soit on fait un salon professionnel, soit on fait un salon grand public ». Nous avons répondu que déjà nous n’organisons pas un salon, et que ce ne sera jamais un salon. il faut que ce soit pour les professionnels, mais qu’il est dommage de priver le public de voir tout ce qui s’y passe. 

 

Quelle place pour la France dans le jeu mondial de la Tech ? 

M. L. : Au niveau de l’Europe, La France a été en retard longtemps sur le stock des startups, si j’ose dire. Aujourd’hui en revanche, elle est en avance sur la création et les flux ; grâce notamment aux efforts menés sous François Hollande et développés sous Macron. Il y a une volonté de la France de combler son retard aussi sur les géants une sont les Etats-Unis et la Chine. Mais le France ne se concentre pas uniquement sur les startups, mais essaye aussi de construire tout un écosystème à l’échelle nationale, avec des écoles d’ingénieurs, de commerce. L’enjeu désormais va être le passage à une plus grande échelle. Notamment, comment nos startups vont continuer à se développer sans être avalées par des grands groupes. Si vous prenez BlablaCar, qui est déjà une licorne, elle sera encore plus que cela un jour, si elle continue à être intégratrice plutôt qu’intégrée.

Quelle place pour une agence de publicité et un grand média dans l’espace de la Tech ? 

P. L. : Je crois que Publicis et les Echos ont des actions complémentaires. Un groupe comme celui de Maurice est là pour servir leur image, leur développement, leur stratégie de marque. Et nous nous passons notre temps à scruter ce que les entreprises font et ce que l’entreprise de Maurice peut faire pour elles. Ensuite, nous avons des compétences très complémentaires pour fédérer des gens autour de l’évènement, mobiliser des équipes pour le produire. Et ensuite, nos équipes rédactionnelle vont couvrir en totale indépendance l’ensemble de l’événement. 

 

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