Les analystes du renseignement de source ouverte surveillent la construction de la dernière classe de navires de guerre chinois. Le porte-avions d’assaut Type-075 de 40 000 tonnes constituera un bond majeur pour la marine chinoise, connu sous le nom de PLAN. Des photographies et des images satellites ont permis de se faire une idée de ses capacités lors de la construction du premier navire à Shanghai. Mais l’OSINT va plus loin, avec des observateurs qui suivent ses mouvements en mer lors de son premier voyage.
Le tout nouveau porte-avions d’assaut de 40 000 tonnes a été suivi par des images satellites presque quotidiennement pendant une période de deux semaines. Un compte d’analyse de défense notable sur Twitter, @detresfa_, a partagé une carte avec les positions tracées.
Le navire a quitté Shanghai pour la première fois le 5 août et des images satellites commerciales ont été prises par @detresfa_ le 8 août dans la mer de Chine orientale. Il se trouvait à plus de 185 km à l’est de Shanghai. Puis à nouveau les 10, 12, 13, 14 août et ainsi de suite jusqu’au 21 août. Certaines images manquantes étaient souvent dues à la couverture nuageuse. Il est revenu à Shanghai le 23 août.
Le nouveau porte-avions d’assaut, le premier de Chine, permettra au PLAN d’effectuer des atterrissages en mer. Cela pourrait être particulièrement pertinent pour une invasion de Taïwan ou pour des opérations sur les îles contestées de la mer de Chine méridionale. Il pourra transporter une flotte d’hélicoptères ainsi que plusieurs gros aéroglisseurs porte-chars.
Au moins trois des nouveaux porte-avions sont en cours de construction. Le troisième a été récemment identifié au chantier naval de Hudong-Zhonghua, où les deux premiers ont été construits.
Celui qui a été suivi lors des essais en mer est le premier de la classe. Il a été lancé le 25 septembre 2019, mais il est amarré à Shanghai depuis lors, alors qu’il a été équipé de systèmes de bord et de câblage et que l’aménagement intérieur a été terminé.
La possibilité pour quiconque possède un savoir-faire suffisant de suivre les essais en mer à l’aide d’images satellites commerciales contraste fortement avec la situation qui prévalait pendant la guerre froide. À l’époque, seules les grandes puissances disposaient d’images satellites. La révolution de l’OSINT, provoquée par l’ère de l’internet, a changé radicalement le paysage du renseignement. Les compétences et le savoir-faire sont toujours importants, mais la barrière à l’entrée est beaucoup plus faible, au point que même les individus peuvent partiellement suivre un transporteur en mer.
Le Type-075 sera probablement à quai pendant un certain temps. Des réparations et des modifications seront effectuées à la suite des essais en mer. Il est très fréquent que des problèmes majeurs soient identifiés, en particulier dans le premier de la classe. C’est normal et cela fait partie de l’objectif des essais en mer. Il ne fait aucun doute qu’il reviendra en mer pour d’autres essais. Et il est tout aussi probable qu’il sera surveillé de près par les analystes de l’OSINT et les agences de renseignement naval.
<< Article traduit de Forbes US – Auteur (e) : H I Sutton >>
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