Le Président Trump a demandé la fermeture de certaines compagnies de réseaux sociaux, comme Twitter, ce mercredi. C’est le dernier acte d’une longue mêlée entre les conservateurs et les grandes entreprises technologiques à propos de la censure. Les plateformes de réseaux sociaux sont aussi accusées de laxisme face à la circulation de mauvaises informations.
Faits marquants
- La menace de fermeture de Trump est arrivée quelques heures après que Twitter a vérifié un de ses tweets concernant le vote par correspondance. Le président a accusé la plateforme d’« interférer » avec l’élection de 2020 et d’étouffer la « liberté d’expression. »
- Les républicains ont longtemps accusé la plateforme — et d’autres entreprises de réseaux sociaux — de censure. L’année dernière, les républicains du Sénat ont fustigé les dirigeants de Facebook, Google et Twitter lors d’une audience au Congrès, en raison d’allégations selon lesquelles ils feraient délibérément taire les utilisateurs conservateurs et mettraient au point des algorithmes pour supprimer le contenu des électeurs de droites. Le sénateur Ted Cruz les a accusé d’utiliser des « modèles cohérents de partialité politique et de censure. »
- Selon les experts, rien ne prouve que la Silicon Valley travaille en coulisses pour limiter délibérément la portée des conservateurs. En effet, une analyse d’Axios menée l’année dernière a révélé que les articles sur l’élection présidentielle de 2020 qui ont suscité le plus d’intérêt en ligne provenaient souvent de médias de droite.
- Les démocrates, quant à eux, ont accusé Twitter et Facebook d’adopter une approche trop distante face à la désinformation. Ils sont devenus de plus en plus critiques, à mesure que les élections de 2020 se rapprochent, notamment concernant les informations sur l’épidémie du coronavirus.
- Les démocrates ont demandé que le compte Twitter de Donald Trump soit restreint ou révoqué, à cause des ses fausses allégations.
- L’année dernière, Twitter a répondu à une demande de la sénatrice, Kamala Harris, de suspendre le compte de Trump pour avoir violé les directives de la plateforme, en suggérant que les dirigeants du monde n’ont pas toujours à suivre ses règles. Mardi, les démocrates se sont ralliés à la veuve de Lori Klausutis, qui a demandé à la plateforme de retirer les tweets du président accusant sans fondement l’animateur de MSNBC, Joe Scarborough, d’avoir assassiné son mari.
Contexte clé
Twitter a mis en place des mesures pour combattre les fausses informations en ligne. L’année dernière, ils avaient annoncé le retrait d’annonces politiques sur la plateforme.
Mais la plateforme a eu du mal à se faire à l’idée qu’elle devait contrôler les tweets des leaders mondiaux. Ces derniers mois, Twitter a intensifié son opération de vérification des faits, en réponse à la pandémie, seulement après avoir été incité à le faire à plusieurs reprises. Ce mois-ci, elle a déclaré qu’elle allait marquer les tweets contenant des informations erronées, notamment sur les élections, avec des étiquettes liées à des informations fiables.
Reste à savoir
Comment Twitter va choisir d’étiqueter les tweets de Trump à l’avenir ? Bien que la société ait décidé d’étiqueter les tweets contenant des informations trompeuses, elle n’a pas réussi à annoter plusieurs tweets de Trump. La semaine dernière, il a affirmé à tort que le secrétaire d’État du Michigan avait envoyé « illégalement » des demandes de vote par correspondance pour les élections de novembre pendant la pandémie. Twitter n’a pu apposer aucun message sur le tweet.
Citation
« Nous avons toujours su que la Silicon Valley mettrait tout en œuvre pour empêcher le président Trump de faire passer son message aux électeurs », a déclaré Brad Parscale, directeur de la campagne 2020 de Trump, dans une déclaration en réponse à la vérification des faits sur Twitter. « Le partenariat avec les faux médias d’information biaisés “vérificateurs de faits” n’est qu’un écran de fumée que Twitter utilise pour essayer de donner une fausse crédibilité à ses tactiques politiques évidentes. »
Tangente
Après avoir vérifié les faits, les républicains ont pris pour cible le responsable de l’intégrité du site Twitter, Yoel Roth, pour les tweets anti-Trump qu’il a publié. Pourtant, un porte-parole de Twitter a déclaré à Business Insider, que si Yoel Roth fait partie de l’équipe qui recommande l’étiquetage de tweets contenant des informations erronées, la décision finale revient aux dirigeants.
Quelques chiffres
Selon le New York Times, Donald Trump a écrit en moyenne 29 tweets par jour l’année dernière, contre 9 tweets par jour au début de sa présidence. Le 10 mai, il a tweeté 108 fois.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Jack Brewster
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