La cybercriminalité n’a jamais été un business aussi florissant, si bien qu’elle n’est plus réservée à des hackers isolés mais bien des organisations aux ressources financières considérables et aux techniques d’attaque toujours plus sophistiquées. Dans cette tribune exclusive pour Forbes France, le fondateur de France Vérif Laurent Amar analyse l’urgence de la situation et prône une réponse urgente et collective pour endiguer le phénomène.
La croissance exponentielle des coûts de la cybercriminalité en France est une sonnette d’alarme retentissante, signalant une menace de plus en plus pressante pour notre économie et notre société dans son ensemble. Cette augmentation de 863,8 % en cinq ans, portant les dommages à un niveau vertigineux de 93,5 milliards d’euros en 2023, met en lumière la vulnérabilité croissante de notre infrastructure numérique face à des acteurs malveillants de plus en plus sournois et sophistiqués.
Les prévisions pour 2024, évaluant le coût de la cybercriminalité en France à 129 milliards d’euros, ne prenaient pas en compte deux événements majeurs récents : le vol de données sensibles touchant plus de 33 millions de personnes, ainsi que le ciblage croissant de la France par les hackers russes. Ces événements laissent présager un avenir encore plus sombre que ce qui était initialement envisagé.
Les entreprises et institutions gouvernementales : cibles de prédilection pour les cybercriminels
Les attaques de ransomware, de phishing et autres formes de cyberattaques peuvent paralyser les activités commerciales, perturber les services publics et infliger des pertes financières considérables.
La France est devenue l’épicentre des assauts orchestrés par des pirates russes, avec une augmentation alarmante de 73% des cyberattaques en provenance de Russie au cours des six derniers mois. Cette montée en puissance témoigne d’une évolution significative de la cybercriminalité, avec des acteurs qui ne sont plus de simples hackers isolés, mais des organisations criminelles aguerries, dotées de ressources financières et techniques considérables. Certains experts vont même jusqu’à soupçonner l’implication d’acteurs étatiques, cherchant à saper les économies et les institutions politiques de leurs adversaires. La menace est désormais palpable, jetant une ombre sinistre sur la stabilité et la sécurité de notre société.
Les attaques elles-mêmes ont également évolué, les cybercriminels utilisent désormais des tactiques sophistiquées telles que les malwares, les codes malveillants dissimulés, les spywares et les applications malveillantes pour infiltrer les systèmes informatiques et voler des données sensibles. Ces attaques sont souvent indétectables à l’œil nu, ce qui rend d’autant plus difficile pour les organisations de se défendre contre elles.
L’impératif d’une réaction collective, unifiée et immédiate
Les conséquences dépassent largement le domaine financier, englobant des pertes immatérielles telles que la défiance des consommateurs, la déstabilisation des marchés, et même les atteintes à la réputation des entreprises et des institutions gouvernementales. Cette situation n’est pas seulement préoccupante, elle est alarmante, mettant en péril nos fondations économiques et sociétales.
En 2022, une étude aux États-Unis a révélé que 75% des Américains craignaient le vol de leurs informations personnelles, un pourcentage bien plus élevé que ceux s’inquiétant de la perte de biens matériels. Cette préoccupation n’est pas isolée aux États-Unis, en France, la population est de plus en plus consciente des risques liés à la cybercriminalité, en particulier après les récentes violations de données qui ont affecté des millions de personnes.
En effet, la France a déjà été classée parmi les pays les plus touchés par les violations de données. En 2022, elle occupait la 3ème place du top 10 des pays par nombre total de violations de données et la 2ème place des pays par densité de violations de données. Ces chiffres ne tiennent même pas compte des attaques qui ne sont pas détectées ou signalées, ce qui signifie que la situation pourrait être encore plus grave que ce que les statistiques révèlent. Et ça c’était avant…
Les impacts des violations de données sont immenses, plongeant les individus dans un océan d’incertitudes. La divulgation de données personnelles, financières et médicales crée des
conséquences catastrophiques. Ces informations sensibles peuvent être exploitées pour le vol d’identité, le chantage, voire être vendues à des criminels sur le dark web, exposant ainsi les victimes à un risque constant de fraude et de harcèlement. Un exemple saisissant réside dans le cas des 33 millions de Français dont les numéros de sécurité sociale ont été compromis, entraînant plus de 217 000 cas signalés d’usurpation d’identité à la suite de ces transactions illicites.
La solution : accentuer la sensibilisation et la collaboration
La réponse est totalement contre intuitive. En réalité, ces groupes surpuissants criminels tirent leur force de notre ignorance collective et de notre propension à penser que seuls les autres seront victimes de leurs attaques. Nous protégeons tous soigneusement nos foyers physiques, mais négligeons souvent notre sécurité numérique, qui est désormais devenue notre principale menace. La raison en est simple : la progression rapide de la cybercriminalité dépasse largement notre capacité à nous adapter, rappelant que le rythme de l’évolution technologique n’est pas celui des individus.
Les cybercriminels exploitent les failles comme les voleurs profitent des portes non verrouillées. Il est crucial d’apprendre à sécuriser nos données numériques comme nos domiciles.. Dans cette optique, des ressources et tests gratuits existent pour se prémunir face à ces menaces, c’est le cas du test gratuit, grâce au financement de l’État, proposé sur franceverif.fr. Ce test permet
d’identifier les vulnérabilités potentielles et les colmater rapidement. Quelques minutes investies dans ce test peuvent prévenir des catastrophes bien plus graves.
Il est temps de sensibiliser de manière urgente les citoyens, les entreprises et les administrations aux risques de la cybercriminalité, tout en encourageant activement la collaboration entre les secteurs public et privé pour élaborer des solutions efficaces.
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