Plus tôt ce mois-ci, Elon Musk, le PDG de Tesla qu’on ne présente plus, a finalement révélé qu’il mettait fin à la collaboration avec Nvidia, le fabricant de puces électriques de la Silicon Valley à l’origine de son système d’IA pour le pilotage automatique… au profit d’un système parfaitement autonome qui appartient à la société.
Le propre ordinateur IA de Tesla est 10 fois plus rapide que son système autonome actuel, basé sur des puces Nvidia.
« Je suis un grand fan de Nvidia, ils font des choses formidables », a déclaré Elon Musk avant de préciser néanmoins que l’utilisation d’une puce graphique (GPU) n’est pas aussi rapide et économique qu’une puce personnalisée (ASIC) conçue par Tesla et actuellement testée sur le terrain.
Selon Elon Musk, la plateforme informatique Nvidia Drive PX2 – avec un processeur graphique Pascal et 2 processeurs ou CPU Parker – actuellement utilisée dans le matériel informatique autonome de Tesla peut traiter 200 images par seconde, contre « plus de 2 000 images par seconde » pour l’ordinateur designé par Tesla.
La puce IA de Tesla sera utilisée dans le logiciel Autopilot 3 qui, selon le constructeur automobile, prend en charge la conduite autonome complète (niveau 5) et sera livré avec ses véhicules, dans 4 à 6 mois, a confirmé Musk.
Cependant, le constructeur automobile de Palo Alto, en Californie, a insisté sur le fait que son système Hardware 2.5 actuel était suffisamment puissant pour prendre en charge le pilotage automatique amélioré de Tesla, y compris des fonctions telles que la vitesse en fonction du trafic, le changement de voie sans intervention humaine, la transition d’une autoroute à l’autre, la sortie d’autoroute lorsque votre destination est proche, se garer automatiquement lorsque vous trouvez une place, et pareillement lorsque vous rejoignez votre garage.
Une indépendance qui rappelle celle des plus grands
Les révélations de Musk sur le développement des puces IA de Tesla portent un coup à la domination de Nvidia en matière de système autonome dans l’industrie automobile. Cela prouve aux 370 clients actuels du fabricant de puces, y compris Audi, Mercedes-Benz, BMW et Honda, que trois ans et des dizaines de millions de dollars d’investissements pourraient les amener également à développer leur propre système.
Une stratégie similaire adoptée par Apple lorsqu’elle a décidé de concevoir sa propre puce mobile.
« Nous avons un peu travaillé sur ça dans le secret ces deux ou trois dernières années », a admis Musk lors de la publication des résultats du deuxième trimestre. Le constructeur automobile a ouvertement recruté des experts reconnus dans le domaine, notamment le légendaire Jim Keller, un ancien de chez AMD et Apple, qui dirige actuellement le développement des puces IA d’Intel.
Nous pensons que les principales raisons de la décision prise par Elon Musk sont une combinaison de performances et de contrôle, le prix de la puce personnalisée étant la cerise sur le gâteau car elle finira par coûter moins cher que les puces Nvidia actuelles.
Une puce IA personnalisée est par ailleurs plus performante et moins gourmande en énergie qu’un système basé sur un GPU pour créer des réseaux neuronaux complexes qui sont au cœur du système d’apprentissage automatique.
Google a fait à la même conclusion, en révélant il y a deux ans qu’elle avait secrètement construit sa propre puce IA (Tensor Processing Unit ou TPU) pour les centres de données de la société, offrant des performances optimisées au watt près pour l’apprentissage automatique.
À l’instar d’Apple, avec sa propre puce d’IA, le constructeur automobile contrôle enfin totalement le développement et le déploiement de son système autonome pour ses véhicules actuels et futurs et n’est plus dépendant d’un fournisseur externe pour cette technologie essentielle à son avenir. Il s’agit là par ailleurs d’un facteur clé dans la différenciation contre les autres constructeurs automobiles.
L’année dernière, Elon Musk a également confirmé qu’il allait abandonner Nvidia au profit des processeurs Intel, pour son système d’infodivertissement embarqué qui alimente désormais la grande console centrale de toutes les voitures Tesla. Nvidia a quasiment totalement abandonné ce marché, considéré comme une marchandise superflue, et pourrait subir le même funeste sort du côté de son secteur d’auto-conduite automobile.
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits