Les managers s’intéressent généralement aux ‘devices’ mobiles – smartphones, tablettes, phablets et autres objets connectés ou wearables, bracelets, etc. Mais quel double emploi ? pour quels usages distinct ?
S’agissant des équipements mobiles connectés, une offre pléthorique se développe depuis quelques mois : bracelets, tablettes, smartphones, phablets, sans oublier les ultra-books et PC portables convertibles ou autres ‘Surface’ plus sophistiqués. Quels choix font les managers les plus « branchés » ? Comment éviter le double emploi entre ces différents ‘devices’ qui apportent souvent des applications identiques ou similaires ?
Il ne suffit pas de les synchroniser entre eux et de s’assurer de la réplication de certains fichiers. Faut-il dédier chaque appareil à telle ou telle application ?
Avec la panoplie existante sans cesse enrichie de nouveaux modèles et de nouvelles fonctionnalités, mieux vaut s’organiser. Faute de quoi, on risque de répéter les mêmes opérations d’un équipement à l’autre, alors qu’idéalement, l’intérêt de la réplication et de la synchronisation est précisément de mettre au même niveau d’information les différents terminaux utilisés : mise à jour de l’agenda, des contacts, des documents modifiés,.
C’est souvent dans l’environnement Apple que l’on rencontre les utilisateurs les plus accros aux ‘multi-devices’ : après l’iPod et le smartphone, la firme a imposé la tablette (iPad) – alors que Microsoft disposait de prototypes depuis plusieurs décennies (cf. les ‘slates’). Mais force est de reconnaitre que la marque de Bill Gates a fait un score avec sa ‘Surface’, pressée par la concurrence, dont Samsung.
Interrogations sur les montres bracelets
Après l’iPod, l’iPhone et l’iPad, Apple réussit également à se ranger parmi les leaders de la montre bracelet, grâce à un design hors pair. Mais certaines études de marché sont sceptiques sur la taille du marché des ‘wearables’ – termes désignant les bracelets et tous les équipements à porter sur soi. Tout dépendra de l’intérêt des applications, avertissent les analystes. Les designers et les fabricants cherchent leur voie. Les managers qui ont adopté la montre bracelet ont constaté souvent les limites de l’exercice : connaître sa consommation de calories en fonction de ses déplacements, enregistrer la qualité de son sommeil, prendre son pouls… Force est de constater l’imbrication de données physiologiques, donc très personnelles : c’est le domaine du « quantified self », un créneau qui doit encore faire ses preuves et auquel le français Archos a renoncé. Le fait est que nous n’en sommes qu’aux prémices. Un manager d’une multinationale high tech résumait récemment la question avec humour : « Je ne suis pas sûr d’avoir envie de connaitre l’évolution de mon poids en permanence. Et surtout, je me dis que ce doit être déprimant pour une femme qui tient absolument à perdre des kilos… Quant à enregistrer son « activité sexuelle », je ne vois pas qui va emmagasiner toutes ces données! ». L’objet lui a été offert par son patron. « Je suis en phase de test. En dehors du fitness – utile, mais restreint – il va falloir trouver des usages », conclut-il.
« Le principal défi pour qui veut apporter de la valeur à ces montres bracelets, c’est d’en dépasser les limites : l’interopérabilité avec les autres équipements – car les plateformes sont souvent fermées -, la puissance de traitement et l’autonomie de la batterie », constate Adarsh Krishnan, analyste chez ABI Research. La fiabilité des données fournies est également à améliorer.
La poussée des ‘phablets’
Les ‘phablets’ – ces smartphones avec grand écran de 7 pouces ou plus – posent également question : fort séduisants de prime abord, ils attirent beaucoup les jeunes, car ils affichent une qualité d’images, fixes ou vidéos, très attractive. Mais, dans un environnement professionnel, ils peuvent s’avérer encombrants, relativement fragiles et, pour tout dire, trop ludiques.
Etant un ‘device’ de poche, le smartphone « normal » tolère jusqu’à 5 pouces. Si l’on doit afficher des plans, des images ou des maquettes, autant choisir une vraie tablette (18 pouces), voire un ‘notebook’, un PC portable convertible (avec écran détachable et tactile) ou un PC tablette ‘Surface ’(Microsoft). Mais la question est alors : quel budget ?
Les limites d’une ‘phablet’, comme d’une tablette, ce sont la saisie de textes et la création et la révision de tableaux. Mais en utilisant la fonction zoom, cela peut suffire pour des utilisations épisodiques.
Tablettes PC face aux ‘notebooks’
Les ventes de tablettes, tirées par l’iPad d’Apple, se maintiennent. Selon plusieurs études (dont NDP Display Search https://www.npdgroup.fr), les ventes ont dépassé celles des ‘notebooks’ en 2016. « Avec la sortie des tablettes Nexus 7 de Google ou Surface de Microsoft, ce marché va tendre à éclipser celui des ‘notebooks.(…) Et la frontière entre ces deux familles va s’estomper », constate l’étude NDP).
Les tablettes conservent leurs atouts : facilité d’utilisation, mise en route immédiate, bonne autonomie de batterie et très grande portabilité. Elles vont continuer d’évoluer : processeurs multi-cœurs (cf. la Surface de Microsoft), nouveaux claviers détachables – et à des prix encore plus attrayants, sous Android. Les utilisateurs ‘pro’ s’y intéressent.
Les ventes de tablettes s’essoufflent face aux ‘notebooks’
IDC se montre prudent : le marché des tablettes commence à montrer un essoufflement: le 1er trimestre 2016 a affiché une forte baisse des livraisons mondiales de -14,7%. L’iPad d’Apple domine toujours mais la progression des ventes a atteint un palier. Samsung a perdu du terrain, tandis qu’Amazon, parti de zéro, a fait une percée avec son modèle à 50$. Seules les tablettes détachables (ou les « 2 en 1 ») montrent une forte croissance.
Comme alternative, les notebooks n’ont pas dit leur dernier mot : en s’améliorant, ils se rapprochent des tablettes PC : design encore aminci, poids, haute résolution des écrans tactiles. Mais il faut y mettre le prix, souvent supérieur à 1.000 euros. Chez Microsoft, le Surface Book a été présenté comme l’«ultimate laptop » (avec écran détachable). C’est le marché du ‘laptop’ haut de gamme, qui peut dépasser les 2.000 euros (contre 800 euros pour la Surface Pro 4).
Asus affiche un certain succès avec son concept d’ «ultramobile 2 en 1». « On voit des notebooks qui veulent remplacer des tablettes, alors que depuis 3 ans, on a vu des tablettes remplacer des notebooks », résume un analyste.
La cible, ici, est celle des acheteurs potentiels du MacBook Pro, attirés par le design d’Apple, mais qui doivent rester dans l’environnement Windows. En entreprise, la migration vers Windows 10 pourrait susciter un intérêt nouveau : écran tactile, commande vocale, mobile-apps transférables entre différents équipements mobiles. L’orientation est donnée.
Les Chromebooks : un marché qui se cherche
La famille des « hybrides » comprend aussi la branche des Chromebooks. Elle intéresse ceux qui sont immergés dans l’univers Google Chrome et Android, pour de fréquents accès à Internet et des applications bureautiques. C’est un marché de niche, disent les analystes. Les grandes marques y sont pourtant venues (Acer, Asus, Dell, HP, Lenovo, Toshiba…). Certains y voient une alternative économique à l’Apple MacBook Air – la gamme de prix s’échelonnant entre 200 et 500 € $ (avec des exceptions, comme le très haut de gamme Google Chromebook Pixel 2015 ou le HP Chromebook 13). Ils présentent une grande autonomie de 7 à 9 heures.
Les autres panoplies : Samsung et concurrents
Face à Apple et Microsoft, une autre panoplie des mobiles attire les foules, celle de Samsung. Les tablettes Galaxy Tab et View sont venues concurrencer l’iPad. Le géant coréen a également marqué des points en introduisant sa montre bracelet et son masque VR (réalité virtuelle).
Sur le créneau du smartphone Android, Samsung fait face à forte concurrence, sur un marché où les prix continuent de baisser lentement (prix moyen de 237$ selon IDC). Les smartphones à grands écrans tirent le marché (cf. le Galaxy Note 5, le LG V10, l’Asus ZenPad 7 ou le Nexus 6P d’Huawei).
IDC montre que depuis plusieurs mois déjà, les ventes des smartphones à grand écran ont rattrapé celles des tablettes et dépassé celles des PC portables. Les tablettes/PC hybrides ou « 2 en 1 » pourraient connaître un boom d’ici à 2020 pour peser jusqu’à 30% du marché des tablettes dans le monde. Le développement d’applications pertinentes y sera pour beaucoup.
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SOURCES
http://www.idc.com/getdoc.jsp?containerId=prUS41061616
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