Le week-end dernier, de nombreuses images et informations ont filtré à propos de la Surface Mini, alors que celle-ci n’est même pas sur le marché. La petite tablette de Microsoft devait originellement voir le jour à l’été 2014, équipée d’un écran de 8 pouces pour 1440×1080 pixels, d’un processeur Snapdragon 800, d’1 GB de Ram et de 32 GB de stockage. Il est compréhensible que Microsoft ait finalement décidé de ne pas la mettre en vente.
Le plus gros problème de la Surface Mini était qu’elle tournait en ARM et ne pouvait ainsi exécuter que la version limitée de Windows RT. Au contraire des appareils actuels tournant sous Windows 8, qui sont capables de gérer de vieilles applications Windows, la Mini aurait été sévèrement restreinte à l’application Universal Windows, disponible directement via le Microsoft Store.
Avec du recul, Microsoft aurait lancé la Mini sur le marché bondé et en déclin des mini tablettes, et aurait directement été en concurrence avec l’iPad Mini, alors que l’offre des applications disponibles aurait été bien plus restreinte. Cela aurait très certainement été un fiasco pour la firme de Redmond.
A la place, Microsoft s’est concentré sur le Cloud et les mobiles, une stratégie qui a donné la priorité aux services basés sur le Cloud, et qui a permis d’aller au-delà de Windows et de rivaliser avec les plateformes Android et iOS, et avec succès. Il est très improbable que la Surface Mini aurait mis un terme à la domination d’Android par le nombre d’utilisateurs et à celle d’iOS en matière d’influence, dans le monde du smartphone. Il est même très inconcevable que la Surface Mini aurait eu un impact significatif sur la stratégie de Microsoft.
Source : Getty Images
Depuis l’annulation de la Surface Mini, Microsoft s’est concentré sur les appareils haut de gamme aux matériaux de grande qualité, qui ont non seulement fait le succès de la gamme Surface, mais qui ont aussi permis de redorer le blason de Windows. Les Surface Pro, Surface Book, Surface Laptop et Surface Studio ont offert à Microsoft des parts de marché importantes, en matière de matériel mais aussi de système d’exploitation et de services basés sur le Cloud.
Chaque entreprise a, au moins une fois dans son histoire, décidé de ne pas emprunter une certaine voie. Par ailleurs, pas besoin d’être un Windows Phone pour connaître le succès, comme l’a prouvé le N9 de Nokia (alimenté par Linux)… Et la réputation d’un téléphone comme l’iPhone ne garantit pas une success-story sur le long terme.
La Surface Mini de Microsoft se destinait à un monde où Windows 8 et les Windows Phone auraient possédé une part de marché d’au moins 10% en matière de smartphones. La révolution « phablet » de cette époque aurait été basée sur des systèmes d’exploitation de bureau plus petits et des plateformes OS plus grandes. Enfin, elle aurait été pour un monde où les développeurs auraient privilégié Windows RT plutôt qu’Android et iOS. En d’autres termes… pas ce monde.
La Surface Mini ne restera qu’hypothétique, et son succès – en dépit d’un coût matériel faible – réside dans le fait que Microsoft a pris la décision avisée de ne pas la lancer.
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