Stéphanie Finck-Piccin est vice-présidente EMEA « Government Affairs & Public Policy » chez Salesforce, leader mondial des solutions de gestion de la relation client. Elle répond à nos questions concernant le cloud de confiance.
Y a-t-il un ou des lobbies à Bruxelles, en matière de cloud ?
Stéphanie Finck-Piccin : Étant à Bruxelles depuis 15 ans, j’ai toujours constaté qu’il existait un fossé entre les entreprises et la législation européenne sur des sujets assez techniques comme celui des données personnelles (RGPD) ou celui du cloud computing. Nous avons un devoir d’expliquer la technologie aux instances gouvernementales mais aussi, et d’abord, de les écouter. Donc, je parlerais plutôt de transparence et d’un code éthique à tenir.
Ce dialogue est important : par exemple, il y a 10 ans, chez Salesforce, nous avons choisi de consulter la CNIL et en avons depuis fait notre autorité de référence au niveau européen pour la protection des données personnelles.
Le concept de cloud de confiance relève-t-il d’une forme d’anti-américanisme ?
S. F.-P. : Le concept ne nous gêne pas. Au contraire. La confiance est une valeur fondamentale chez Salesforce. Mais juridiquement, il subsiste un certain flou. La question-clé est celle de l’autonomie stratégique. Notre préoccupation première est de répondre aux attentes de nos clients, comme sur la localisation des données en Europe. Et nous sommes tout à fait d’accord sur le principe de règles claires sur la protection des données.
Que des entreprises européennes souhaitent ne pas être soumises au Cloud Act américain est légitime. Nous envisageons diverses options pour nous ouvrir à des acteurs européens du cloud.
Que penser de l’initiative Gaia-X regroupant des acteurs européens ?
S. F.-P. : On ne peut pas blâmer les entreprises qui veulent plus d’autonomie. Et le fait que l’Europe veuille se développer et faire émerger des acteurs majeurs en Europe est légitime. Mais il ne faut pas réduire la technologie à la nationalité de l’entreprise qui la développe. Ce serait dommageable.
Il faut espérer que les discussions vont conduire à un cadre juridique de « cloud de confiance » reposant sur des règles et un cahier des charges ouverts, transparents. Entre États-Unis et Europe, nous partageons les mêmes valeurs. Il serait donc souhaitable de parvenir à un consensus et de rapprocher les réglementations.
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