Mené d’une main de maître par Xavier Niel, le projet d’incubateur géant -d’une surface de 34 000 m2 – de jeunes pousses ouvrira ses portes au printemps prochain au sein de la Halle Freyssinet, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Objectif : détrôner Londres et devenir la capitale européenne de la Tech.
Un projet pharaonique. Financé à hauteur de 250 millions d’euros par le PDG et fondateur de Free, l’espace de 34 000 mètres carrés, niché au cœur du 13e arrondissement dans l’ancien bâtiment ferroviaire de la Halle Freyssinet, abritera en son sein un millier de start-ups, des investisseurs de tous horizons comme Daphni, Ventech ou Kima Ventures, le fonds de Xavier Niel,ou encore des émanations des grandes écoles. C’est ainsi qu’HEC devrait y délocaliser son propre incubateur de start-up, tandis que Facebook est d’ores et déjà partenaire du lieu. Le site de e-commerce Vente-privée, dirigé par Jacques-Antoine Granjon proche de Xavier Niel, devrait également y dispenser son premier programme destiné aux jeunes pousses.
Le projet baptisé « Station F » a pour ambition de faire de Paris la capitale européenne de la Tech et vise essentiellement à fédérer un écosystème encore trop éclaté. « On essaie de créer tout un écosystème sous le même toit », souligne l’ancienne responsable de l’accélérateur de start-up de Microsoft, Roxanne Varza, bombardée directrice de Station F par Xavier Niel, citée par Reuters.
« Fédérer l’écosytème »
Le campus, qui sera également pourvu de salles de réunions, d’un laboratoire de fabrication de maquettes ou de prototypes, d’un auditorium de 360 places et de restaurants-bars ouverts au grand public 24h/24, espère atteindre l’équilibre financier d’ici trois ans. Si la France peut targuer d’avoir signer une année record en termes de levées de fonds pour ses start-ups, avec comme figure de proue Sigfox et son tour de table de 150 millions d’euros, force est de constater que la Paris ne se hisse qu’à la troisième place du podium, derrière Londres et Berlin, en la matière. Et l’ensemble des tickets d’investissements peinent à dépasser les 20 millions d’euros
Outre les réussites évoquées, d’autres fleurons hexagonaux sont toutefois, dans le même temps, passés sous pavillon étranger, comme Withings racheté par Nokia ou encore Criteo qui s’est introduit en Bourse aux Etats-Unis. Un « faux problème » toutefois pour Axelle Lemaire, interrogée à ce sujet dans nos colonnes, qui estimait que « la question n’est pas que Withings ait été racheté par Nokia, mais la seule interrogation qui vaille est surtout est-ce que Eric Carrel (Président fondateur de Withings) va continuer d’investir dans l’écosystème français ? ».
Profiter de « l’effet Brexit »
Mais Station F estime avoir une carte à jouer et veut profiter de « l’effet Brexit » et des incertitudes qui en découlent pour bouter Londres hors de la première place. En tout cas, si l’ouverture effective est prévue pour le mois d’avril 2017, l’engouement lui est déjà au rendez-vous. « Nous avons reçu des appels de start-up qui nous ont contacté du Japon, du Canada, d’Amérique latine, du Maghreb », a déclaré, toujours à Reuters, Roxanne Varza.
Plus de temps à perdre : pour espérer faire partie des heureux élus, les start-ups n’ont qu’à postuler sur le site stationf.co. Date butoir : 5 février 2017 mais il serait très étonnant que tous les emplacements ne soient pas pourvus à cette échéance. Station F, rampe de lancement de Paris vers le firmament de la Tech ?
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