« C’était le meilleur et le pire des temps,
le siècle de la sagesse et de la folie,
l’ère de la foi et de l’incrédulité,
la saison de la lumière et des ténèbres,
le printemps de l’espérance et l’hiver du désespoir ».
Ce sont les mots que Sergey Brin, le milliardaire d’origine russe, co-fondateur de Google, a employé au début d’une lettre adressée aux salariés d’Alphabet. Ceux d’entre vous qui connaissent l’œuvre de Charles Dickens auront reconnu un passage de Le conte de deux villes, l’un des célèbres romans de l’auteur britannique. Et si vous vous intéressez plus particulièrement à l’Intelligence Artificielle (IA), vous pouvez aisément comprendre pourquoi Sergey Brin a décidé d’ouvrir sa lettre annuelle avec cette citation.
Sergey Brin, qui a co-fondé le géant Google en 1998 avec l’un de ses camarades de classe de Stanford Larry Page, a ainsi écrit dans une lettre adressée aux employés d’Alphabet que nous étions dans une « ère de grande inspiration et de possibilité ». Il ajoute qu’avec cette « opportunité vient le besoin d’une réflexion et d’une responsabilité conséquentes, puisque la technologie fait profondément et irrévocablement partie intégrante de nos sociétés ».
Aujourd’hui âgé de 44 ans, l’homme d’affaires considère l’IA comme le développement le plus significatif de l’informatique auquel il a été confronté de son vivant, affirmant par ailleurs que cette technologie est déjà appliquée à de nombreux domaines. Google l’utilise par exemple pour :
- aider ses véhicules autonomes Waymo à reconnaître et distinguer des objets
- améliorer l’efficacité des unités de refroidissement dans ses centres de données
- traduire plus de 100 langues dans Google Traduction
- sous-titrer des vidéos YouTube
La renaissance de la technologie
Sergey Brin, qui est aujourd’hui également le président de la société mère de Google, Alphabet, poursuit en affirmant que nous vivons une véritable ère de « renaissance technologique ». Mais il prévient également que « des outils aussi puissants » soulèvent aussi tout un tas de « nouvelles questions et de nouvelles responsabilités ».
« Comment vont-elles affecter l’emploi dans les différents secteurs », se demande-t-il. « Comment pouvons-nous comprendre ce qu’il se passe, sous la machine ? Qu’en est-il des mesures d’équité ? Pourraient-elles manipuler les êtres humains ? Peut-on leur faire confiance ? ».
Se voulant tout de même rassurant, Sergey Brin affirme qu’une réflexion sérieuse et une recherche approfondie sont menées chez Alphabet – et ailleurs – sur toutes les questions que l’IA peut bien soulever. Des scientifiques, et d’autres, étudient tout, des scénarios de « science-fiction, aux questions à plus court terme », notamment sur ses performances en matière de voitures autonomes.
Il ajoute : « Bien que je sois optimiste quant à la possibilité de faire appel à la technologie pour résoudre les plus grands problèmes du monde, nous nous engageons sur une voie que nous devons suivre avec une responsabilité profonde, un intérêt profond, et une humilité profonde ».
Alors qu’Alphabet a, en effet, mis en place un certain nombre de groupes de recherche sur l’IA et rejoint différents consortiums, la société n’a pas – encore – révélé les détails de son comité d’éthique. Qui y siège, ce qu’il étudie, à quelle fréquence il se réunit… Le secret est pour l’heure bien gardé.
Sergey Brin conclut, finalement, que l’IA sera un voyage sans retour et que des précautions doivent être prises dès aujourd’hui pour que cette « renaissance technologique » se passe sans encombre.
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