Smash est une entreprise lyonnaise créée en 2017 par Olivier, Romaric, Rémi Gouedard-Comte et Timothée Fleury. Souvent présentée comme l’alternative tricolore à WeTransfer, la solution se différencie notamment sur le parti pris d’imposer un transfert éphémère à ses utilisateurs autant B2C que B2B. Romaric, l’un des fondateurs, a accepté pour Forbes d’en dire plus sur la nécessité de changer collectivement nos habitudes en matière de partage de fichiers.
Comment vous est venue l’idée de créer une alternative à Wetransfer ?
Nous constatons depuis plusieurs années que la transformation numérique des entreprises s’intensifie dans tous les secteurs et à toutes les échelles. Et c’est d’autant plus le cas depuis la crise sanitaire. Les collaborateurs ont de plus en plus besoin d’envoyer des fichiers volumineux et nous voulions proposer une alternative aux principaux acteurs du secteur comme WeTransfer.
Nous avons commencé par un POC (Proof-of-concept) afin d’identifier comment nous différencier, autant sur la partie infrastructure que sur les fonctionnalités proposées. Rapidement, l’intérêt des utilisateurs pour notre solution s’est manifesté et nous nous sommes fait connaître par le biais d’une offre freemium et premium pour le secteur B2B.
Alors que l’offre B2B de WeTransfer est vraiment destinée aux professionnels indépendants et créatifs, la nôtre s’adresse à tous types d’entreprise et plus particulièrement aux directions IT. Nous avons aussi fait le choix d’un partenariat avec AWS (Amazon) car notre ambition est de devenir un acteur majeur du transfert volumineux au niveau européen voire international. Notre infrastructure est déployée sur tout le territoire français et permet à nos clients de stocker leurs données au plus près de chez eux. C’est un atout non négligeable en termes de consommation d’énergie.
Le terme “Smash” commence petit à petit à faire partie du langage populaire, et pourtant vous n’avez jamais mené de grandes campagnes publicitaires…
Le bouche-à-oreille est effectivement le principal vecteur pour nous faire connaître. Nous commençons à développer quelques leviers publicitaires mais ce n’est pas l’objectif. En deuxième temps, notre offre gratuite va bien au-delà du simple service de transfert mais elle devient un média à part entière. Lorsqu’un upload ou un téléchargement est fait sur Smash, nous faisons la promotion de projets culturels divers comme le festival de la bande dessinée à Lyon ou encore des événements proposés par le musée d’Orsay et la Gaîté Lyrique de Paris. En ce moment, c’est le festival Réel à Villeurbanne du 3, 4 et 5 juin 2022 qui est mis en avant.
Quels sont les avantages du transfert éphémère ?
Il y a une prise de conscience sur les enjeux de consommation du numérique et notre conviction reste que pour réduire notre impact, il faut que le transfert éphémère se généralise. Lorsqu’une entreprise devient notre client, elle accepte de ne pas stocker ses données plus d’un an sur nos serveurs. Nous sommes convaincus que ce changement de comportement sur la diminution de l’empreinte carbone des entreprises va devenir la norme.
Une étude réalisée en décembre 2020 en partenariat avec l’agence à impact Utopies a notamment permis de faire la comparaison d’impact entre l’envoi d’un e-mail avec pièce jointe versus l’envoi d’un fichier via Smash. Résultat : si tous les transferts de taille inférieure à 25 Mo avaient été réalisés par e-mails, cela aurait généré 7,1 tonnes de CO2e. Alors que Smash n’a émis que 0,7 tonnes de CO2e pour ces transferts, soit une réduction de 90% des émissions.
La réalité c’est que les internautes utilisent souvent leur boite e-mail comme un cloud. Notre parti pris est de rendre disponible les fichiers sur Smash pour téléchargement sur une durée maximale de 30 jours.
Nous sommes de plus en plus contactés par des directions IT ou RSE de grandes et petites entreprises qui comprennent l’intérêt d’utiliser un lien Smash au sein même des e-mails. C’est en fait un “quick win’ pour ces organisations car le transfert éphémère est assez facile à mettre en place. Il suffit de changer d’habitudes en interne, sans déployer des usines à gaz.
Les grandes organisations avaient déjà à disposition des services de transfert de fichier, soit fait maison par les équipes IT ou bien par de gros éditeurs. Mais trop souvent ces solutions tombent dans les travers de la lourdeur en termes d’expérience utilisateur et c’est ainsi que le problème du Shadow IT se manifeste.
Vous avez levé 1,5 million d’euros fin 2019… Est-ce qu’un nouveau tour de table est prévu prochainement ?
Nous sommes actuellement en préparation d’une nouvelle levée de fonds en série A afin de mettre Smash sur les rails de l’hypercroissance. Pour l’instant, nos équipes n’ont pas réellement bougé depuis notre création et nous sommes toujours une dizaine de personnes basés dans nos locaux à Lyon. Mais nous allons recruter davantage de talents d’ici peu.
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