Un rapport édifiant fait état des conditions de travail des travailleurs de la Silicon Valley et révèle que les développeurs et ingénieurs quittent leur poste à cause de situation d’harcèlement sexuel et d’intimidation.
Dans ce milieu, une femme sur 10 a subit des attentions sexuelles non sollicitées, et près d’une personne sur 4 souffre des préjugés, selon le Kapor Center for Social Impact, qui a enquêté auprès de 2 000 personnes ayant quitté leur poste de tech au cours des trois dernières années. Les résultats font état d’un taux disproportionnellement élevé dans se secteur d’harcèlement sexuel et de plaintes. Une donnée pas si inconnue quand on se souvient des ingénieures plus surveillées que leurs homologues masculins chez Facebook et des différences de salaires entre hommes et femmes chez Google.
« Je travaille dans ce secteur depuis 1998, je sais que c’est répandu. Maintenant, nous avons des données pour faire comprendre aux gens l’ampleur du phénomène », a raconté Ellen Pao, responsable diversité chez Kapor et ancienne CEO de Reddit, au Guardian. Cette étude, la première du genre, analyse les raisons pour lesquelles ces salariés quittent leur emploi de manière volontaire et fait état du turnover que cela engendre. La plupart d’entre eux cite le plus souvent « injustice ou mauvais traitement » comme motif de départ, mentionné deux fois plus que le fait d’être recruté ailleurs. Au total, 78% des employés interrogés ont affirmé avoir subi une certaine forme de « comportement ou de traitement injuste ». L’enquête révèle également que le fait de subir une attention sexuelle non désirée a été signalé à des taux presque deux fois plus élevés par les salariés du secteur de la tech que par les salariés ingénieurs ou développeurs des autres secteurs. Parmi les victimes d’harcèlement sexuel, 57% d’entre elles ont déclaré que les faits avaient contribué à leur départ.
Un coût pour l’entreprise
Sur la base d’estimations du coût moyen du remplacement d’un salarié à un poste tech, le coût annuel de ces violences (harcèlement, racisme…) pourrait être de 16 milliards de dollars. À titre d’exemple, une entreprise du secteur qui paie 10 000 ingénieurs en moyenne 100 000 dollars par an, pourrait en perdre 27 millions. Le rapport suggère que des initiatives en faveur de la diversité et de l’inclusion (objectifs chiffrés, formations pour combattre les préjugés inconscients, groupes pour les employés…) peuvent considérablement améliorer la situation.
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