Ils sont dans l’ombre mais occupent une place centrale dans notre quotidien digitalisé. Développeur, un métier très courtisé que les recruteurs s’arrachent. Aux Etats-Unis, il y a même une starification de ces profils qui négocient par agent interposé. Forbes s’est entretenu avec l’un d’eux, Rachid Trahim, qui aborde la pénurie dans ce secteur alors que les débouchés sont considérables. Le geek s’emploie même à essayer de démocratiser la profession pour susciter des vocations.
En France, on parle souvent de « pénurie » pour évoquer la profession. Que constatez-vous ?
Rachid Trahim : Les métiers de l’informatique, en particulier ceux liés au développement, figurent parmi les plus demandés sur le marché du travail. La France n’échappe à pas cette chasse aux développeurs, et la pénurie est particulièrement marquée sur les profils experts dans le langage de programmation. Cela fait des années que le phénomène s’amplifie et ils existent plusieurs études qui le pointent.
En regardant sur Linkedin, nous constatons en effet les nombreux postes ouverts. Pourquoi ce déficit de candidats alors que les débouchés sont réels ?
Le classement LinkedIn de 2022 présente plus de 20 métiers pour lesquels la demande a explosé ces dix dernières années, dans cette liste on retrouve majoritairement la catégorie de développeur informatique. Dans un monde digitalisé qui évolue à toute vitesse, les besoins sont énormes ! Il est difficile de soutenir une telle demande dans ce contexte où quasiment tous les secteurs se ruent vers cette main d’œuvre indispensable.
Peut-on parler d’un problème de formation avec un manque d’anticipation sur les besoins exponentiels du marché ?
Je pense que c’est plus un problème d’orientation qu’autre chose. La France a suffisamment d’écoles et de centres de formation pour accueillir et former des futurs développeurs. Il faut que les jeunes soit orientés vers ce « nouveau monde », c’est aussi notre rôle que de les guider en démocratisant notre métier. Je le fais – à mon échelle – à travers ma chaîne YouTube dans laquelle j’explique mon quotidien, démontre l’importance du numérique. Ma chaîne contient aussi des tutoriels pour apprendre de zéro les bases du développement Web…Il est important d’avoir cette démarche.
Quid de la féminisation du ‘geek’ ? Les femmes développeurs sont-elles plus nombreuses aujourd’hui ou cela reste-t-il encore marginal ?
Depuis les années 80, le nombre de femmes est en constante augmentation toutefois cette tendance est aussi observée chez les hommes. De fait, mathématiquement, les hommes sont toujours une écrasante majorité. D’ailleurs, nos collaboratrices réalisent souvent un code plus fluide et lisible comparativement aux hommes ! Je le constate. Malheureusement, ce n’est pas encore gagné, les mentalités doivent évoluer à ce sujet dans notre monde geek très masculin.
Rachid Trahim : « La révolution Metaverse placera encore une fois les développeurs aux avant-postes. »
Quelle place pour les développeurs dans la révolution métaverse ? Menace ou opportunité ?
Le metaverse est plutôt une opportunité pour nous, amoureux du code. C’est le futur d’Internet qui permettra de relier les utilisateurs dans tous les aspects de leur vie : loisirs, travail, social via les technologies de la 3D, les casques de réalité augmentée. Cette révolution placera encore une fois les développeurs aux avant-postes tant pour la mise en place que la maintenance.
Internet est votre terrain de jeu. Parlez-nous de votre invention autour d’un jeu mobile ?
Ma spécialité est le Web avant tout, mais j’ai de l’appétence pour beaucoup de sujets ! Je suis aussi passionné par les applications mobile que par les jeux mobiles, si bien que j’ai eu envie de coder pour inventer quelques jeux. « DizzyShapes » est celui qui a rencontré le plus de succès, c’est un jeu de réflexion inspiré de « 1048 » et « Crush ». En les mixant, j’ai créé un passe-temps très addictif et ludique. En ce moment, je suis en plein étude d’un projet de création d’un centre de formation dans le domaine du numérique. Je rêve de rassembler dans un même lieu tous les métiers sous-jacents : développement, crypto, NFT, graphisme etc…. Tout ce qui touche aux nouvelles technologies.
Quels sont les contenus que vous aimez proposer à vos communautés sur les réseaux sociaux ?
J’ai deux chaînes YouTube, sur « Rachid Web », je propose du contenu plutôt éducatif (informatique, développement et numérique). Sur ma chaîne « Rachid Web Official », j’oriente davantage le contenu sur le divertissement (podcasts, vlogs etc…). J’ai bien sûr aussi une présence sur Meta (Instagram et facebook). Ce côté « geek-influenceur » me permet principalement de rapprocher les jeunes du numérique, de les orienter. Je leur parle des écoles informatique, des formations et des langages de développement qui sont recherchés sur marché du travail actuellement. A la demande de nombreux abonnés, j’ai eu cette idée de vouloir aller plus en travaillant au lancement d’un centre de formation informatique.
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