L’été 2020 ne se sera pas déroulé sous les meilleurs auspices pour le secteur du divertissement : des compétitions sportives très attendues ont été annulées, les programmes télévisés ont été chamboulés, les cinémas ont dû fermer leurs portes et la production de films et séries est presque à l’arrêt. Seuls les réseaux sociaux sont parvenus à tirer leur épingle du jeu.
En conséquence, les chiffres du box-office sont en baisse et le milieu culturel traverse une période trouble. La télévision s’en sort bien, avec quelques programmes forts cet été qui ont attiré les téléspectateurs. Selon l’institut de mesure d’audience, le Français moyen a regardé la TV en moyenne 3 h 21 par jour, soit 12 minutes de plus que l’année précédente.
Mais le média qui a réellement gagné en popularité pendant le confinement, ce sont les réseaux sociaux, qui ont vu leur audience augmenter considérablement ces derniers mois.
Jennifer Quigley-Jones, fondatrice de Digital Voices, une agence de de marketing pour influenceurs basée à Londres, explique : « Le nombre d’abonnés à YouTube a augmenté de plus de 20 % pendant la période de confinement, et le nombre de vues a augmenté de plus de 15 % ».
De son côté, Valeria Lipovetsky, influenceuse sur les réseaux sociaux, raconte : « Étonnamment, la pandémie a donné à beaucoup de créateurs, comme moi, l’occasion de vraiment affiner leur travail et de ne pas se laisser distraire par d’autres aspects du secteur. J’ai constaté une nouvelle direction adoptée par les influenceurs, qui utilisent ce temps supplémentaire pour communiquer plus intensément avec leur public. Ceux parmi nous qui ont évolué pour créer du contenu à la fois pertinent et populaire se sont véritablement épanouis ».
Brian Dean, fondateur de Backlinko et de la chaîne YouTube du même nom, précise : « Je suis classé sur Google pour selon un certain nombre de mots-clés liés à YouTube, y compris des mots que les gens recherchent lorsqu’ils débutent sur les réseaux sociaux, comme “Comment appeler sa chaîne YouTube” ».
Il ajoute : « J’ai vu de mes propres yeux que la pandémie avait augmenté de 50 % ce type de recherches, ce qui prouve que de plus en plus de gens se lancent sur YouTube ». Et plus la pandémie se prolongera, plus ce constat devrait se vérifier.
En période de confinement, les recherches sur YouTube pour apprendre à monter des vidéos, par exemple, ont plus que doublé. Pour Jennifer Quigley-Jones, cela s’explique car les gens avaient plus de temps libre et se sont donc tournés vers le développement de nouvelles compétences. Elle poursuit : « Nous allons assister à une augmentation de la demande des viewers après le confinement, mais aussi du nombre de créateurs de contenu qui développent leurs compétences et leur présence en ligne ».
Pour Brian Dean, cela s’applique également à l’aspect consommatoire des réseaux sociaux : « Aujourd’hui, les gens cherchent de l’évasion, de la distraction, et les programmes scénarisés à la TV ne font pas l’affaire. En revanche, on trouve de nombreuses chaînes sur YouTube qui sont parfaites pour se détendre et oublier le monde extérieur. Et surtout, la plateforme YouTube permet de trouver rapidement ce type de contenu, grâce à un moteur de recommandation ultra-personnalisé ».
L’un des aspects les plus remarquables des réseaux sociaux, comme YouTube et Instagram, c’est que les médias traditionnels considèrent leurs adeptes comme une niche, alors qu’ils peuvent plaire à tous et se développent rapidement.
Jennifer Quigley-Jones explique : « Des catégories comme “People” ou “Gaming” gagnent constamment en audience, même depuis la fin du confinement. Ces habitudes de visionnage ne vont pas changer, ce qui représente un énorme potentiel pour des créateurs plus nombreux ».
À l’évidence, tout le monde ne peut pas devenir la prochaine star de YouTube ou d’Instagram, mais beaucoup, comme Valeria Lipovetsky, ont utilisé les réseaux sociaux comme tremplin pour diffuser un message, tout en se créant une nouvelle carrière.
Cette dernière raconte : « À l’époque où j’ai commencé sur YouTube, je n’avais pas réalisé le potentiel que cela représentait. Pour moi, c’était un périple personnel qui avait pour but de dépasser mes propres limites. J’ai toujours su que je voulais partager des infirmations avec un public plus large, mais à l’époque, je n’étais pas aussi investie dans les réseaux sociaux pour comprendre à quel point je pourrais développer ma marque ».
Certes, le métier de créateur de contenu nécessite un investissement conséquent. Le contenu se doit d’être différent pour se démarquer des autres, et les influenceurs doivent réfléchir à ce qui fonctionne actuellement pour plaire au public, tout en songeant à ce qui pourrait marcher par la suite.
Valeria Lipovetsky ajoute : « Puisque nous travaillons dans un secteur si dynamique, la stratégie d’aujourd’hui ne sera pas forcément celle de demain. Selon moi, le plus important est de continuer à écouter notre public et de ne pas se reposer sur ses lauriers ».
Elle conclut : « Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles méthodes pour impliquer le public en étudiant les statistiques de notre profil, mais aussi en nous donnant suffisamment de temps pour réfléchir à du nouveau contenu et revenir avec une proposition forte. Notre stratégie est d’être en phase avec nos fans, et de conserver l’ADN de notre marque tout e évoluant dans ce milieu ».
Article traduit de Forbes US – Auteur : Peter Suciu
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