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PME. Réduire La Fracture Numérique. Vite !

Par Denis Jacquet, fondateur de Day One Event, Laurent Dechaux, Directeur Général  de Sage Europe du Sud et Pierre Gattaz, entrepreneur, Président de BusinessEurope et ancien Président du Medef Europe.

Les PME sont le sel d’une société. Le visage très humain de l’entreprise, du fait de leur taille. Le héros des territoires. Artisans, commerçants, TPE, PME, seront encore là, même après le départ des services publics. Chaque homme y tient une place essentielle et reconnue. L’homme n’est jamais un chiffre dans une PME. Il en est la raison d’être. La PME est un membre indispensable au corps social. Comme l’abeille, une PME qui ne pollinise plus, met la société en danger. Or, le pollen lui manque et il porte un nom : Le numérique. Nos PME ne parviennent pas à s’en emparer et nous devons agir. Vite.

Les sujets dont l’entrepreneur, celui qu’on appelle le « petit entrepreneur », est exclu, sont si nombreux, que le vertige nous assaille. Formation, vertige face aux normes décidées pour les plus grands, sous capitalisation, faibles résultats, petits salaires, risques sans rempart. Le système a néanmoins tenu, car l’entrepreneur est résilient. Par nécessité. Lorsqu’il perd, il perd tout. Et la France aussi. Notre pays est composé de TPE, PME. Elles sont magnifiques, mais fragiles. Face au simple changement, elles s’en sortaient souvent. Mais face à la révolution numérique, elles pourraient disparaître. Que faire ?

La plante PME a besoin d’amour et d’ambition. De carburant et d’accompagnement. Pour s’épanouir, elle devra ressentir l’attention de tous.

 

L’amour doit venir des hommes et des institutions. Il faut que nos autorités cessent d’étouffer nos PME de normes complexes et ingérables, à leur échelle. Mais il faut surtout que les hommes s’y intéressent. En clair, dans un monde en quête de sens, il est temps pour les talents de courir vers ces entreprises. Il est temps pour les conseils, les spécialistes du recrutement, les experts, d’accompagner nos talents vers ces oasis humains, qui représentent une réserve d’emploi et de croissance. Les grandes entreprises doivent elles aussi, pour leur propre bien, aider les PME à évoluer avec elles. C’est une danse qui nécessite plusieurs partenaires !

Le carburant ce sont les outils. Il faut les dé-diaboliser. Les apprivoiser. Faire de la pédagogie. Nombre des PME que nous rencontrons chaque jour, parmi nos clients, adhérents, amis, réseaux, sont perdues. Le mot « Intelligence Artificielle » leur fait peur. Ils hésitent entre le roman de science-fiction et la complexité, pour finalement éviter le sujet, en espérant ne pas être touchés par ses conséquences. Le Cloud même, leur fait encore peur. Cette « fuite » des données vers un « ciel » qu’ils ne contrôlent pas les inquiète. « Mes données sont elles toujours les miennes ? » L’usage des services et des produits, l’abandon progressif de la notion de propriété, que le digital entraîne, les perturbent. Quand Bocage (Groupe Eram) lance la « location » de chaussures, ils réalisent qu’ils ne comprennent souvent plus ce monde.

L’amour et les outils demandent de l’accompagnement. Nos PME n’y parviendront pas seules. Nous devons les accompagner comme on devrait accompagner tout changement majeur. Sans toucher à leur personnalité, leur indépendance, leur unicité. Mais les aider à la révéler en proposant des chemins, des conseils. Et surtout en les éclairant sur la vision. Car les outils sont aveugles et froids. Ils font ce qu’on leur demande. Il faut donc définir quoi leur demander. La vision c’est le trait d’union entre l’individuel et le collectif.

 

Enfin il faut une ambition. Au niveau national, il faut que les PME sentent l’impulsion. Face à cette nécessité, elles doivent sentir un soutien, une incitation à investir, car ce sera certainement l’investissement le plus rentable pour elles, mais aussi pour la France. Leur transformation, c’est nos emplois ! Il faut que cette ambition soit européenne et accompagnée, là aussi, par des mesures, simples et accessibles. Un plan massif d’investissement, ou de garantie des investissements. De la start-up à la PME, nous devons avoir une vision solide de l’objectif que nous voulons poursuivre ensemble. En effet, le digital sans vision est un outil creux. Nous devons lui assigner un objectif. Fort. Porteur d’espoir pour nos nations. La PME en est une cellule essentielle.

Enfin, pensons à l’Afrique. L’Europe et l’Afrique associées, c’est un paradis de 2mds de personnes. Un paradis sur le papier, où il est indéniablement complexe de percer. Néanmoins quand on sait que les modèles digitaux ne sont rentables qu’au delà de certains seuils critiques, ajouter un potentiel de 1.2Mds à ses « fichiers clients » mérite une perle de sueur !

Tout se transforme. Nous ne pouvons laisser nos PME à l’écart de ce changement, car cela signifierait laisser les hommes et les femmes qui les composent, à l’écart.

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