Dans une lettre ouverte, publiée ce mardi 2 avril, plus de 200 artistes alertent sur « une utilisation prédatrice » de l’intelligence artificielle dans la musique. Les signataires, dont les stars Billie Eilish, Nicki Minaj, et Stevie Wonder appellent à un meilleur encadrement de la création et des droits d’auteurs face à une « menace qui peut détruire l’écosystème » notamment en répliquant des voix célèbres.
- La colère des musiciens découle principalement du fait que les systèmes d’intelligence artificielle sont utilisés pour entraîner des modèles sur d’énormes volumes d’œuvres protégées par le droit d’auteur, sans consentement ni compensation. « Certaines des entreprises les plus grandes et les plus puissantes utilisent, sans autorisation, notre travail pour former des modèles d’IA… Cet assaut contre la créativité humaine doit être stoppé », dénoncent de nombreux artistes tels que Katy Perry, Norah Jones ou encore Camila Cabello dans cette lettre portée par l’organisation Artists Right Alliance.
- Si la lettre ne nie pas le potentiel artistique de l’IA, en reconnaissant sa capacité à « stimuler la créativité humaine », les musiciens exhortent « les plates-formes de musique numérique et tous les services musicaux » à prendre l’engagement de ne « pas développer ou déployer de technologies, de contenus ou d’outils de génération de musique par l’IA qui sapent ou remplacent l’art humain des auteurs-compositeurs et des artistes, ou qui nous privent d’une juste rémunération pour notre travail ».
- Le mois dernier, dans l’État américain du Tennessee, réputé pour être un centre majeur de l’industrie musicale grâce à Nashville, une loi pionnière sur la question a été adoptée. La nouvelle législation, dénommée « Elvis Act » (pour Ensuring Likeness, Voice, and Image Security Act – Loi sur la sécurité de l’image, de la voix et de la ressemblance), vise à protéger les professionnels de la musique contre les menaces potentielles de l’intelligence artificielle. Elle interdit spécifiquement aux outils d’intelligence artificielle générative de reproduire la voix d’un artiste sans son consentement. La loi, qui entrera en vigueur le 1 juillet, a été accueillie favorablement par les leaders de l’industrie musicale. Des législations similaires sont actuellement examinées au niveau fédéral par le Congrès américain.
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