OpenAI fait l’objet d’une nouvelle action en justice de grande envergure alléguant que son grand modèle de langage ChatGPT viole la législation européenne en matière de protection de la vie privée.
Dans une plainte déposée en Pologne, le chercheur indépendant en cybersécurité Lukasz Olejnik affirme que l’outil viole de nombreuses dispositions du règlement général sur la protection des données de l’UE. Il s’agit notamment de la base légale, de la transparence, de l’équité, des droits d’accès aux données et de la prise en compte du respect de la vie privée dès la conception.
« À mon avis, les violations peuvent être systémiques », déclare-t-il. L’affaire a été déclenchée lorsque, au début de l’année, M. Olejnik a créé une biographie de lui-même à l’aide de ChatGPT et a remarqué qu’elle contenait plusieurs erreurs.
En vertu du règlement général sur la protection des données (RGPD), les personnes concernées peuvent utiliser une demande d’accès pour accéder aux données détenues sur elles par une entreprise et à la manière dont elles ont été traitées. Or, lorsque M. Olejnik a fait cette demande, il a constaté qu’il manquait des informations importantes et qu’OpenAI refusait de corriger ses erreurs.
« D’après les faits, il apparaît qu’OpenAI ignore systématiquement les dispositions du RGPD concernant le traitement des données à des fins de formation de modèles au sein de ChatGPT, ce qui a eu pour conséquence, entre autres, que M. Lukasz Olejnik n’a pas été correctement informé du traitement de ses données à caractère personnel », peut-on lire dans la plainte.
Bien que les violations présumées soient de très grande ampleur, M. Olejnik estime qu’il est possible de concilier la technologie avec les principes de protection des données et des droits de l’homme.
Cependant, il ajoute : « Je crains que l’industrie de l’IA n’ait du mal à évaluer et à concevoir correctement les risques ».
Ce n’est pas la première fois qu’OpenAI est accusée de jouer avec les dispositions du RGPD. Au début de l’année, ChatGPT a été temporairement interdit en Italie pour des raisons similaires. L’Allemagne, la France et l’Espagne ont lancé leurs propres enquêtes, tandis que le Canada examine les violations potentielles de ses propres lois sur la protection des données.
Aux États-Unis, des auteurs tels que Sarah Silverman, Christopher Golden et Richard Kadrey poursuivent également l’entreprise au sujet des données d’entraînement, affirmant que ChatGPT a été entraîné sur leurs œuvres protégées par le droit d’auteur sans autorisation.
L’affaire de M. Olejnik a été déposée par le cabinet d’avocats GB Partners, et son associé Maciej Gawroński se dit convaincu qu’elle sera résolue avec succès.
« Ce que nous aimerions que les autorités de protection des données polonaises, européennes ou autres obtiennent, c’est qu’elles amènent OpenAI à démontrer qu’elle est en conformité avec la loi, et qu’elles réfléchissent à cette conformité. Et enfin – ou peut-être d’abord – ce qu’il faut faire pour parvenir à cette conformité. »
Article traduit de Forbes US – Auteure : Emma Woollacott
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