La feuille de route délivrée en avril 2021 par le gouvernement sur la politique publique de la donnée avec notamment l’ouverture d’un nombre croissant de jeux de données a été pleinement entendue et comprise, tant par le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports que par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Déjà fortement impliqués dans des actions locales à l’image des Académies régionales, les ministères proposent des portails data plus intuitifs et répondant aux différents enjeux de transparence et d’accessibilité pour les citoyens. A quels défis fait face l’éducation nationale en matière d’open data ? comment l’open data et l’éducation s’imbriquent-elles pour mieux appréhender les réalités terrain ?
La donnée : une acculturation nécessaire pour tous les publics
Qu’elles soient brutes ou traitées par des outils de datavisualisation ou data storytelling pour en simplifier la lecture, les données permettent d’éclairer et d’anticiper des situations, mais aussi de répondre à des enjeux de souveraineté et d’amélioration du service public. Leur exploitation est une arme pour construire une action publique plus transparente et plus efficace. C’est aussi un moyen de développer un esprit critique vis-à-vis de certains préjugés.
Mais comprendre la donnée brute n’est pas à la portée de tous. C’est pourquoi il est important d’acculturer tous les publics à leur lecture afin qu’ils puissent en tirer des informations justes et pertinentes. Par ailleurs, en croisant des données entre elles pour révéler des phénomènes passés sous le radar, les data peuvent être à l’origine d’une innovation ou d’une nouvelle application. La data est alors source de création de valeurs.
L’open data et l’éducation nationale
En intégrant sur son site internet toute une variété de données ouvertes, le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports veut donner aux enseignants, associations, collectivités locales et acteurs économiques locaux et nationaux, des informations éclairantes pour leurs prises de décisions. Ainsi, connaître le nombre d’enfants en âge d’intégrer une école maternelle ou primaire, permet par exemple de redimensionner un établissement scolaire ou de repenser l’offre des activités extrascolaires. Fournir des datas sur les compétences recherchées par les entreprises donnent des indications sur le type de formation à développer dans les établissements scolaires ou les organismes de formation. Récemment, la DEPP -Direction de l’Évaluation de la Prospective et de la Performance- s’est intéressée à l’Indice de Position Sociale (IPS) des familles. En mesurant les conditions socio-économiques et culturelles des familles des élèves, cet indice rend donc compte des disparités sociales existantes entre établissements mais aussi à l’intérieur d’un établissement. Recueillir et partager largement ce type d’informations permet d’orienter les aides sur les lieux dont les populations sont les plus en difficulté.
Parcoursup, la plateforme nationale de préinscription en première année d’enseignement supérieur en Francemise en place en 2018 par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, s’est techniquement améliorée et enrichie d’un vaste contenu. Ainsi, 21 000 formations publiques et privées – BTS, BUT, licences universitaires, classes préparatoires, IEP, écoles de commerce, écoles d’ingénieurs, etc – dispensées dans toute la France sont désormais en ligne ainsi que les critères de sélection des établissements. Objectif : fournir à tous les étudiants, quels que soient leurs lieux de résidence, le même niveau d’information sur l’offre de formation dispensée partout en France et jouer la transparence sur la façon dont les établissements choisissent leurs élèves.
Outre ces informations, la plateforme délivre aussi de nombreux autres jeux de données comme la performance d’une formation, sa capacité d’accueil, le profil des étudiants sélectionnés, le nombre de postulants, les débouchés ou encore le rang du dernier appelé les années précédentes. L’idée est de placer ces formations dans une dimension plus socio-économique et prospective afin de permettre aux étudiants de se projeter au-delà du cursus post-bac.
Les données académiques régionales, le nerf de la démocratisation
Bien souvent les régions sont à la pointe des outils technologiques et peuvent montrer la voie aux structures nationales – dont les initiatives plus massives et à long terme sont plus complexes à engager. Ce fut par exemple le cas de la région Occitanie.
L’Académie de la région Occitanie a sollicité l’aide du ministère pour la construction d’une plateforme open data début 2019. En octobre 2019, elle a reçu l’approbation et a pu ouvrir son premier portail open data. S’est alors dessinée une longue période d’acculturation auprès des directions métiers pour expliquer en quoi une plateforme open data au sein de l’administration était bénéfique (libération des données – gains de temps, etc.).
En avril 2021, lors de la présentation de la feuille de route du gouvernement, l’Académie de la région s’est félicitée d’avoir engagé ce travail en amont, conservant ainsi son temps d’avance et l’engagement d’une amélioration continue de la transparence de l’action publique.
Depuis février 2023, l’ensemble de l’écosystème local (collectivités – Universités …) a pris part à cette démarche et de premiers cas d’usages ont émergé comme l’anticipation des parcours scolaires – les prévisions d’effectifs – les parcours professionnels des élèves ou encore les connaissances et compétences numériques des élèves. De ces besoins émergents, l’Académie a recherché si des jeux de données existaient déjà au sein du ministère ou dans d’autres services administratifs de la région avant de se lancer dans la création de nouveaux jeux.
La puissance de la donnée favorise les synergies internes mais offre également un véritable terrain de connaissances à l’ensemble des citoyens pour être au plus près de leurs préoccupations essentielles- en l’occurrence ici scolaires et éducatives.
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