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Obsolescence Programmée : Epson Et Apple Dans Le Viseur

Batterie Apple
Crédits Pixabay

Deux actions de groupes, aux Etats-Unis et en Israël. Et depuis le 27 décembre, une plainte déposée par l’association française HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) contre Apple pour « obsolescence programmée » et « tromperie ». Le géant américain a en effet récemment avoué ralentir volontairement ses anciens iPhone dans le but de pousser ses clients à la consommation.

Mea culpa. Apple a récemment avoué avoir volontairement réduit la durée de vie de ses anciens smartphones. Cette technique, largement employée dans la tech, a un nom : obsolescence programmée, ou le fait d’accélérer l’usure d’un produit pour pousser les consommateurs à en remplacer tout ou partie. Depuis, le géant américain est l’objet de deux actions de groupes, une aux Etats-Unis et une en Israël, et désormais d’une plainte en France pour « Obsolescence programmée ». 

Le 27 décembre, après une plainte déposée en septembre contre plusieurs fabricants d’imprimantes, l’association française HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) a porté plainte contre le géant américain pour « obsolescence programmée » et « tromperie ». L’association estime que « Apple a mis en place une stratégie globale d’obsolescence programmée en vue d’augmenter ses ventes ». Or, réduire les performances d’un produit afin d’en accélérer le remplacement est un délit. En effet, la loi du 17 août 2015 a introduit le délit d’obsolescence programmée dans le droit français, qui peut être puni de deux ans de prison et 300 000 euros d’amende, ainsi que 5% du chiffre d’affaires réalisé dans le pays. 

Laetitia Vasseur, cofondatrice de HOP a dénoncé les pratiques d’Apple au journal Sud Ouest : « Tout est orchestré pour contraindre les consommateurs à renouveler leurs smartphones. Or, à plus de 1 200 euros le téléphone, soit plus d’un Smic, ces pratiques sont inacceptables et ne peuvent rester impunies. »

Apple s’excuse… pour des erreurs de communication

Si Apple a bien reconnu limiter les performances de certains téléphones, c’est au contraire, affirme l’entreprise, dans l’objectif d’en « prolonger la durée de vie ». Apple indique que les batteries lithium-ion ne peuvent supporter dans le temps les sollicitations des utilisateurs. L’explication n’a pas convaincu, et Apple a fini par présenter des excuses : jeudi 28 décembre, l’entreprise a publié un message sur son site pour reconnaître des erreurs de communication. En revanche, la société nie toute stratégie d’obsolescence programmée. « Nous n’avons jamais fait, et ne ferons jamais, quelque chose pour raccourcir intentionnellement la durée d’existence de nos produits. » Pourtant, en ralentissant les appareils, les utilisateurs ont pu penser qu’ils ne fonctionnaient plus correctement.

Pour mettre à exécution ses excuses, Apple baissera dès janvier le prix des batteries de remplacement, de 29 dollars, contre 79 actuellement (la facturation est de 89 euros en France). Car le ralentissement nécessite un simple changement de batterie.

Apple sort un nouvel iPhone chaque année… Une régularité qui alimente la théorie selon laquelle à chaque sortie de nouveau modèle, les anciens se mettent étrangement et subitement à moins bien fonctionner, rappelle Le Monde. A la différence de la France, les Etats-Unis n’ont pas de loi contre l’obsolescence programmée. En revanche, l’action de groupe lancée compte bien dénoncer une tromperie.

Epson accusé

Il y a parfois des concomitances heureuses : le 28 décembre, le parquet de Nanterre a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire contre le fabricant d’imprimantes Epson, un mois auparavant, pour « obsolescence programmée » et « tromperie ». Une décision qui fait suite à une plainte déposée le 18 septembre par cette même association HOP contre le constructeur japonais et trois autres acteurs du secteur des imprimantes, Canon, Brother et HP. C’est la première fois que la justice se saisi d’une affaire de délit d’obsolescence programmée. La suivante touchera-t-elle Apple ?

 

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