Nintendo poursuit les développeurs de l’émulateur Yuzu Switch, dénonçant un « piratage à une échelle colossale »

Lundi 26 février, Nintendo a intenté une action en justice contre les développeurs de l’émulateur de Nintendo Switch, Yuzu, les accusant d’avoir volontairement « facilité un piratage à une échelle colossale » et demandant à un tribunal de Rhode Island de fermer l’émulateur ainsi que de saisir et de détruire toutes les copies de celui-ci détenues par les développeurs.

Article d’Antonio Pequeño IV pour Forbes US – traduit par Flora Lucas

Ce qu’il faut retenir

Yuzu, qui permet aux utilisateurs de jouer à des jeux Nintendo Switch sur d’autres plateformes comme Windows PC, transforme les appareils informatiques en « outils de violation massive de la propriété intellectuelle des œuvres protégées par le droit d’auteur de Nintendo et d’autres », selon le dépôt de plainte. Plus précisément, Nintendo a accusé Yuzu de contourner illégalement les couches de cryptage de la Nintendo Switch pour permettre de jouer à des jeux sur d’autres plateformes, arguant que sans un tel décryptage, les utilisateurs ne peuvent pas jouer à des copies non autorisées de jeux sur des PC ou des appareils Android.

Nintendo a affirmé que le développeur principal de Yuzu, connu en ligne sous le nom de « Bunnei », a publiquement reconnu que le site internet de Yuzu donne des instructions aux utilisateurs leur apprenant à pirater leurs consoles Nintendo Switch et à faire des copies non autorisées de jeux vidéo Nintendo.

Nintendo demande 2 500 dollars pour chaque violation des dispositions anti-contournement et anti-trafic du Digital Millennium Copyright Act, ainsi que 150 000 dollars pour chaque violation du droit d’auteur. L’entreprise japonaise a également demandé au tribunal de saisir, de mettre sous séquestre et de détruire toutes les copies de l’émulateur Yuzu, ainsi que les logiciels et le matériel qui, selon elle, violent ses droits d’auteur.

Yuzu n’a pas répondu immédiatement à la demande de commentaire de Forbes.

Contexte

Les émulateurs ne sont pas intrinsèquement illégaux, bien qu’ils puissent l’être si les utilisateurs piratent des jeux pour y jouer. C’est la raison pour laquelle Nintendo accuse Yuzu de faciliter le piratage au lieu de le commettre purement et simplement. L’émulateur Yuzu est soutenu financièrement par un Patreon (site de financement participatif, NDLR) qui permet aux utilisateurs d’avoir accès à des versions anticipées, à une meilleure assistance technique et à un accès à son canal Discord. Le Patreon compte près de 7 400 membres payants et génère près de 30 000 dollars par mois.

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