ChatGPT, depuis novembre dernier, a su faire une entrée fracassante dans bien des cercles et pour bien des “tâches”. La révolution imaginée pour 2030+ aura lieu…bien plus tôt. Je ne vais pas revenir sur l’immense potentiel de ces outils.
Je préfère m’attarder sur le pendant créatif de ChatGPT, à savoir MidJourney (mon outil préféré parmi d’autres options comme Dall-E 2 par exemple). En effet, il ne s’agit plus là de réaliser des tâches “mécaniques”, mais bien « émotionnelles ». Bien entendu j’insisterai sur les conséquences potentielles au sein du monde créatif…
MidJourney en quelques mots
Parmi les technologies émergentes en matière d’intelligence artificielle (la fameuse IA), MidJourney est un fleuron : cet outil est capable de créer des images (au sens large) à partir de “commandes” textuelles (aussi appelées “prompts”). MidJourney est basée à San Francisco (très étonnant…).
Le point fort de MidJourney?
Sa capacité à apposer son empreinte sur l’esthétisme pur, vous aurez fréquemment le souffle coupé suite aux “créations” de cet IA, croyez-moi. Le but de David Holtz (PDG de MidJourney)? Libérer la “créativité des gens ordinaires”. Tout est dit.
Un exemple ci-dessous d’une création réalisée en quelques minutes (sans compter le temps de prise en main de l’outil).
L’impact de l’IA dans le monde de l’art
« Étendre les pouvoirs imaginatifs” comme le narre ce même CEO….n’est-ce pas l’ADN même d’un artiste (version 1.0 bien entendu)?
Toujours selon lui, 30 à 50% des utilisateurs actuels de MidJourney sont des professionnels, et, hormis les curieux/early adopters, l’outil permettrait aux artistes d’être plus créatifs. Really?
Obtenir des pistes de réflexion rapidement
La clé de voûte, pour les artistes, serait le fait que MidJourney offre des tonnes de pistes exploratoires (très) rapidement lors du début d’un projet. Étape qui est la plus complexe et fastidieuse.
2 millions d’utilisateurs : quid des droits commerciaux?
A cette heure, il y aurait 2 millions d’utilisateurs. Ceux-ci disposent de tous les droits commerciaux sur les images générées (sauf pour les utilisateurs travaillant pour des entreprises dépassant le chiffre d’affaires annuel d’un million de dollars – une licence est alors nécessitée).
A noter qu’il n’y a aucune notion de copyright sur les images utilisées par l’intelligence artificielle afin “d’apprendre” puis de “créer” à la demande.
D’ailleurs, comment serait-il possible d’authentifier qu’une création soit issue d’une image donnée? Peut-être les métadonnées de ladite image, non?
La destruction du gagne-pain des “artistes commerciaux”?
Cette question a été posée à David Holtz et sa réponse est plutôt…:
”À un certain moment, pourquoi un directeur artistique embaucherait-il un illustrateur pour produire des travaux tels que de l’art conceptuel, la conception de la production, les arrière-plans – ce genre de choses – alors qu’il peut simplement saisir des prompts (consignes données à l’intelligence artificielle) et obtenir un résultat pertinent beaucoup plus rapidement et à un coût bien moindre ?”.
Je vous laisse en juger…
Imagination versus art
Comme toute avancée technologique majeure, nous sommes au cœur de l’étape “L’IA va tout chambouler, tout détruire”. Comme souligné plus haut, je pense surtout que cela va pousser le marché à aller vers plus de qualité, et ce, plus rapidement.
Qu’il s’agisse d’une agence de création, ou d’une équipe marketing d’un grand groupe (idéal pour disposer de visuels de qualité pour leurs innombrables présentations), les possibilités sont nombreuses, qualitatives et surtout…immédiates (le bot peut mettre jusqu’à 1 minute pour créer un visuel).
N’oublions pas non plus, car l’immense majorité des créations actuelles de MidJourney ne sont ni utilisées ni partagées, que celles-ci peuvent tout simplement nourrir l’imagination des uns et des autres. Un bienfait indirect sous-estimé?
Quid du futur des graphistes?
Concernant les graphistes, il s’agit de la catégorie pour laquelle je suis le plus inquiet (tout comme pour les “petites mains” proposant des tâches à la demande sur des plateformes comme Fiverr qui vont pâtir de ChatGPT 3+).
Il y a un côté “s’adapter ou mourir”.
Car soyons honnêtes, les visuels édités en moins de 60 secondes par MidJourney nécessiteraient des heures de briefs, plusieurs aller-retour et 10, 20 voire 30 heures de travail…
Alors pourquoi ne pas utiliser MidJourney comme d’un assistant créatif et surtout…apprendre à utiliser le “langage” des prompts (celles-ci peuvent rapidement faire 5 à 10 lignes et intégrer des données très spécifiques de ratio, teinte, style, arrière-plan, etc…).
En l’espace de quelques mois (MidJourney est plus “âgé” que ChatGPT), une révolution des usages a bien eu lieu. L’intelligence artificielle que l’on estimait débarquer “plus tard” est déjà là.
Comment réagissez-vous? Effrayé? Excité? Dubitatif? Déjà sur le pont pour créer de nouveaux business models?
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