Marc Dollois, DG de VMware France : « Nous voulons devenir le leader de l’hybridation dans le monde du travail et le cloud »

Le monde du travail semble connaître un retour à la normale depuis la sortie de la crise sanitaire. Mais les pratiques collaboratives ne sont manifestement plus les mêmes et les entreprises sont forcées d’adapter leur organisation pour répondre aux nouvelles attentes. Marc Dollois, Directeur Général de VMware France depuis octobre 2022, explique pour Forbes France comment l’offreur accompagne ses clients vers cette hybridation sans précédent.

Le travail en présentiel semble être revenu à plein temps mais certains stigmates de la crise sanitaire persistent dans l’organisation des entreprises ? Lesquels seront durables selon vous ?

L’hybridation dans le monde du travail va s’installer durablement. Il faut à la fois pouvoir offrir la possibilité aux collaborateurs d’être au bureau pour continuer d’entretenir du lien social mais aussi de travailler depuis chez eux, en toute flexibilité. Pour adopter ce modèle hybride, les entreprises doivent se doter de solutions technologiques dédiées comme celles de VMware.

Le télétravail avant la crise sanitaire – et les vagues de confinement – existait peu en Europe comparé aux États-Unis. Il faut laisser le temps d’embrasser l’hybride et cela passe souvent par l’instauration en entreprise d’une à deux journées de télétravail par semaine, voire plus selon l’organisation. Globalement, il y a encore des blocages mais les entreprises françaises sont majoritairement passées en mode hybride, même depuis la sortie de la crise.

D’après une enquête que nous avons menée récemment en partenariat avec Vanson Bourne, 59 % des employeurs français estiment que leur entreprise est davantage innovante lorsque leurs salariés sont au bureau. En opposition, 81 % des salariés s’estiment plus épanouis professionnellement lorsqu’ils sont libres de travailler où ils le souhaitent. Il faut donc tenir compte de ces divergences entre entreprises et employés et l’impact du lieu de travail sur la capacité à innover.

Quelle démarche conseillez-vous de suivre pour atteindre l’hybridation idéale ?

Une entreprise qui souhaite rendre son fonctionnement plus agile pour répondre aux attentes disparates de leurs collaborateurs doit en priorité déployer des outils adaptés et qui complètent ceux déjà existants, sans faire doublon. De manière générale, la maturité est bien là sur ce point mais il faut aussi garder en tête que ce sujet n’est pas seulement de nature technologique.

La communication interne est aussi indispensable, même s’il semblerait qu’il n’y ait pas de réel danger si l’on en croit les collaborateurs en majorité favorables à l’hybridation. Il faut aujourd’hui mettre en place une charte des bonnes pratiques et permettre à la fois le travail à distance et le retour au bureau. Ainsi, mettre à disposition du matériel pour faire du home office est un investissement qui peut directement se récupérer en matière de productivité générale.

Quels sont les principaux freins qui ralentissent encore l’adoption du modèle hybride ?

Le problème n’est pas technique : notre technologie est pérenne et nous savons la déployer dans n’importe quelle organisation et au service de tous les métiers. Les principaux freins qui persistent encore sont de l’ordre culturel. Ils sont généralement soit liés aux process internes ou bien aux considérations souveraines. C’était par exemple le cas du monde bancaire qui avait très peu changé ces 20 dernières années ; la transformation que le secteur connaît aujourd’hui a été permise grâce à l’acculturation.

Quelles évolutions de votre offre permettent de mieux répondre à ces nouvelles attentes ?

Une des forces de nos applications est de pouvoir fournir aux collaborateurs toutes les solutions de Digital Workspace au même endroit et de façon sécurisée. Anywhere Workspace s’occupe de pérenniser le travail hybride : autrement dit, les collaborateurs peuvent retrouver la même expérience de manière sécurisée, peu importe le terminal utilisé ou le lieu de connexion.

Pour les entreprises, le service VMware Horizon permet la gestion de ces espaces et postes de travail numériques et l’accès aux différentes applications disponibles. Le tout encore une fois avec un grand niveau de sécurité et en gestion multicloud (public, privé ou hybride).

Ainsi, que cela soit en matière d’applicatifs ou d’hébergement : nous voulons devenir le leader de l’hybridation dans le monde du travail et le cloud.

Quels enjeux sont aussi stratégiques pour votre organisation dans les années à venir ?

Le premier enjeu est évidemment climatique et nous avons formulé un engagement ESG pour 2030 en faveur d’un monde plus durable, plus équitable et plus sûr. Au total, nous avons formulé 30 objectifs ESG au sein de nos entités et de notre équipe de direction et nous avons bien conscience que nous ne pourrons y arriver seuls. Nous devons aussi accompagner tout notre écosystème de clients, partenaires ou encore collaborateurs pour espérer une réelle réduction d’impact. Nos opérations sont d’ailleurs alimentées à 100% par des énergies renouvelables depuis 2019 et notre objectif est de parvenir au zéro émission nette d’ici 2030.

Le deuxième grand enjeu est justement lié à cette hybridation du monde du travail et cela passe notamment par le fait de répondre à tous les besoins en matière de cloud à la fois privé et public. Le sujet de la souveraineté fait logiquement partie de cette démarche et nous avons à ce titre déployé chez OVHcloud une plateforme de virtualisation doté d’un haut niveau de sécurisation des données stratégiques dans le cloud. L’offre d’hébergement de données peut mixer à la fois le recours des data centers privés ou bien à des offres de cloud public.

Enfin, je dirais que le dernier enjeu est encore une fois culturel : il faut poursuivre cet effort d’acculturation autour de l’intérêt de nos solutions auprès des organisations et des collaborateurs afin de leur permettre d’être toujours plus agiles.

Votre logiciel VMware ESXi a fait l’objet d’une vaste campagne d’attaques par ransomware dernièrement… Êtes-vous prêt à faire face à la prolifération annoncée de ce type de menaces ?

J’aimerais préciser sur ce point que ces attaques ont touché des clients de notre écosystème qui n’avaient pas forcément mis à jour leur outil de virtualisation. C’est le plus important à faire pour garantir un bon niveau de sécurité et nous devons continuer de rappeler à nos clients et partenaires ces règles d’hygiène informatique. C’est d’ailleurs un grand chantier qui concerne tous les acteurs de l’IT pour éviter l’exploitation de failles.