L’endroit ressemble à s’y méprendre à la Lune, pourtant nous sommes bien sur Terre. Un robot spatial se fraie un chemin sur une surface grise et sablonneuse. Ce système de propulsion à l’allure étrange ne ressemble pas aux autres rovers, comme le rover Curiosity de la NASA, mais il offre une meilleure traction et permet de se déplacer sur des terrains en pente. Bienvenue dans la salle de simulation de la Colorado School of Mines, appelée Lunar Testbed, nichée au cœur du campus de 150 hectares.
Ces temps-ci, la Colorado School of Mines s’éloigne à des années-lumière de son but initial (former les étudiants au travail de la mine et leur apprendre à utiliser les minéraux) et se concentre sur la formation de futurs ingénieurs responsables de l’établissement de colonies humaines sur la Lune, sur Mars et d’autres planètes pas encore visitées par l’homme. Le rôle de ces étudiants sera essentiel, puisqu’il est certainement plus facile d’extraire des matériaux une fois sur une autre planète plutôt que de les amener sur place depuis la Terre. Paul Johnson, président de l’Université, explique : « Nous allons devoir trouver des ressources, comprendre comment les extraire et réussir à les travailler. À un moment donné, nous pourrons fabriquer des choses ».
Depuis l’automne 2018, l’école (qui se classe 94e au classement des meilleures universités d’Amérique) propose plusieurs diplômes en « ressources spatiales », jusqu’au doctorat. Les 75 étudiants du programme assistent à des cours tels que Space Resources Fundamentals (Fondamentaux des ressources spatiales), d’autres sur les systèmes spatiaux et le génie spatial, qui enseignent aux étudiants à fabriquer des engins spatiaux à l’aide de matériaux disponibles sur Mars ou sur la Lune. D’autres cours se concentrent encore sur les questions économiques et juridiques que pourrait soulever la colonisation de l’espace.
La School of Mines suscite un grand intérêt au-delà des frontières, mais également de la part d’employés de la NASA ou d’entreprises aérospatiales américaines. De ce fait, tous les cours sont également disponibles en ligne, ce qui permet à l’université de satisfaire ce nouveau public.
Les étudiants ont également la possibilité de travailler directement sur des projets de la NASA, comme celui dirigé par Angel Abbud-Madrid qui vise à développer des bras robotiques pour les stations spatiales. Le programme encourage également l’esprit d’entreprise, puisque cinq start-up dans le domaine spatial ont été fondées par des étudiants de l’école. Par exemple, Lunar Outpost, qui construit le robot mis à l’épreuve dans la salle de simulation Lunar Testbed, a signé plusieurs contrats commerciaux et gouvernementaux, tant pour le rover lui-même que pour d’autres technologies, comme un système de surveillance de la qualité de l’air.
Aujourd’hui, Angel Abbud-Madrid voit notre époque comme un miroir de celle où la School of Mines avait été fondée à l’origine : la Révolution industrielle, qui a donné le jour à l’aviation, l’automobile et les chemins de fer. Il affirme : « Une fois que vous avez l’infrastructure spatiale pour fabriquer des biens sur la Lune et dans l’espace, vous ouvrez la voie à des possibilités que vous n’osiez même pas imaginer. C’est pour cette raison que les entreprises se montrent très enthousiastes ».
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