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Lunettes eSight : L’Algorithme Qui Rend La Vue Aux Malvoyants

Fruit de douze années de recherche, les lunettes électroniques eSight développées par la start-up canadienne éponyme, permettent aux malvoyants de recouvrer la vue. Grâce un algorithme télécommandant le dispositif, l’image est ajustée à la vision résiduelle de l’utilisateur de sorte à maximiser son acuité visuelle. « La personne souffrant de déficience oculaire sera en mesure de distinguer chaque détails de son environnement, de près comme de loin », se félicite Arnaud Corsat qui pilote les ambitions de démocratisation de la marque.

Distinguée « invention de l’année 2017 » par le magazine américain Time, la technologie eSight affiche un prix s’élevant à 14.000 euros. Un tarif prohibitif que l’entreprise s’emploie à faire baisser en tentant de sensibiliser les fondations d’entreprise et les institutionnels, notamment dans l’Hexagone à travers le lancement d’une chaine humaine solidaire en association avec Retina France et les BigBoss.

Retrouver la vue grâce à un algorithme télécommandant des lunettes. Douze ans auparavant cette « élucubration » aurait autant pu susciter étonnement que sarcasme. Question de point de vue. Particulièrement sensible à la question de déficience visuelle, un entrepreneur canadien appelé Conrad Lewis s’est lancé en 2006 sur le développement de lunettes équipées d’une caméra haute définition capables de retransmettre en temps réel les images à deux écrans placés devant les yeux. Objectif ? Permettre à ses deux sœurs malvoyantes de recouvrer la vue « aussi bien de près que de loin » en leur offrant un dispositif portable, relate Arnaud Corsat qui pilote la marque eSight sur les marchés internationaux.

« L’image est ajustée à la vision résiduelle de l’utilisateur de sorte à maximiser son acuité visuelle, cette prouesse technologique est rendue possible par un algorithme propriétaire élaboré par eSight ». Complété par des fonctions de grossissement et d’ajustement de contrastes, l’appareil peut s’utiliser dans la plupart des tâches du quotidien mais aussi au travail, à l’école…

eSight représente douze ans de recherche et de développement et s’adresse potentiellement aux 441 millions d’individus malvoyants dans le monde, recensés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette innovation ne permet pas aux aveugles de retrouver la vue, mais elle apporte une solution médicale aux personnes souffrant d’une perte de la vision causée par une pathologie oculaire. Disponibles dans plus de 45 pays, dont la France, les lunettes eSight sont encore extrêmement coûteuses avec un prix avoisinant les 14.000 euros en Europe et 10.000 dollars aux États-Unis. Une barrière tarifaire justifiée par des coûts de fabrication élevés. De fait, la start-up s’emploie énergiquement à démocratiser sa technologie pour permettre à un plus grand nombre d’accéder à son dispositif novateur car « rien n’est plus émouvant qu’un enfant rompant avec la marginalisation sociale à cause d’un handicap visuel l’ayant contraint à ne pas bénéficier des mêmes chances que les autres élèves de son âge », confie Arnaud Corsat.

L’entreprise de généralisation des lunettes eSight est l’une des ambitions de la société : « nous nous sommes associés avec des partenaires financiers, institutionnels et associatifs exprimant leur politique de responsabilité sociétale, tant en interne, par l’inclusion de salariés atteints de handicap visuel, qu’à l’externe, par leur volonté de soutenir des sociétés telles que la nôtre », poursuit le porte-parole. Ainsi, eSight a mis en place des projets d’intégration au travail dans différents pays.

Collecter des dons

En France, la jeune pousse rencontre « un écho très encourageant » matérialisé par un « fort engagement des acteurs sollicités ». La compagnie, dont l’innovation technologique a  été élue « Invention de l’année 2017 » par le magazine américain Times, a réussi à sensibiliser l’entrepreneur Hervé Bloch qui leur a ouvert son carnet d’adresses.

« Nous avons été invités à participer à l’événement les BigBoss en juin dernier afin de rencontrer des décideurs digitaux du Cac 40. A cette occasion, nous avons pu avoir accès à des figures de premier ordre à l’instar de Maud Bailly, Chief Digital Officer d’AccorHotels, de Chady Nassif, Responsable Innovation de La Poste ou encore à des dirigeants de pépites de la French Tech comme Stéphane Boukris, Vincent Klingbeil et Patrick Bunan d’Amétix. A travers cette exposition, nous avons eu l’opportunité de mobiliser en direct ces grandes entreprises françaises. », se réjouit Arnaud Corsat. 

« Concrètement, en lien avec l’association Retina France, nous avons lancé une chaine humaine solidaire dont le but est de sensibiliser les collaborateurs de ces sociétés, et plus largement le cercle des proches : que sont la famille et les amis ». La dynamique enclenchée aux BigBoss poursuit le double objectif de collecter des dons pour offrir des paires de lunettes aux plus modestes et celui de médiatisation de la marque. Parce que « tout le monde mérite de voir » selon le slogan des lunettes électroniques eSight, la start-up canadienne entend faire un maximum de bruit.

 

 

 

 

 

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