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L’Open Data Va-T-Il Tuer Les Fournisseurs De Données ?

Dans un contexte de généralisation de l’open data à travers la quasi-totalité des secteurs (transport et mobilité, énergie, collectivités et gouvernement ouvert, données juridiques…), beaucoup de fournisseurs de données se retrouvent confrontés à la diminution future de leur source historique de revenus. Plutôt que de se résigner à cette perspective de ralentissement, l’Open Data peut être un vecteur de croissance considérable.

A condition d’avoir la vision stratégique qui permette de capter la valeur là où elle se trouve. La question qui se pose au fournisseur de données, comment déplacer son business le long de la chaîne de valeur en passant de fournisseur de données à fournisseur de services.

La donnée, matière première

Les données sont une source incontournable de création de valeur pour un acteur du digital. A tel point que certains font une analogie avec le pétrole. Cette analogie est pertinente à plus d’un titre du fait que c’est une matière première qui peut servir à plusieurs usages finaux, dans les deux cas, c’est un flux continu de l’extraction de la matière première à la consommation. Bien que la donnée ne soit  pas consommable physiquement et qu’elle puisse être copiée à volonté, une donnée consommée et partagée n’a plus la même valeur intrinsèque.

Du point de vue du fournisseur, lorsqu’il contrôle la ressource data, il détient la matière première nécessaire à tous les créateurs de services basés sur ces data. L’avènement de l’open data est donc perçu négativement car sa source de revenus est impactée.

Parallèlement, l’open data permet de retirer les barrières à l’entrée de nombreux acteurs fournisseurs de services. Et bien qu’il y ait une destruction de valeur pour le fournisseur, l’impact sur l’économie est totalement positif car la valeur créée par les nouveaux services est structurellement et inévitablement plus importante que celle créée par une même donnée commercialisée plusieurs fois.

Un fournisseur de données ayant une stratégie tournée vers l’avenir verra donc une opportunité dans l’open data lui permettant non seulement de capitaliser sur ses propres données mais également des données externes dans le cadre de la création de services à plus forte valeur ajoutée que la commercialisation de données brutes.

Connaître ses données, un avantage concurrentiel

L’open data est certes ouvert à tous mais pas forcément simple à appréhender pour un acteur extérieur à l’écosystème. La compréhension de la structure et de la sémantique des données constitue donc la première barrière à l’entrée pour un acteur qui souhaiterait exploiter ces données. Le temps d’acquérir cette expertise est un temps que le fournisseur historique, qui a déjà l’expertise, peut exploiter pour développer des services aboutis. Réduisant le champ des possibles à la concurrence.

Adopter la Data Science comme levier de croissance

Il sera plus facile de prendre le virage de la Data Science si le fournisseur connaît bien ses données. Cependant, il ne faut pas considérer que les services basés sur la Data Science vont constituer des projets indépendants des autres. Adopter la Data Science comme levier de croissance, c’est axer sa stratégie autour de la Data Science. Certes, il faut maintenir ses services existants tant qu’ils sont rentables. Parallèlement, cette source de revenus peut créer un confort temporaire illusoire et retarder la prise de conscience que l’opportunité que représente la Data Science en termes de création de services et en termes de nouvelles sources de revenus nécessite également des investissements en ressources humaines et logicielles. Ces investissements, bien pensés, avec un modèle économique intelligent assureront la pérennité de l’entreprise.

Maximiser les revenus générés par les nouveaux services

Un fournisseur de données, en tant que fournisseur de matière première a souvent le réflexe d’associer un prix unique à la donnée commercialisée. Ne tenant pas compte de l’exploitation et de la valeur générée selon le contexte d’exploitation des data.

Dans le cadre de la transition, le fournisseur de données -devenu fournisseur de services- doit intégrer dans sa vision stratégique que le service doit respecter un pricing calqué sur ce qu’il apporte au client. Cela dépend donc du type de client lui-même et du mode d’accès au service. C’est au fournisseur de service d’identifier et de segmenter les profils de clients pour son service et d’identifier les canaux d’accès. Certains canaux font sens pour certains clients et certains modes d’accès génèrent plus de valeur que d’autres en fonction des segments. Il faut donc impérativement avoir un pricing par mode d’accès et par segment plutôt qu’un pricing unique, certes transparent, mais qui ne permet pas de capter le maximum de valeur.

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