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L’intelligence artificielle transforme le football et pourrait être décisive lors de la Coupe du monde 2022

Football
L'IA pourrait révolutionner la Coupe du monde 2022 au Qatar. | Source : Pixabay

Il n’est pas rare que certaines décisions arbitrales lors de Coupe du monde de football fassent l’objet de débats des années plus tard. L’intelligence artificielle (IA) pourrait donc aider les arbitres à prendre les bonnes décisions.

 

Les décisions arbitrales au football font souvent l’objet de débat, parfois même durant des décennies. Qu’il s’agisse de savoir si le ballon a franchi la ligne lors de la finale de la Coupe du monde 966, de la « main de Dieu » de Diego Maradona 20 ans plus tard ou de certaines décisions prises par l’arbitre dans le camion de la VAR lors de la Coupe du monde en Russie en 2018 ; les fans de football commenteront toujours la moindre erreur de l’arbitre.

Ainsi, les arbitres ont besoin de toute l’aide disponible, et ils pourraient être sur le point de recevoir un coup de main inespéré de l’IA.

Ces dernières années, la FIFA a testé l’utilisation de la technologie de suivi des mouvements pour le hors-jeu. Cette technologie utilise l’IA ainsi qu’une série de caméras autour du stade pour suivre les mouvements des joueurs et créer instantanément une ligne de hors-jeu virtuelle pour les arbitres. Utilisée jusqu’à présent lors de la Coupe du monde des clubs et de la Coupe arabe de la FIFA, l’organisation du football mondial espère pouvoir utiliser cette technologie lors de la Coupe du monde au Qatar en 2022.

Compte tenu de tous les problèmes liés à la VAR, l’utilisation de l’IA dans le football pourrait susciter quelques inquiétudes. Cependant, Patrick Lucey, directeur scientifique de la société de données sportives Stats Perform, estime que l’approche de la FIFA en matière de suivi des mouvements est la bonne.

Selon lui, plutôt qu’une décision entièrement automatisée, l’IA est utilisée pour donner des mesures précises et créer les lignes de hors-jeu qui devaient auparavant être tracées manuellement. L’erreur humaine est ainsi éliminée, mais l’humain reste dans l’équation.

L’arbitre ou l’arbitre assistant peut regarder l’image créée par l’IA et savoir immédiatement si un joueur est hors-jeu. Toutefois, l’arbitre peut également utiliser son propre jugement pour décider si ce joueur interfère avec le jeu ou s’il y a une autre raison pour laquelle le but devrait être accordé ou non.

Selon Patrick Lacey, cette approche permet de « faire en sorte que les humains fassent ce qu’ils font très bien et que les ordinateurs fassent ce qu’ils font très bien. » C’est la raison pour laquelle Pierluigi Collina, président de la commission d’arbitrage de la FIFA, affirme qu’il ne s’agit pas d’un « hors-jeu robotisé. »

Comme le travail manuel est effectué par un ordinateur et non par un humain, la décision ne sera pas aussi instantanée que la goal line technology, mais elle devrait être beaucoup plus rapide que la VAR actuelle, ce qui devrait permettre d’éliminer une partie de la frustration causée par les longues décisions de la VAR, tout en améliorant la prise de décision globale des arbitres.

Patrick Lucey affirme que la technologie de suivi des mouvements n’est pas nouvelle, elle est utilisée au basketball depuis plus de vingt ans. Toutefois, la technologie des caméras s’est améliorée avec les caméras 4K et 8K qui ont une densité de pixels plus élevée, et l’IA peut maintenant faire des choses impossibles auparavant.

Grâce à une IA plus puissante et à l’amélioration de la technologie de suivi des mouvements, Patrick Lucey estime que d’ici un an, les données et les paramètres du football qui étaient auparavant collectés manuellement pourront être capturés directement à partir d’une émission de football télévisée en direct, sans qu’il soit nécessaire d’utiliser d’autres caméras sur place.

Si les retransmissions télévisées n’offrent pas la qualité nécessaire à la technologie de suivi des mouvements en direct, indispensable pour prendre des décisions d’arbitrage précises, l’IA pourra bientôt utiliser les retransmissions télévisées pour créer des statistiques en temps réel, notamment les buts attendus et la position estimée des joueurs qui ne sont pas à l’écran. Pour ce faire, l’on utilise une empreinte des données de suivi des joueurs sur les 20 dernières années, combinée à des algorithmes d’apprentissage automatique pour estimer où se trouvent les joueurs manquants.

Cette technologie peut ensuite être utilisée sur les retransmissions télévisées de matchs historiques, en collectant les données des coupes du monde précédentes, ce qui permet aux statisticiens d’analyser les données relatives à la génération dorée de l’Angleterre ou aux buts attendus de Diego Maradona.

L’une de ces statistiques avancées que l’IA est capable de créer est appelée « ghosting. » Cette statistique utilise l’IA pour déterminer si les joueurs sont dans la position qu’ils sont censés occuper dans des situations particulières. Les clubs peuvent s’en servir pour corriger des erreurs, par exemple en montrant si un ailier est mal placé lors d’une contre-attaque, ou pour trouver les faiblesses de leurs adversaires, en voyant ce que leurs joueurs sont susceptibles de faire dans une certaine situation.

L’IA permettant de créer de telles statistiques à partir d’une émission télévisée, les statistiques avancées seront accessibles à un niveau de jeu beaucoup plus large, ce qui pourrait avoir des répercussions encore plus importantes que la technologie de suivi des mouvements de la FIFA.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Steve Price

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