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Les talents de la Tech, nouveaux ambassadeurs d’un numérique plus responsable 

Dans la Tech, les talents, qu’ils soient freelances ou salariés, ont la cote et sont très demandés par les entreprises. L’occasion pour ces ressources stratégiques d’ouvrir une nouvelle voie pour la gestion des assets numériques.

Alors que l’entreprise se transforme à vitesse grand V, et que le digital explose partout dans le monde, les impacts négatifs de cette accélération sur le réchauffement climatique augmentent en effet de façon exponentielle. Parce qu’ils jouent un rôle central dans cet écosystème, les talents du numérique ont le devoir d’engager des démarches plus écologiques, mais aussi éthiques, et de les imposer pour développer une culture low-tech dans leur entreprise.

 

Se concentrer sur ce qui est réellement utile à l’utilisateur

On compte aujourd’hui dans le monde plus de 4,1 milliards d’utilisateurs du numérique. Au total, les dernières études estiment que le digital génère 4 % des gaz à effet de serre dans le monde, soit autant que l’aviation civile. Cette surémission impacte directement le réchauffement climatique et va continuer à grandir, pour atteindre 8 % des GES à horizon 2030. Pour réduire la note, les développeurs, data scientists et autres concepteurs de logiciels, doivent privilégier une approche « user centric », c’est-à-dire se concentrer sur la création d’un numérique utile. Penser UX design et écoconception dès l’amorce des projets, dans le but de limiter au maximum les fonctionnalités inutiles et énergivores. 

Il s’agit de concevoir des parcours utilisateurs rapides. En effet, moins l’utilisateur passe de temps sur une application ou un site Internet et plus son impact environnemental se réduit. Autre bonne pratique, si Google décidait demain de mettre sa page d’accueil sur fond noir, cela aurait un impact considérable sur sa facture énergétique. En effet, les pixels noirs sont en fait des pixels éteints, qui consomment jusqu’à 60 % d’énergie de moins que les blancs. De la même façon, dans le cadre d’un site Internet ou d’une application, on pensera à limiter ou à compresser au maximum les images et vidéos, très énergivores ! 

 

Œuvrer à un numérique plus social et éthique 

Le numérique, c’est aussi un impact social. En 2019, en France, l’illectronisme touchait 17 % de la population selon l’lNSEE et 38 % de la population âgée de plus de 12 ans manquent de compétences numériques de base : écrire un mail, répondre à un formulaire en ligne, naviguer sur Internet. Les talents de la Tech doivent garder ces chiffres en tête lorsqu’ils développent un outil, afin qu’il soit intuitif et accessible aux personnes éloignées du digital. Cette inclusivité doit s’étendre aux personnes en situation de handicap. Malvoyants, mais aussi dyslexiques, épileptiques, malentendants ou handicapés moteurs se retrouvent souvent exclus des propositions digitales. Là encore, il faut penser UX design lors des développements. 

Enfin, il ne faut pas oublier la dimension éthique. Les outils numériques et notamment les algorithmes ont souvent des biais de traitement cognitif liés à un manque de diversité des données qui servent à leur entrainement, mais aussi des équipes qui les modélisent. Pour traiter les milliers de CV reçus quotidiennement, la firme L’Oréal a ainsi cherché à automatiser leur traitement à l’aide d’un algorithme entrainé sur les bases de ses données RH historiques. Résultat, au bout de quelques semaines, les CV des femmes étaient tout simplement écartés de la sélection.

 

Un sujet dont les talents de la Tech doivent s’emparer

La Tech For Good n’en est qu’à ses balbutiements et ce sujet est loin d’être, pour le moment, la priorité des entreprises. Toutefois, on sent que les mentalités s’éveillent face à l’urgence climatique. Ainsi, le 15 novembre dernier, la loi Reen était adoptée au parlement. Celle-ci vise à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France, en nous incitant à limiter le renouvellement de nos appareils connectés, à promouvoir le développement d’usages plus vertueux et à aller vers des services moins énergivores. 

Si nous n’en sommes qu’aux prémices, de plus en plus d’acteurs se positionnent sur le sujet et l’avenir leur donnera raison. Dans 10 ans, il est évident que nous ne consommerons plus le digital comme aujourd’hui, sans restriction. Ce qui est certain également, c’est que cette révolution de la Tech For Good ne se fera pas sans les premiers concernés, à savoir les talents du numérique qui, dès aujourd’hui, doivent se former à ces questions pour impulser le changement à l’échelle de leur entreprise ! 

 

***

 

Par Melchior du Boullay, Directeur général de Mindquest

 

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