Ce qui ressort de notre entretien avec Mickael Yana (admire.art) et Gilles Dyan (Opera Gallery)
Le paysage artistique mondial est en train de connaître une transformation sans précédent, et ce, grâce à l’avènement des NFT (Jetons Non Fongibles). Ces jetons, intégrés à la blockchain, ont ouvert un nouvel horizon pour les artistes et les collectionneurs, entre autres.
Pour comprendre cette transition, nous avons rencontré les représentants de deux acteurs de cet écosystème : Mickael Yana, PDG de admire.art, la plateforme pionnière de NFT consacré à l’art, et Gilles Dyan, président d’Opera Gallery, une institution artistique de renommée internationale.
admire.art ou l’avant-garde
Lorsqu’on demande à Mickael Yana de définir admire.art, la réponse est claire : “nous sommes une marketplace de NFT dédiée aux artistes et galeries de renommée mondiale”.
Si vous n’en avez jamais entendu parler (ce qui est peu probable) ou que vous n’y comprenez pas grand-chose (ce qui est beaucoup plus probable) voici un bref rappel. Un NFT est un titre de propriété unique, enregistré et vérifiable sur la blockchain. Cette technologie offre un double avantage : elle permet aux collectionneurs d’authentifier la provenance d’une œuvre, tout en offrant aux artistes un nouveau médium d’expression et de rémunération. Ainsi, le monde traditionnel de l’art s’ouvre à une génération de collectionneurs dits digital-first.
Opera Gallery, ou la rencontre entre tradition et innovation
Opera Gallery ne nécessite guère d’introduction pour les amateurs d’art. Depuis 1994, la galerie a su s’établir comme une référence dans l’art moderne et contemporain. Lancée avec deux espaces d’exposition à Singapour et Paris, elle compte aujourd’hui 16 galeries dans des villes phares comme Londres, New York, Beyrouth et Dubaï.
Or, quand la crise du Covid-19 a frappé – et avec une violence toute particulière le monde culturel – Opera Gallery a dû repenser son modèle. Pour Gilles Dyan, bien que la fermeture physique des galeries traditionnelles ait été un défi, elle a aussi été une opportunité. Sur la lancée de nombreux grands musées, la galerie s’est essayée aux viewing rooms et aux expositions virtuelles. Puis, les NFTs se sont présentés comme la suite logique de ce début de numérisation. C’est ainsi que le virage numérique a permis de renforcer les liens avec les collectionneurs habituels et d’en attirer de nouveaux, plus familiers avec les technologies inhérentes au Web3. Le partenariat avec admire.art, donc, s’inscrit dans cette dynamique, et permet à Opera Gallery de plonger – la tête la première – dans l’univers des NFTs.
Interrogé sur sa perception des NFTs, Gilles Dyan exprime un optimisme mesuré. Il voit cette technologie du numérique non pas comme un remplacement, mais comme “un complément à l’art traditionnel”. La fusion des méthodes traditionnelles avec l’innovation technologique offre ainsi de nouvelles opportunités créatives et élargit le public, apportant l’art à ceux qui, autrement, pourraient ne pas y avoir accès.
Ce qui distingue admire.art
La différenciation est au cœur de la stratégie pensée par Mickael Yana. Sur admire.art, seules les galeries renommées ont le privilège de vendre des œuvres d’artistes éminents en marché primaire. Toutefois, le marché secondaire reste accessible à tous, ce qui crée un écosystème dynamique où les œuvres peuvent être échangées librement après leur acquisition initiale. De plus, admire.art a pris des mesures pour s’aligner sur les exigences fiscales des différentes juridictions, assurant ainsi une transparence totale.
Le choix, enfin, de la blockchain Tezos par pour le développement de la plateforme admire.art n’est pas non plus anodin. Elle est reconnue pour ses faibles coûts de transaction, sa robustesse et surtout pour son approche écologique, consommant nettement moins d’énergie que d’autres blockchains populaires.
Regardant vers l’avenir, Mickael Yana aspire à redéfinir le paysage artistique. Avec admire.art, dont le lancement a eu lieu au début de l’été à la NFT Factory et qui ouvrent ses portes au public dès le mois d’octobre, il veut accueillir davantage d’artistes et de galeries de renom, envisageant “un écosystème où l’interaction entre artistes et collectionneurs va au-delà du simple commerce”. Il s’agit de créer une véritable communauté, un lieu d’échange et d’inspiration pour tous les acteurs impliqués. Quelque chose, en somme, qui reflète les valeurs essentielles au Web3.
L’interconnexion croissante entre la technologie et l’art est plus qu’une tendance passagère. C’est une évolution, une réponse aux exigences d’un monde de plus en plus numérisé. Et si certains puristes craignent les bouleversements que charrie la vague de l’évolution, des institutions comme admire.art et Opera Gallery la surfent en prouvant que l’innovation peut coexister harmonieusement avec la tradition. C’est grâce à cette vision partagée par leurs PDG respectifs, Mickael Yana et Gilles Dyan, que cet étonnant partenariat a pu voir le jour. Nous suivrons de près ses tribulations dans l’univers accidenté de la blockchain.
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