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Les 5 dangers de l’IA générative qui pourraient menacer votre entreprise en 2025

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Les 5 dangers de l’IA générative qui pourraient menacer votre entreprise en 2025. Getty Images

D’après une étude récente, 67 % des dirigeants d’entreprise estiment que l’IA générative transformera en profondeur leur organisation d’ici deux ans. Mais dans la précipitation à déployer cette technologie transformatrice, le risque de commettre des erreurs reste élevé.

 

L’autre face de ce potentiel considérable est que la moindre erreur peut avoir des répercussions graves : dégradation de l’image de marque, lourdes sanctions financières et, pire encore, une perte de confiance des clients. Voici donc un tour d’horizon des cinq erreurs les plus courantes que de nombreuses entreprises risquent de commettre dans l’année à venir – et comment vous pouvez vous en prémunir.

 


Négliger la supervision humaine

Aussi performante et prometteuse soit-elle, l’IA générative reste imparfaite. Selon certaines estimations, près de 46 % des textes qu’elle produit contiendraient des erreurs factuelles. En 2023, le site technologique CNET a d’ailleurs suspendu la publication de contenus générés par l’IA après avoir dû corriger 41 articles sur 77.

Pour les entreprises, cela souligne un point crucial : relecture, vérification des faits et supervision humaine sont indispensables pour éviter des erreurs embarrassantes, voire préjudiciables. Certes, les humains ne sont pas infaillibles, mais toute organisation manipulant de l’information devrait mettre en place des processus de contrôle rigoureux, qu’elle fasse appel ou non à l’IA générative.

 

Sacrifier la créativité et l’authenticité humaines au profit de l’IA

L’une des erreurs les plus préoccupantes serait de trop miser sur l’IA générative au détriment de la créativité humaine. Une dépendance excessive à ces outils risque d’altérer l’authenticité d’une entreprise et d’affaiblir l’identité d’une marque.

Certes, l’IA permet de produire rapidement de grandes quantités de contenus – e-mails, articles de blog, publications sur les réseaux sociaux –, mais souvent au prix d’une uniformité qui peut donner une impression de détachement, voire de manipulation. Récemment, Activision Blizzard a suscité la controverse en remplaçant certaines illustrations humaines par des images générées par IA, provoquant la colère des fans.

L’IA générative doit être envisagée comme un levier pour enrichir la créativité humaine, et non comme un substitut.

 

Faire l’impasse sur la protection des données personnelles

À moins d’exécuter une application d’IA générative sur ses propres serveurs sécurisés, il est souvent difficile de savoir comment les données saisies seront utilisées. OpenAI et Google, par exemple, précisent dans leurs conditions d’utilisation que les informations envoyées à leurs chatbots peuvent être examinées par des humains ou servir à l’entraînement de leurs modèles.

Certaines entreprises en ont déjà fait les frais : Samsung a révélé que des employés avaient, par inadvertance, divulgué des informations confidentielles en les entrant dans ChatGPT, sans en mesurer les conséquences. De tels incidents exposent les organisations à des violations des réglementations sur la protection des données, avec à la clé de potentielles sanctions financières.

Alors que l’adoption des outils d’IA générative s’accélère, le risque de fuites de données pourrait se multiplier. Il est donc essentiel que les entreprises – en particulier celles manipulant des données sensibles à grande échelle – sensibilisent leurs équipes aux précautions à prendre.

 

Sous-estimer les enjeux de la propriété intellectuelle

Les outils d’IA générative, comme ChatGPT, sont entraînés à partir de vastes ensembles de données collectées sur Internet, incluant parfois du contenu protégé par le droit d’auteur. Or, la réglementation en matière d’IA étant encore en construction, la question d’une éventuelle violation des droits de propriété intellectuelle par les développeurs de ces technologies demeure incertaine. Plusieurs affaires sont d’ailleurs en cours devant la justice.

Mais le débat ne s’arrête pas là. Certains experts estiment que les entreprises utilisant ces outils pourraient, à terme, être tenues responsables si les détenteurs de droits parviennent à démontrer une atteinte à leur propriété intellectuelle. En l’absence de règles claires, le risque juridique reste réel.

En 2025, ignorer cette problématique pourrait exposer les entreprises à des litiges coûteux. Pour éviter toute mauvaise surprise, elles ont tout intérêt à mettre en place des mécanismes de vérification afin de s’assurer que les contenus générés par l’IA respectent les droits d’auteur et les marques déposées.

 

Une absence de politique en matière d’IA générative

Pour limiter les erreurs liées à l’IA générative au sein d’une organisation, la première étape consiste à établir des règles claires. Les usages possibles de ces technologies sont si vastes qu’une mauvaise utilisation est quasiment inévitable en l’absence de directives précises.

La mise en place d’un cadre d’utilisation formel apparaît donc comme une nécessité. Il ne s’agit pas d’interdire purement et simplement l’IA générative – une approche qui priverait les entreprises de ses nombreux avantages –, mais plutôt de définir comment elle peut être exploitée de manière sécurisée et éthique.

En l’absence d’une telle politique, ces outils risquent d’être utilisés sans contrôle suffisant, compromettant à la fois la créativité humaine et la protection des données sensibles. Cela pourrait également entraîner des atteintes involontaires aux droits de propriété intellectuelle et d’autres dérives déjà identifiées. Une approche proactive est donc essentielle pour tirer parti de l’IA générative tout en maîtrisant les risques qu’elle implique.

 

L’année 2025 marquera des avancées majeures pour les organisations, qui gagneront en confiance, en créativité et en innovation dans leur utilisation de l’IA générative. Mais elle sera aussi jalonnée d’erreurs. Craindre son potentiel transformateur reviendrait à laisser l’avantage aux concurrents, tandis qu’une approche réfléchie et encadrée permettra d’en exploiter les bénéfices tout en évitant des faux pas coûteux.

 

Une contribution de Bernard Marr pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie


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