L’Education 2.0 Crée De Nouvelles Carrières

Promis, je ne passerai pas cet article à vous expliquer, certainement pour la énième fois, ce qu’est « l’ubérisation de la société ». Ce phénomène nous permet toutefois de nous attarder sur un domaine qui nous intéresse tous à plusieurs moments de notre vie, et qui a su prendre ce virage 2.0 : l’éducation.

Fort d’un marché s’élevant aujourd’hui à 2,5 milliards d’euros par an, il fallait bien que les grands acteurs du cours particulier (que sont Acadomia ou Anacours, entre autres) vissent de nouveaux concurrents marcher sur leurs plates-bandes. Et sur le web. Créant ainsi un tout nouvel univers, où l’on achète du savoir (de nombreux savoirs !) et surtout, où l’on entame de toutes nouvelles carrières…

Je sais donc j’entreprends

La France est le pays d’Europe comptant le plus de diplômés. En 2012, on dénombrait ainsi 40% de jeunes âgés entre 25 et 34 ans, possédant un diplôme d’étude supérieure.

Et dans une société où l’on met autant l’accent sur la formation supérieure, les certificats et les bons points, nous pouvons compter sur les parents pour mettre la pression sur leurs enfants. « Tu seras doctorant mon fils ! » Une surenchère de titres honorifiques qui pousse par conséquent les familles françaises à dépenser près de 1500€ en moyenne dans les cours particuliers chaque année. Et les Français, du jeune élève au sénior, à prendre plus de 40 millions d’heures de cours par an !

Fort de ce constat, l’entreprise Superprof, créée en août 2013, invite toutes les bonnes volontés à se lancer dans le « Partage de connaissances ». En effet, là où les leaders du marché du soutien scolaire et cours particuliers comme Acadomia, Cours Legendre ou Anacours, ont pignon sur rue avec des bureaux parfaitement implantés dans les villes étudiantes et des enseignes reconnaissables de tous, d’autres acteurs ont fait le pari du 100% web.

Proposant simplement de mettre en relation profs et élèves, près de 1 265 000 professeurs ont à ce jour décidé de rejoindre la start-up (en France, mais aussi dans 12 autres pays dont les USA, l’Allemagne, le Brésil, le Mexique) pour démarrer une nouvelle carrière de professeur particulier. Ici, nul besoin de s’engager contractuellement : chaque professeur se munit de sa propre structure professionnelle (type autoentreprise) pour proposer son savoir.

Savoirs que l’on compte d’ailleurs par milliers. Car c’est ça la force du cours particulier sur le web : sky is the limit ! Vous êtes un expert en calligraphie japonaise ? Incollable sur la Seconde Guerre Mondiale ? Désireux de transmettre vos connaissances en yoga bikram ? Démarrer une toute nouvelle carrière de prof particulier n’a jamais été aussi simple, grâce à ces plateformes de mise en relation. En complément de salaire ou en full-time, pour se réorienter facilement, de plus en plus d’enseignants en herbe font la bascule chaque année.

Quand le numérique favorise le contact social et l’échange

On stigmatise bien assez la dématérialisation de la société et l’hégémonie des écrans pour ne pas parler du potentiel social de telles tendances ! Allez, baignons un peu dans le positif, ça fait du bien.

Marre des tutos en ligne ? D’écouter une voix quelconque à travers les écouteurs de votre Mac Book vous dicter comment préparer un cupcake ou comment apprendre la guitare ? De vous inscrire à des MOOCS, ces formations en ligne ouvertes à tous, pour apprendre tout seul dans votre chambre ?

Les plateformes de mise en relation entre profs et élèves, tout comme d’autres services tels BlaBlaCar, AirBnB, Uber ou Drivy (et tant d’autres), ont su remettre au goût du jour l’esprit d’entreprendre et d’aller chercher l’autre pour s’entraider. Car si la possibilité d’enseigner et de trouver des élèves en quelques clics permet à de nombreuses personnes d’envisager de nouvelles voies professionnelles, cela permet aussi de faire venir à soi l’autre et ce qu’il propose : un savoir, un déplacement, un lit où dormir…

Et les mauvaises langues qui pensaient que les rencontres ne se faisaient plus que via Tinder et Meetic…