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Le métavers, révolution de l’assurance en 2022

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Le Royaume-Uni annonce des plans cybernétiques pour lutter contre la Russie et la Chine. Getty Images

Alors que le monde de l’assurance investit massivement dans l’innovation et que les financements des Insurtech sont au plus haut dans le monde, le métavers semble avoir peu impacté cette industrie.
Afin de comprendre les enjeux pour le secteur de l’arrivée du métavers, nous avons interrogé Emmanuel Moyrand fondateur d’Insurtech dans la blockchain et membre du Bureau d’Insurtech France. En effet, L’année 2022 devrait marquer un tournant avec l’arrivée de nouvelles initiatives et des investissements massifs dans le métavers par le secteur de l’assurance.



Pouvez-vous définir en quelques mots ce qu’est le metavers ?

En quelques mots, le défi est de taille.

Un métavers (provenant de l’anglais metaverse, contraction de méta universe) est un monde virtuel fictif.

Plus précisément c’est l’ensemble des mondes virtuels connectés à Internet, lesquels sont perçus en réalité augmentée, formant un univers virtuel doté d’une économie fonctionnelle dans laquelle toute la vie numérique est interconnectée, y compris avec des interfaces cerveau machines, comme celles développées par NEURALINK d’Elon Musk.

Le terme est régulièrement utilisé pour décrire un successeur plus sophistiqué d’Internet où des espaces virtuels, persistants et partagés sont accessibles au travers d’interactions en 3D avec un maitre mot : l’interopérabilité.

En effet, les utilisateurs doivent pouvoir passer d’un bout à l’autre du métavers tout en conservant leur avatar et leurs actifs virtuels.

Demain, vous pourrez quasiment tout faire dans un métavers : voir un concert, faire un voyage en ligne, visiter un musée, jouer avec vos amis, accéder à des coachs sportifs virtuels, aller faire du shopping dans toutes les boutiques que vous souhaitez.

Pour terminer, la technologie des cryptomonnaies semble s’adapter parfaitement au métavers. De plus, l’intérêt croissant pour les NFT donne une petite idée de l’économie potentielle de cet univers virtuel persistant. Ils permettent aux utilisateurs d’authentifier l’achat d’un bien numérique (une image, une vidéo ou de la musique, mais peut-être bientôt des vêtements, une voiture, une maison virtuelle ou d’autres accessoires virtuels). Cela pourrait conduire à l’émergence d’une véritable économie virtuelle autosuffisante avec des personnes vendant des biens numériques par l’intermédiaire des métavers, ou des collectionneurs, des vendeurs ont une vie propre.

 

Quelles sont applications dans l’assurance du métavers ?

Nous sommes au début d’un point de rupture.

Nous assistons en ce moment à une triple explosion :
– Explosion des tarifs des « lands » ou immobilier virtuel que l’on achète dans chaque métavers (il est parfois même difficile voire impossible d’arriver à en acheter)
– Explosion des valorisations des différentes cryptomonnaies (et en premier lieu l’ETHEREUM qui est la cryptomonnaie associée à une blockchain qui permet beaucoup de choses (dont les smart-contracts qui permettent de fixer des règles et la sécurité des transactions, essentiels en terme de vente numérique)
– Explosion des NFT qui ont une valeur qui évolue selon la demande (Un NFT de l’artiste Beeple a été vendu 69,3 Millions de $ !)

Des parcelles de terrain virtuel comme Upland se vendent déjà, parfois pour plusieurs centaines de milliers d’euros dans des villes comme San Francisco ou Nashville. Comme dans la vie, l’emplacement est roi dans le métavers, il s’agit d’être le mieux placé pour que le terrain ait de la valeur. Il est même possible de louer son terrain pour que le locataire puisse construire des galeries, des jeux, ou des écrans géants…

Si l’on se pose un instant sur l’assurance qui est un vecteur de sécurisation des actifs financiers, humains et matériels (biens mobiliers et immobiliers) dans la vie réelle depuis 1666 et l’incendie du grand Londres, on voit bien la suite.
A l’image de ROBLOX, et de ses 30 millions d’utilisateurs quotidiens (une hausse de 80% en un an), dont l’immense majorité a moins de 12 ans, qui ne représente que l’un des METAVERS majeurs ( On peut citer aussi SANDBOX, CRYPTOVOWELL, DECENTRALAND) on imagine sans peine que ces flux numériques, ces espaces, ces propriétés virtuelles, devront être assurés rapidement.
On assiste à la révolution de l’informatique contextuelle : en mixant réalité virtuelle et augmentée, il y a vraiment une évolution de l’informatique personnelle dans laquelle nos appareils perçoivent et comprennent le monde qui nous entoure afin de nous offrir une expérience ultra personnalisée.

Le METAVERS sera demain le marché ou on assurera le réel (chez soi et son entreprise et sa personne en santé vie décès) et son virtuel (terrains, véhicules, avatars) : allant plus loin qu’internet, métavers le remplacera et sera donc l’endroit où aura lieu l’expérience client digital multicanal de demain.
Le point d’entrée de l’assurance va se déplacer à une vitesse que nous avons du mal a percevoir de l’agence des Batignolles vers le métavers sans passer par internet qui aura rendu les armes pour être absorbé par l’expérience ultime : la Meta-assurance ou Meta-insurance.

 

Selon vous, quelle va être la vitesse de diffusion dans le secteur de l’assurance ?

Discourir sur « le métavers » est un peu comme avoir une discussion sur la définition précise d’Internet dans les années 1990. Les prémices d’une nouvelle forme de communication étaient en train de voir le jour, mais personne ne pouvait vraiment savoir à quoi cela ressemblerait réellement.
Un des principes des mondes virtuels est qu’ils sont dits « persistants », c’est-à-dire qu’ils continuent d’exister même lorsque vous ne jouez pas, ainsi que la réalité augmentée qui combine les mondes numériques et physiques. Il y a un côté addictif majeur couplé à une facilité d’accès qui va accélérer son développement.


Quelle est votre vision à 5 ans du métavers ?

Je pars d’un principe simple : nous allons assister à la création d’une véritable économie parallèle dans le numérique, où les utilisateurs peuvent créer, acheter et vendre des biens.
Tous les jours, on va se balader dans plusieurs METAVERS, interopérables, vous permettant de transporter des objets virtuels comme des vêtements ou des voitures d’une plate-forme à une autre. Dans le monde réel, vous pouvez acheter une chemise au centre commercial et la porter ensuite au cinéma.
En offrant une nouvelle expérience aux utilisateurs de technologies numériques, le métavers offre différents moyens de gagner de l’argent dans ce monde parallèle, en apportant une nouvelle dimension dans nos habitudes de consommation.

 

<<< À lire également : La mode dans le métavers : pourquoi Ralph Lauren veut-il vendre des vêtements virtuels ? >>>

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