Vrai casse-tête du citadin, la problématique de stationnement exaspère plus d’un automobiliste qui consacre en moyenne « 20 à 30 minutes de son temps » à rechercher une place de parking, doublant ainsi son trajet selon l’observatoire d’info-trafic Inrix. Et si l’intelligence artificielle venait à bout de ce fléau moderne ? C’est le pari de Samir Boutamdja, fondateur de la start-up tricolore Macaron, qui a développé une technologie novatrice basée sur un algorithme prédictif et sur des capteurs intelligents capables de trouver une place de stationnement en 3 minutes chrono. Soutenu par bpifrance et Station F, l’application mobile est attendue pour la rentrée et sera déployée dans un premier temps dans les rues de la capitale.
Le parcours du combattant. Véritable contrariété du quotidien, la quête d’une place de parking dans les quartiers de la capitale accapare le citadin durant son trajet de « vingt à trente minutes en moyenne », expose Samir Boutamdja, PDG de la start-up Macaron, qui a développé une application mobile « capable de trouver une place de stationnement en trois minutes chrono ». A coup d’algorithmes.
Grâce à une technologie basée sur une armée de capteurs mobiles collectant en continu les données de stationnements vacants, « une cartographie précise des emplacements libres dans un rayon de 300 mètres est proposée à l’automobiliste », détaille le diplômé d’Oxford. Ces data sont ensuite passées au crible par une intelligence artificielle prédictive tirant des paradigmes récurrents afin d’établir une carte en temps réel des places disponibles. L’entrepreneur est co-concepteur de cette innovation algorithmique au côté d’Altran, expert en ingénierie automobile et industrielle.
A ce jour, la jeune pousse a géocodé plus de 100 000 points de données de stationnements libres balisant onze arrondissements parisiens. « Nous nous sommes associés à des sociétés de livraison, dont Star’s Service, qui nous fournissent les informations à la source telles que l’heure de disponibilité des positions, temps de vacance, etc. » Ainsi, Samir Boutamdja revendique une base de données « massive, fiable et pertinente ». Au fil du temps et au gré des usages, l’application Macaron est programmée pour enrichir et affiner son offre, « lorsque l’utilisateur stationne, une sauvegarde de l’emplacement sera effectuée ». Autres événements entrant en compte : les données exogènes telles que l’analyse en temps réel du trafic parisien, la météo, les travaux sur voirie, les manifestations, événements culturels et sportifs, ou encore les informations relatives au flux ferroviaire (départs et arrivées des trains…), « tout ce maillage participera à consolider notre cartographie », souligne-t-il.
« Pendant des années, je faisais la navette entre Londres et Paris le week-end, et me heurtais au casse-tête du stationnement», raconte le citadin. « Faute de savoir où se trouvaient les places, j’aggravais – comme beaucoup de personnes dans mon cas – le problème de congestion parisienne, tout en dépensant aussi un coût supplémentaire en carburant, et de surcroît, j’envoyais inutilement du CO² dans l’atmosphère », poursuit celui qui a décidé de rompre la fatalité. Soutenu par le programme « Fellowship » de Station F, Samir Boutamdja a également réussi à embarquer bpifrance dans son projet, via la bourse French Tech dont il est lauréat. Aujourd’hui, Macaron a déjà recueilli 350 000 euros lors d’un premier tour de table et finalise actuellement une dernière levée de fonds avec en ligne de mire une commercialisation de l’application dès cette rentrée.
Une solution ouverte à tous les automobilistes
Le jeune entrepreneur dit ne pas craindre l’émergence d’acteurs aussi puissants que le constructeur Ford, qui travaille aussi sur une technologie fondée sur un système de collecte de données à travers l’exploitation de capteurs de stationnement. « Le cimetière des entreprises ayant tenté de résoudre le problème du stationnement sur voirie est plein. Cela dit, nous voyons la concurrence comme une bonne chose et les initiatives de grands groupes automobiles nous stimulent plus qu’elles nous inquiètent : d’ailleurs un rapport McKinsey de 2016 indique que 30% des revenus des constructeurs automobiles viendront des services autour des véhicules connectés et autonomes. Par ce projet, Ford montre qu’il teste un certain nombre de projets, dont le stationnement, pour créer un futur écosystème serviciel. La technologie testée par Ford semble intéressante, néanmoins elle nécessite une masse critique de véhicules en circulation pour être efficace. Cette technologie pourrait être intéressante si tous les constructeurs l’adoptaient et offraient un service commun. Il semble ici que seuls les propriétaires de véhicules de la marque pourront en profiter, si le projet (toujours en bêta) voit le jour. », relève le startuppeur.
Ajoutant que la force de Macaron réside dans son expertise en la matière « le stationnement est notre cœur de métier, nous offrirons une solution à tous les automobilistes, peu importe la marque du véhicule ». Qui de David ou de Goliath gagnera la bataille du désengorgement des villes ?
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