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La « vieille » économie prend-elle sa revanche sur la « nouvelle » ?

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@GettyImages

TECHNOLOGIE | Ce serait donc la fin d’un règne ! La liste des licenciements des multinationales de la tech n’a cessé de s’allonger. L’illustration la plus marquante étant bien sûr Twitter qui s’est séparé de 50 % de ses salariés.

 

Pendant la pandémie, pas loin d’un million de personnes avaient en effet été recrutées pour rejoindre les équipes des Gafam, avant-gardistes d’ailleurs dans l’économie du confinement. Amazon cochait toutes les cases, le cloud pour le télétravail, l’e-commerce pour le shopping, l’offre prime video pour le divertissement ! Résultats : 26,9 milliards de dollars de profit entre avril 2020 et mars 2021, soit 2 milliards de plus que le bénéfice cumulé entre 2017 et 2019. Mais voilà, la Silicon Valley aurait surévalué ses besoins en ressources, conduisant à des survalorisations boursières. Des années difficiles avec le conflit en Ukraine, l’inflation ensuite et plusieurs ajustements stratégiques, dit-on, expliquent tout.

 

Au contraire, l’ancienne économie paraît très solide face aux aléas géopolitiques, à l’inflation. On dirait même que l’ancienne économie traverse l’histoire sans jamais disparaître. Avec un nombre de création d’emplois industriels toujours aussi important, particulièrement dans les secteurs de l’aéronautique, du luxe, de l’immobilier, de l’automobile et bancaire. Ces industries présentent des indices de forme étonnants avec des valorisations boursières à l’opposé de celles de la tech. Doit-on en conclure, a contrario, que c’est la fin de la nouvelle économie ? On atteint une certaine limite « dans le milliard » d’utilisateurs captés et les arbres ne montent pas au ciel. Que peut-on vendre à quelqu’un qui a déjà un ordinateur, un smartphone, une télé ? Les montres et autres objets connectés ? C’est qu’ils ne s’adressent pas à un marché aussi global. Un simple ralentissement de leur activité ou un recentrage ?

 

Pour autant, les chiffres d’affaires ne sont pas si mauvais que cela pour la grande majorité des acteurs du secteur. Il s’agit, en réalité, d’un processus de transformation. Il a bien fallu stopper les projets trop avant-gardistes (metaverse pour Meta) pour se focaliser sur des activités plus rentables (recentrage sur le cloud notamment). Aujourd’hui, dans la guerre mondiale des puces électroniques, les États- Unis mènent l’offensive. Les Chinois voient leur espoir de rattrapage s’envoler. ChatGPT cartonne et en France la Tech Pasqal, cette graine de champion née sur le plateau de Saclay vient de lever 100 millions d’euros pour développer sa technologie d’informatique quantique à base d’atomes neutres. Quant aux perspectives sur le marché du travail, elles sont sur une très bonne dynamique : le chômage est de 2 % dans la tech aux États-Unis et les talents retrouvent le plus souvent un emploi quasi immédiatement. Finalement, c’est certainement vers un recentrage sur les success stories et les enjeux de la nouvelle économie du futur, les métiers de demain, l’IA et l’environnement, RSE oblige, que la transformation va s’opérer.

 

Cet article a été écrit par : PASCAL DE LIMA, ÉCONOMISTE

 

 

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