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La maturité data des organisations françaises

Si 20% des entreprises ont structuré leur organisation autour de la donnée et ouvert leurs datas à l’ensemble des collaborateurs, clients, partenaires et fournisseurs, la grande majorité fonctionne avec des données en silos et par métier. Les entreprises privent encore leurs collaborateurs d’un partage collectif et d’une information fiable fondée sur des faits, permettant d’enrichir leurs prises de décisions et d’améliorer leur efficacité à tous les niveaux.

En plaçant la data en transverse, les entreprises cassent les silos et  transforment leur business model, leurs façons de travailler et de coopérer dans leurs écosystèmes. Mais quid de la maturité data des organisations françaises aujourd’hui ?

A l’heure de l’instabilité économique, climatique, géopolitique, de la volatilité des clients, des collaborateurs et de la transformation du travail, les entreprises sont en permanence contraintes de s’adapter. Mais repenser leurs organisations, réévaluer leurs investissements, leurs grilles tarifaires, renouveler leurs services et/ou produits… tout cela nécessite des données. Une conviction partagée par la majorité des dirigeants d’entreprises françaises qui déclarent à 85 % que l’utilisation des données est un axe de développement important dans leur organisation. Ainsi, ils attribuent à la donnée des bénéfices tant en termes d’innovation, de création de valeur, que de qualité de la prise de décision, de performance ou encore de transparence de l’entreprise. Mais si les intentions sont là, qu’en est-il dans les faits ?

 

20% des entreprises ont structuré leur organisation autour de la donnée

La digitalisation de la société, l’arrivée des GAFAM  – notamment Amazon, Google, Apple, et Microsoft -, ont bousculé les entreprises traditionnelles et les ont contraintes à s’intéresser à la donnée. Mais, aujourd’hui, combien sont-elles à être réellement structurées autour de la data ? Selon une enquête d’Odoxa sur “ les usages de la donnée dans les organisations en France, seules deux entreprises sur dix sont véritablement data centric. Convaincues de l’apport central de la donnée dans leur développement, elles se sont en effet restructurées autour de la data, en mettant en place une gouvernance, des ressources et des outils dédiés, et en adoptant une culture de la data partagée dans et hors de leurs murs. Dans ces organisations, les silos de données sont tombés et ont laissé place à un accès unique à la donnée avec des droits d’accès bien différenciés permettant aux collaborateurs, mais aussi aux clients, partenaires, fournisseurs, ou encore citoyens, de consulter et d’exploiter les données dont ils ont besoin dans leur quotidien. Une ouverture, source d’intelligence collective, qui nourrit et crée de la valeur dans leurs écosystèmes.

En revanche, sur les 80% des entreprises non data centric, 60% considèrent la data comme un levier d’amélioration de leurs activités (performance des collaborateurs, relation avec les parties prenantes…) et non de transformation. Pour elles, la donnée doit être verticalisée et utilisée à des fins d’accomplissements et de performance des missions métiers (relation client, RH, marketing, commercial, R&D…). Pourtant, une part non négligeable (31%) des décideurs indique disposer de ressources nécessaires en termes de personnels, d’outils mais aussi de stratégies de gouvernance, pour rendre les données accessibles et encourager leur utilisation. Dans les organisations de 5 000 employés et plus, ce taux monte à 40%. Quant à l’ouverture des données aux clients, partenaires, fournisseurs, consommateurs, cette perspective est actuellement sous-exploitée puisque seules 22 % des organisations déclarent avoir des supports de partage de la donnée pour ces parties prenantes.  

 

Les freins à la démocratisation et à l’adoption d’une stratégie data centric

La  réticence à la diffusion massive de la data tient, en premier lieu, à la peur de partager des données confidentielles. C’est pourquoi dans 7 organisations sur 10, les décisions liées aux données sont plus souvent prises en Comité de Direction ou au niveau de la Direction générale, plutôt que dans un service dédié. Par ailleurs, l’accès aux données est réservé en priorité aux membres de la direction, aux managers et aux spécialistes data (développeurs et responsables informatique). Le partage partiel des données pour l’ensemble des collaborateurs reste donc la norme dans la majorité des entreprises.

Quant au futur, l’enquête révèle que, conscients des bénéfices de la donnée pour la performance de l’entreprise, de nombreux dirigeants sont bien décidés à accélérer son utilisation. Ainsi, 40%  des organisations françaises se disent prêtes à se doter de postes liés à l’utilisation des données, à dispenser des formations spécifiques, à renforcer leurs investissements et à mettre en place une stratégie globale (postes, formation, pédagogie interne, outils…). Sans cette mutation vers le data centric, les entreprises auront de plus en plus de difficultés à lutter contre la concurrence, à être résilientes et en mesure de répondre aux crises contemporaines.

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