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La donnée, un allié de choix dans la gestion des biens immobiliers

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Une contribution de  Wiktor Bourée, Chef Executive Officer chez Technis

 

La property technology ou la technologie au service de l’immobilier, malgré des investissements en baisse, a le vent en poupe. Qu’elle optimise des aspects purement pratiques en proposant des visites de biens en 3D, ou pour développer des matériaux plus durables, ce secteur de la technologie a beaucoup à offrir.

En effet, elle va également jouer un rôle clé dans la décarbonation du secteur immobilier. Si le lien entre IA et décarbonation a longtemps été mince, la data a finalement bien sa place dans ce secteur désormais en tension perpétuelle.

Depuis 2019, le décret tertiaire ou Eco-Energie Tertiaire, piloté par l’Agence de la transition écologique établit des objectifs de réduction de consommations énergétiques pour les bâtiments tertiaires de plus de 1000 m². Pour rappel, une baisse de 40% de la consommation a été fixée pour 2030, puis 50% pour 2040 et de 60% pour 2050. 

Puis depuis 2021, le décret BACS (Building Automation and Control System), quant à lui, impose aux propriétaires de bâtiments tertiaires équipés de chauffages ou de climatiseurs, d’acquérir un système de pilotage des dépenses énergétiques.

Et par conséquent, depuis, les propriétaires et autres acteurs de l’immobilier se sont lancés dans une course à la conformité pour répondre le mieux possible à ces obligations.

Il n’est pas rare qu’en pensant optimisation des dépenses énergétiques, on pense tout d’abord à des améliorations matérielles telles que l’éclairage LED, l’isolation et les panneaux solaires pour répondre à ces besoins, mais celles-ci nécessitent des investissements importants et peuvent prendre du temps avant de produire un retour sur investissement. En revanche, l’adoption de certaines technologies offre une voie plus rapide et plus rentable pour atteindre une exploitation durable des bâtiments. Avec les solutions technologiques appropriées, il est possible d’obtenir des retours immédiats et des gains à l’échelle du portefeuille.

L’intégration de l’Internet des objets (IoT) ou de GTB (Gestion Technique du Bâtiment) dans les bâtiments pour créer des « bâtiments intelligents » sont des solutions moins coûteuses. En se connectant aux diverses sources comme le chauffage ou la climatisation, en collectant des données en temps réel et en les comparant avec des données de référence, ces technologies permettent de contrôler, de surveiller et d’optimiser à distance des aspects comme la consommation d’énergie, la sécurité, la ventilation, et même la gestion des espaces en fonction de l’occupation, un sujet brûlant pour les entreprises.

En effet, la pandémie a accéléré les changements dans la façon dont les espaces de travail sont utilisés. Les diverses formes de télétravail poussent les entreprises à repenser leurs locaux. La PropTech peut alors offrir des solutions de gestion flexibles des espaces, comme les coworking, le booking de bureaux à la demande, ou encore l’optimisation de l’occupation des locaux à travers des solutions digitales.

Enfin, les données recueillies par les systèmes connectés permettent d’anticiper les pannes ou les défaillances avant qu’elles ne surviennent, grâce à la maintenance prédictive. Les équipements tels que les ascenseurs, les systèmes de chauffage, et les unités de ventilation envoient des informations en temps réel sur leur état de fonctionnement puis les algorithmes d’IA analysent ces données pour détecter des signes d’usure ou des anomalies, permettant d’effectuer des réparations avant que le problème ne devienne critique, prolongeant ainsi la durée de vie des équipements et réduisant les coûts de maintenance.

C’est donc une certitude, la collecte de données et l’IA peuvent dorénavant améliorer significativement l’efficacité énergétique des bâtiments, réduire les émissions de carbone, ou encore optimiser la gestion des ressources et des espaces physiques, quels qu’ils soient.

 

Quelques chiffres

Selon International Energy Agency (IEA), l’IA, combinée à des systèmes de gestion des bâtiments intelligents, peut réduire les émissions de gaz à effet de serre de 10 à 20 %.

L’IA aide aussi à optimiser les projets de rénovation énergétique des bâtiments en identifiant les meilleures technologies ou matériaux basés sur leurs performances environnementales. Selon une étude de BCG, l’utilisation de l’IA dans la planification et la gestion des rénovations énergétiques peut réduire les coûts de 10 à 20 %, tout en améliorant l’efficacité énergétique, entraînant des réductions des émissions allant jusqu’à 30 % pour certains projets.

Siemens a démontré qu’en utilisant des technologies d’IA pour gérer les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC), on peut réduire la consommation d’énergie jusqu’à 40 % dans les bâtiments commerciaux.

Enfin, dans le cadre des réseaux électriques intelligents, l’IA permet de mieux intégrer les sources d’énergies renouvelables (solaire, éolien) et de maximiser leur utilisation dans les bâtiments. D’après Accenture, ces systèmes peuvent permettre une réduction des émissions de 15 % en optimisant la consommation en fonction de la disponibilité des énergies renouvelables.

 


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