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Cybersécurité : S’Appuyer Sur La Formation Pour Féminiser Le Secteur

© GettyImages

Peu connus du grand public, les logiciels d’IDnomic permettent notamment de réaliser les passeports biométriques et les cartes à puces destinées aux réseaux d’entreprise. Rencontre avec sa directrice générale, Coralie Héritier, ancienne DAF, et très attachée à la féminisation du secteur de la cyberécurité. 

Une centaine de personnes travaillent dans les locaux d’IDnomic, dont 30% de femmes, « et pas uniquement à des postes de marketing ou d’administratif », glisse Coralie Héritier, directrice générale de cette entreprise spécialiste en identité numérique. Un chiffre assez rare, puisque le domaine de la cybersécurité compte seulement 10 à 11% de femmes dans ses rangs.

IDnomic comprend plusieurs pôles, tous dédiés au même objectif : assurer la sécurité d’une identité virtuelle. Tout un système est proposé aux réseaux d’entreprises : échanges sécurisés, certificat dédié aux employés pour valider la formation à la sécurité numérique. L’Internet des objets connectés intéresse également la société, qui s’emploie à rendre plus sûre leur utilisation. Dernier client visé, le gouvernement, pour qui IDnomic a réfléchi à un programme de e-gouvernance.

Un parcours atypique

Anciennement Directrice Administrative et Financière, elle admet y avoir une part de responsabilité. « Mon poste de DAF m’a permis de toucher à de nombreux domaines en particulier les ressources humaines, il y a eu une influence probable sur les recrutements », s’en amuse-t-elle. La majorité des postes d’ingénieurs reste aux mains des hommes, mais l’entreprise se féminise petit à petit. Principalement dans des postes commerciaux «  qui nécessitent néanmoins une grande technicité ». Les femmes occupent également des postes liés à l’innovation, la R&D ou ceux de cheffes de projet, une petite curiosité dans cet univers masculin. « On sort un peu du lot », admet-elle.

« Les formations scientifiques ne sont délaissées qu’après le lycée, on remarque qu’en terminale les filières sont encore mixtes. » Les femmes s’orientent beaucoup vers des postes de professorat, des postes où elles ont plus le sentiment de pouvoir associer une vie de famille et leur métier. Historiquement, la cybersécurité nous vient de l’armée, un milieu dominé par des modèles de virilité laissant peu de place à la femme dans les postes décisionnels.

Éveil des consciences

Seule femme présente dans plusieurs conseils d’administration, Coralie Héritier peut compter les femmes dirigeantes qu’elle connaît sur les doigts d’une main. Elle note quelques points d’évolution suite à l’éveil des consciences effectué depuis fin 2017. « On me laisse plus la parole, les institutions essaient de créer un espace ouvert aux femmes », déclare-t-elle avant d’ajouter : « on n’est pas suffisamment nombreuses ».

Il faut faire évoluer les filières en manque de compétences dans le domaine numérique. «  IDnomic a formé une femme, qui est passée de l’administratif à un métier technique. S’appuyer sur la formation continue et la formation interne peut être très intéressant pour faire évoluer les choses. »

Et lorsque Coralie Héritier aborde le sujet des jeunes générations, elle regrette le manque de connaissances en la matière : « Le piratage informatique est une réalité avec laquelle les entreprises doivent maintenant composer et les jeunes générations arrivent avec peu de compétences en matière de sécurité. Il s’agit de former les travailleurs de demain. ». Pour la directrice générale d’IDnomic, cette formation devrait déjà s’effectuer dans les écoles et les lycées. 

Après Cambridge Analytica, le détournement des données a fait réfléchir les internautes sur leur comportement numérique. Dans le même sillage, les entreprises ont compris les responsabilités qui les incombaient. Les applications doivent répondre à des critères de sécurité plus stricts, ce que  Facebook a fait en fermant près de 200 applications. « Et pas uniquement pour protéger nos codes bancaires, mais aussi pour éviter que certaines informations rendues publiques nuisent aux usagers », souligne-t-elle. Les applications de santé connectée posent quelques questions. « Les pathologies et les données sensibles sont à protéger. » Mais pour l’heure, ce sont essentiellement les entreprises qui font appel aux services d’IDnomic.

 

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