La transformation digitale ne peut qu’influencer la culture d’entreprise. Des grands groupes, comme Michelin, en ont fait leur nouveau credo. Le ‘top management’ ne peut pas ignorer le phénomène – quitte à se remettre en cause et à faire appel à de nouveaux talents.
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Les grandes entreprises plus que centenaires, comme General Electric ou Michelin, ont compris qu’elles ne pourraient pas rester dans le peloton de tête si elles ne s’investissaient pas dans la transformation digitale. Chacune à sa manière a pris la mesure de l’enjeu. Chez Michelin, il y a quelques mois, la direction a décidé de recruter un spécialiste du digital – issu de la culture Microsoft et Apple. L’une de ses missions principales a été d’insuffler au comité de direction des pratiques et des réflexes Web 3.0. Des sessions d’information et de formation ont été mises en place.
De son côté, la direction de General Electric, pour mettre en pratique de nouveaux modes de travail, a opté en faveur du « reverse mentoring » : cela consiste, pour un cadre dirigeant, à se tourner vers un collaborateur de génération X ou Y afin d’acquérir un savoir-faire en matière de technologies digitales, d’usage du web et des réseaux sociaux ou des « mobile apps » sur smartphones, etc.
Il est crucial, en effet, que les entreprises, petites ou grandes, sachent prendre des initiatives de modernisation et de transformation. Pour cela, elles doivent développer en interne leurs pratiques et leur expertise ‘high tech’ et acquérir ainsi une culture digitale qui constitue un atout et peut se traduire en avantage concurrentiel.
Des ambitions et des engagements
La culture d’entreprise repose sur un ensemble de règles et de valeurs (déontologie, transparence, esprit d’équipe, partage de connaissances, convivialité, imagination, expertise…). Elle repose également sur des rituels, des mythes, des ambitions et des engagements. Mais alors, comment réveiller, animer et nourrir cette culture d’entreprise susceptible d’aider à la conduite du changement et comment l’adosser à la réussite? Le réseau social fait partie des leviers d’une culture de transformation numérique. Une étude du cabinet de conseil TNP (« Mise en œuvre de la Transformation Digitale ») menée en France en 2015, constate deux principaux leviers : la transversalité (ou décloisonnement) grâce au déploiement de réseaux sociaux d’entreprise (50% des réponses), et la mise en œuvre du travail collaboratif (47%).
Pour près de 80% des répondants, l’adoption de cette culture de la transformation numérique passe notamment par la mise en place de nouvelles méthodes de travail et de management (agiles, ‘lean‘…). Et 46% des répondants se déclarent engagés sur la voie de « l’Open transformation ». La collaboration avec des start-ups est également retenue comme une option privilégiée pour mettre en œuvre la transformation digitale (69%), de même que la création d’un « fab lab » ou laboratoire digital (63%).
Cette nouvelle culture du digital passe aussi par « la capacité à saisir de nouvelles opportunités technologiques ». Une large majorité des organisations déclarent s’être déjà engagées dans des réflexions ou des projets sur le front des objets connectés (IoT – Internet of things).
S’adapter plutôt que se transformer
Un bémol vient cependant altérer les résultats de cette enquête: les entreprises préfèrent s’adapter (47%) plutôt que de se transformer (6%) pour opérer leur… transformation digitale.
Mais alors, comment susciter une culture du digital? On retiendra que la culture d’entreprise conditionne le succès de la transformation digitale. Une entreprise qui, dans son ADN, a déjà le goût de l’innovation sera mieux armée pour enclencher une transition numérique. Le plan de transformation sera donc plus aisé à mettre en place. Sinon, l’investissement dans la conduite du changement risque d’être beaucoup plus lourd, et les process de transformation beaucoup plus lents.
L’une des orientations souhaitables vise à concilier une forte culture d’entreprise et l’acceptation du changement – une démarche qu’il faut toujours positiver. Il en résulte souvent es réajustements dans le management et la gouvernance.
De fait, les outils numériques font partie de nos pratiques quotidiennes et modifient nos façons d’agir. Les outils numériques s’adaptent à nous, mais nous devons les adopter en acceptant qu’ils modifient nos modes de travail.
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Ressources
Les défis de la culture d’entreprise : https://hbr.org/2015/01/ges-culture-challenge-after-welch-and-immelt (Harvard Business Review, 01/2015)
Conduite du changement: http://www.capdigital.com/wp-content/uploads/2014/09/Etude_transfonum-Web-V2.pdf
Culture d’entreprise et RH : http://www.memoireonline.com/05/10/3516/Conduite-du-changement-en-entreprise-le-role-des-ressources-humaines.html
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