Rechercher

L’Accès À L’IA Et Au Développement Logiciel Doit Être Encouragé

©Getty Images

Lors de sa dernière rencontre, le « World Economic Forum » a présenté une initiative innovante : former ou reformer les gens afin de leur permettre d’acquérir des connaissances et des compétences qui leur permettront de faire face et de réussir dans une société qui est déjà et qui deviendra de plus en plus digitalisée. Les nouvelles technologies tiennent une place grandissante dans notre façon de vivre et de travailler, c’est pourquoi les rendre accessibles au plus grand nombre créera de nouvelles opportunités pour chacun.

C’est un des principaux objectifs de notre entreprise, et l’une des raisons pour laquelle nous nous efforçons sans cesse de redéfinir les outils de développement no-code.

Une plateforme no-code permettra aux utilisateurs finaux de créer eux-mêmes leurs applications. L’idée est de démocratiser le logiciel en rendant son développement accessible au plus grand nombre. Ces « nouveaux développeurs » pourront utiliser des plateformes visuelles pour créer de nouvelles applications et fonctionnalités sans avoir à apprendre à coder. Le développement logiciel deviendra ainsi accessible à quiconque ayant une idée pour créer ou améliorer son environnement de travail. En réalité, si l’on considère toutes les barrières que la société a pu franchir grâce à l’industrie du logiciel, cela semble incroyable que celle de la langue (en l’occurrence, du code) soit encore d’actualité.

L’open source, par exemple, encourage la collaboration dans le développement logiciel, mais les collaborateurs doivent déjà savoir coder. Les non-codeurs sont donc mis à l’écart. Aujourd’hui, environ 2 % de la population mondiale écrit 100 % du code. Certains projets comme GitHub mettent les codeurs en relation afin qu’ils partagent leur savoir et expérience ; ce qui est très positif, mais ces utilisateurs constituent un cercle fermé parlant un langage procédural spécifique. Il est donc impossible de participer au processus de développement sans connaître un langage de programmation. Ceci a pour conséquence de limiter les avancées en développement de logiciel. Les plateformes visuelles no-code, en revanche, ne requièrent aucune connaissance spécifique et permettent ainsi la collaboration à un plus grand groupe d’utilisateurs. Si nous voulons grandir et perdurer, nous devons trouver des solutions pour contourner les restrictions imposées par tous ces langages informatiques.

Naturellement, l’accès des plateformes visuelles de développement d’application aux utilisateurs n’est pas synonyme de la disparition du rôle de développeur de logiciel sous sa forme classique. Nous aurons toujours besoin de spécialistes pour écrire le code qui se trouve derrière ces plateformes. Toutefois, je pense que le passage aux plateformes no-code entraînera l’émergence de deux types de développeurs : les codeurs qui programment les fondements du logiciel et les « nouveaux développeurs » mentionnés plus haut (entreprises, entrepreneurs, étudiants, etc.) qui utiliseront des modèles visuels pour créer des applications et composants d’application. Offrir cette opportunité à des non-codeurs va révolutionner les entreprises et l’économie à grande échelle, au même titre que l’IA.

L’intelligence artificielle est un facteur clé de cette révolution

Étant donné le nombre toujours croissant de composants logiciels dont le fonctionnement repose sur l’IA et le machine learning, nous pouvons raisonnablement penser que ces deux concepts vont radicalement transformer les processus de développement actuels. Les plateformes de développement reposant sur l’IA ne permettront pas simplement le débogage automatique du code, mais analyseront automatiquement la fonction sous-jacente d’un modèle visuel et apporteront des suggestions pour l’améliorer. L’IA sera utilisée pour rechercher sur le Web des données sur les applications dotées de fonctionnalités similaires afin d’évaluer leur performance et proposer des solutions pour optimiser l’application en cours de développement. Elle saura ce qui a fonctionné ou non sur des applications similaires, identifiera les opportunités de changement, puis écrira le code pour les exécuter.

Cette vision ne relève pas du fantasme. D’autres industries appliquent déjà des méthodes similaires avec succès depuis des années. Prenons, par exemple, les logiciels de CFAO utilisés dans le secteur de l’industrie. La conception assistée par ordinateur (CAO) est une technologie qui assiste les designers dans le dessin et l’élaboration de produits, en leur permettant de créer de façon détaillée des modèles 2D et 3D. À partir de ce modèle, l’outil de fabrication assistée par ordinateur (FAO) va ensuite programmer une machine pour fabriquer le produit. Ces technologies ont accéléré la production dans les secteurs de l’automobile, de l’aérospatial et de l’électronique en permettant la digitalisation du prototypage, de la production et de l’analyse des composants. En outre, elles aident les entreprises à mieux recueillir et gérer les données critiques, puis à les convertir en une augmentation du rendement de production, simplifiant ainsi le processus de la conception à la spécialisation et l’exploitation. Les entreprises peuvent désormais réaliser en quelques minutes un travail qui prenait plusieurs semaines, en se basant sur l’analyse continu des résultats ; cette capacité permet d’améliorer continuellement l’intelligence du système.

Ce concept peut également s’appliquer au développement logiciel. Les modèles visuels nous permettent, dans un premier temps, de créer des métaphores que les ordinateurs vont interpréter pour écrire un logiciel. Ensuite les outils de développement agiles permettent de capturer les retours utilisateurs et de les enregistrer dans une application de gestion de projet. Pour finir, le processus Agile utilise l’IA pour analyser et évaluer les données, puis indiquer ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré.

Avec la participation des utilisateurs finaux dans le développement d’applications, le nombre de contributeurs dans ce processus Agile augmentera considérablement. De plus, en y associant l’IA, nous obtiendrons alors plus de feedback, plus de connaissance, plus d’engagement et plus d’opportunités pour trouver la prochaine grande idée. Cela changera fondamentalement la donne.

Qui sait d’où viendra cette prochaine grande idée ? Le développement basé sur l’IA pourrait diminuer les inégalités en matière de compétences et de formations qui entravent actuellement la croissance économique et l’avancement professionnel. En donnant à tous les moyens de créer des applications de logiciel grâce à des modèles visuels no-code, nous ouvrons l’accès aux métiers technologiques à une plus grande partie de la population. Utiliser l’IA dans le développement logiciel permettra aux utilisateurs d’analyser et d’améliorer ces applications, évitant ainsi aux professions non technologiques de dépendre de l’infime partie de la population sachant coder pour mettre en pratique leurs idées. Le résultat ? Une accélération de l’innovation dans le monde entier !

 

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC