La Commission européenne ne dispose d’aucun élément de preuve concernant l’utilisation des produits Kaspersky.
Il y a près d’un an, en mai 2018, le député estonien Urmas Paet de la Commission des affaires étrangères rédigeait un rapport sur la cyberdéfense. Ce rapport recommandait l’interdiction d’utilisation du logiciel Kaspersky par les membres de l’Union européenne. Suivant cette recommandation, le 13 juin 2018, le Parlement européen adoptait une résolution classifiant le logiciel Kaspersky comme logiciel « malveillant » en raison du lien présumé de l’entreprise avec les services de renseignement russes. En conséquence, sa réputation en fut gravement endommagée et plusieurs États membres de l’UE, le Royaume-Uni inclut, cessèrent d’utiliser ses produits.
Cependant, comme cela se produit souvent, les informations importantes ne sont mentionnées qu’en petits caractères et sont facilement négligées.
Dans le cas de Kaspersky, c’est le petit mot « supposée » qui fut négligé. En effet, il s’agissait bien d’une connexion supposée avec le Kremlin, ces allégations n’ayant jamais été étayées par des preuves concrètes. Cette désinformation provenait des États-Unis qui furent les premiers à interdire le géant de la lutte anti-virus dans le cadre d’une guerre froide cybernétique. Une confrontation qui impliquait les grandes puissances mondiales européennes et britanniques dans une bataille anti-Kaspersky au sein d’une véritable politique d’opposition entre les blocs de l’Est et de l’Ouest. Kaspersky se trouvait au cœur même d’une campagne négative sans qu’aucune preuve concrète ne fût présentée.
En réponse à ces accusations, Kaspersky annonça que, dans le cadre de son « Initiative pour la transparence globale« , un certain nombre de ses activités principales seraient transférées de Russie en Suisse. Récemment, Kaspersky a même annoncé l’ouverture de son deuxième centre de transparence à Madrid, en Espagne.
Plus tôt cette année, le 6 mars, le député Européen Gerolf Annemans remit en question la décision du Parlement européen. Il mentionna les expériences favorables des principaux Etats membres tels que l’Allemagne, la France et la Belgique ; l’utilisation des produits du logiciel ne leur ayant jamais posé de problème. Il questionna les motifs ayant engendré la décision du Parlement Européen de qualifier les produits Kaspersky de « dangereux » et « malveillants ». Sa question suggéra même que l’Union Européenne eût pu confondre certains articles de presse avec des rapports de services de renseignements pertinents.
Aujourd’hui, dans sa réponse, la Commission européenne admet son erreur en disant que « la Commission ne dispose d’aucun élément de preuve concernant d’éventuels problèmes liés à l’utilisation des produits Kaspersky Lab ».
Un événement qui n’est pas sans son importance. Bien que cette réponse ne puisse réparer les torts causés à la réputation de Kaspersky et à sa part de marché suite aux fausses allégations à leur sujet, cette nouvelle procure un certain sentiment de justice.
Reste à savoir si l’UE a tiré les leçons de cet épisode et fondera désormais ses futures résolutions sur des des faits réels.
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