Rechercher

Isuzu investit 30 millions de dollars dans Gatik pour produire des camions commerciaux autonomes

Gatik
Logo Gatik. Getty Images

La jeune pousse Gatik, établie dans la Silicon Valley et spécialisée dans la conduite autonome, annonce un partenariat inédit avec Isuzu pour la conception de véhicules commerciaux autonomes. Cette collaboration s’accompagne d’un investissement de 30 millions de dollars de la part du constructeur japonais de camions. Gatik, qui déploie déjà de nombreux véhicules autonomes à des fins commerciales, consolide ainsi sa position sur le marché.

Un article de Alan Ohnsman pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Les camions de nouvelle génération, dont la production débutera en 2027, seront assemblés dans une nouvelle usine d’Isuzu et intègreront la technologie de Gatik, comme l’a annoncé Gautam Narang, PDG et cofondateur de l’entreprise, à Forbes. La collaboration d’Isuzu, basée à Mountain View, en Californie, avec Gatik a propulsé le financement total de cette entreprise technologique à plus de 200 millions de dollars (184 millions d’euros). Les camions seront équipés d’une technologie de niveau 4, signifiant que les capteurs, logiciels et puissance de calcul sont suffisants pour permettre une conduite sans intervention humaine.

« C’est la première fois, à notre connaissance, qu’un constructeur de camions s’engage à produire en masse des camions autonomes de niveau 4 », a déclaré M. Narang. « Nous considérons que cela valide notre technologie, le cas d’utilisation et les aspects économiques. Cela positionne Gatik à une échelle significative sur le marché du kilomètre intermédiaire en Amérique du Nord, évalué à 250 milliards de dollars. »

 

Gatik et Isuzu : un partenariat clé dans la course des véhicules autonomes

Au lieu de se lancer dans la compétition des robotaxis avec Waymo d’Alphabet, Gatik, une entreprise issue du classement Forbes AI 50, se concentre sur un créneau moins attrayant mais potentiellement rentable : le transport de charges commerciales sur des itinéraires fixes entre entrepôts, supermarchés et grandes surfaces. Ses clients incluent des géants tels que Walmart, Kroger, Tyson Foods, Georgia Pacific, Pitney Bowes, et même la chaîne de supermarchés Loblaw au Canada. La flotte de 70 camions de taille moyenne de Gatik, dont beaucoup sont des véhicules Isuzu modifiés, effectue principalement des trajets urbains à des vitesses pouvant atteindre 70 kilomètres par heure sans conducteur de sécurité. Elle a récemment commencé à opérer de manière autonome sur les autoroutes à des vitesses allant jusqu’à 105 kilomètres par heure, bien qu’un conducteur humain soit toujours présent pour le moment.

« Le chiffre d’affaires de Gatik est en augmentation », a déclaré M. Narang, bien qu’il ait refusé de fournir des détails. Il s’attend à ce que l’entreprise ait des centaines de véhicules en exploitation commerciale à la suite du nouvel accord avec Isuzu et vise à être rentable dans le courant de la décennie. « Nous serons les premiers à avoir accès aux véhicules qui sortiront de la chaîne de production d’Isuzu », a-t-il déclaré.

Ce partenariat commercial est remarquable compte tenu de la turbulence qui règne parmi les entreprises de véhicules autonomes. Au cours des dernières années, des entreprises développant des camions autonomes, telles que TuSimple et Embark, se sont effondrées ; d’autres, comme Nuro, ont réduit leur personnel alors qu’elles luttaient pour développer leurs opérations commerciales et même le leader du secteur, Waymo, a mis de côté son programme de camions robots pour se concentrer exclusivement sur les robotsaxis. Pendant ce temps, des sociétés de véhicules autonomes telles que Cruise, soutenue par General Motors, ont été confrontées à des obstacles de sécurité qui les ont momentanément freinées.

Selon M. Narang, la capacité de Gatik à générer des revenus grâce à des engagements de cinq ans de la part de ses clients et à commercialiser sa technologie avec Isuzu lui permet de se démarquer de ses nombreux concurrents.

« Le problème dans l’industrie des véhicules autonomes, c’est que les revenus ne sont pas encore la priorité. Pour notre entreprise, cette question est devenue primordiale, et notre attention est désormais axée sur une croissance rentable. Nous nous sommes publiquement engagés à déployer des opérations de fret à grande échelle, un objectif que nous visons d’ici la fin de l’année. »


À lire également : DS Automobiles dévoile une collection exclusive en hommage à Antoine de Saint-Exupéry

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC