L’intelligence artificielle (IA) est loin d’être un sujet d’ordre strictement technique ou business. La société au sens large est concernée par ces machines capables de traiter des volumes immenses de données et de prendre des décisions souvent plus fiables et plus pertinentes que celles prises par l’Homme. Si de nombreuses craintes sont exprimées au sujet de l’IA, il est urgent de la désacraliser et de comprendre ce qu’elle est vraiment. D’un point de vue économique, elle représente d’abord l’un des moteurs (actuels mais surtout à venir) de la croissance de nos entreprises, participant à l’avènement de l’industrie 4.0. et de la production interconnectée. D’un point de vue humain, l’IA se qualifie de « responsable » pour se mettre au service des salariés et de leurs expertises propres, leur permettant de s’affranchir de tâches répétitives et/ou rébarbatives pour pouvoir se consacrer à des actions à valeur ajoutée.
L’IA est partout autour de nous. Quand nous partageons des photos sur un réseau social ou déposons un commentaire sur une plateforme e-commerce, nous fournissons des données qui sont absorbées, structurées et analysées par des machines. Cette « transaction » (je fournis des informations à un système) a notamment pour but d’améliorer un parcours utilisateur : des contenus adaptés à notre profil seront poussés lors de notre prochaine connexion à Facebook ou Instagram, tandis que des produits similaires à ceux que nous avons achetés apparaissent sur des bannières en display. Est-ce une intrusion dans notre vie privée ou une pure création de valeur ? Aujourd’hui, une grande majorité de consommateurs souhaite que les marques comprennent leurs besoins pour leur fournir un meilleur service. Dans cette optique, ils sont parfaitement conscients que l’utilisation de leurs données permet l’amélioration de l’expérience client qui, in fine, leur bénéficie.
Depuis plus de 40 ans, des systèmes détectent et comprennent des informations avant de prendre des décisions. Les avancées technologiques sont telles que nous parlons désormais d’IA, c’est à dire de machines capables de faire mieux que nous et surtout plus vite. En cela, l’IA crée de la valeur. Elle contribue au développement de notre économie (toujours plus impactée par le numérique) et donc des entreprises. Il faut se battre avec les armes de son temps. Pour rester compétitives et être en mesure de surclasser leurs concurrents, les entreprises – qu’elles soient des ETI ou des PME – doivent s’appuyer sur des données et les machines qui les structurent, les analysent et suggèrent des décisions. Néanmoins, gardons à l’esprit que l’intégration de l’IA à son cœur de métier demeure un challenge ; chaque entreprise désireuse de se lancer se doit, en premier lieu, de réfléchir à son modèle économique et aux avantages que pourrait lui apporter l’IA dans le développement de son activité. Dans ce cadre, le processus d’accompagnement à la transformation digitale est crucial et nécessite une base structurelle solide.
Démystifier une technologie qui s’avère complémentaire à l’Homme
Prenons l’exemple du recrutement et de l’analyse des CV. En une heure, un individu peut consulter et trier un certain nombre de CV alors que certaines solutions basées sur l’IA sont en mesure d’en filtrer 10 000 par minute. Dans de nombreux cas, les technologies d’IA s’avèrent ainsi nettement plus efficaces qu’un être humain. L’automatisation de certaines tâches ouvre des perspectives splendides puisque certaines activités peuvent désormais être mieux gérées et plus rapidement. Pour l’entreprise, l’opportunité est réelle : placer ses collaborateurs sur des missions plus stratégiques et nécessitant une projection, une vision, une conscience !
Dans le domaine médical, l’IA change d’ores et déjà les règles du jeu. Par exemple, le diagnostic des cancers de la peau est mieux traité par l’IA de Google que par les meilleurs dermatologues de Californie. Il est désormais possible de réaliser des analyses de portraits pour chaque tumeur afin d’apporter plus rapidement la réponse appropriée en termes de médicaments ou de traitements. Et si l’homme serait incapable d’obtenir ces résultats, il reste en revanche indispensable pour gérer toutes les étapes à venir lors du traitement.
L’IA ne peut en effet pas se substituer à l’Homme pour un certain nombre de tâches ; elle améliore et transforme les expertises. Aujourd’hui, un salarié doit donc évoluer et développer de nouvelles capacités d’analyse et de compétences
Féroce compétition à venir !
Des milliards de données sont produites chaque jour, puis partagées, traitées, analysées… Dans notre quotidien, nous utilisons des outils basés sur une intelligence artificielle, qu’il s’agisse par exemple d’un site de réservation d’avions ou d’un site de rencontres. Pourtant, il ne faut pas se tromper : les véritables enjeux économiques portent moins sur les technologies d’IA que sur les données (captation, fiabilité, sécurité). En effet, une intelligence artificielle n’est viable que si elle s’appuie sur des bases de données gigantesques. Les plateformes type GAFA occupent désormais une place prépondérante dans l’économie, comme dans nos vies, justement parce qu’elles récupèrent toutes ces données qui alimentent et « éduquent » leurs systèmes. Sans données, pas d’IA ! Si nous voulons que nos entreprises se développent grâce à l’IA, nous devons construire une stratégie ambitieuse et solide autour des données. Comme l’expliquait récemment Laurent Alexandre, docteur et Président de DNAVision, lors de la conférence SAP Demain Le Monde, « ce qui détermine la qualité d’un système d’IA aujourd’hui, ce n’est pas le code, c’est la quantité de données qu’on lui a transmis. Il y a un problème de souveraineté sur ces données ». Selon une étude produite par Accenture, l’IA pourrait augmenter de 20 % la productivité de la France et multiplier par deux sa croissance d’ici 2035. Cela ne vaut-il pas la peine de se mobiliser ?
Au final, la technologie, bien qu’encore jeune, s’appuie sur un cycle de développement sans limite et qui ne cesse de s’accélérer ! Certains pensent ainsi que l’on atteindra la capacité d’un cerveau humain dans 20 ans, d’autres dans 30 ans. Une chose est certaine et loin d’être artificielle : il ne serait pas très intelligent de rater le train !
Rédigé par Marc Genevois, Directeur Général SAP France
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