Intelligence Artificielle : Méfiez-Vous Du Buzz

La grande majorité d’entre nous vit aujourd’hui dans une bulle d’IA. Le regard du public sur l’intelligence artificielle a évolué depuis quelque temps. Encore perçue, il y a peu de temps comme de la science-fiction, cette technologie est aujourd’hui devenue incontournable pour de nombreuses entreprises. Il est impossible de passer à côté des assistants personnels intelligents comme Alexa et Siri, qui  font les gros titres, ainsi que sur la perception que l’IA aura sur notre façon de travailler.

La réalité est tout autre. La grande majorité des technologies d’IA font l’objet d’une surmédiatisation. Dans de nombreux cas, elles n’apportent pas de valeur ajoutée tangibles aux entreprises. Par exemple, les  solutions avant-gardistes « deep learning » ouvrent la voie à une nouvelle ère de possibilités technologiques ; mais étant aux prémices de leur développement, elles sont aujourd’hui incapables d’apporter une réelle valeur ajoutée.

Il existe des domaines dans lesquels l’IA a fait la preuve de son efficacité depuis des années, mais qui sont mésestimés et sous-médiatisés. Une des raisons est que l’intelligence artificielle est toujours considérée comme quelque chose de nouveau. Alors que dans les années 1940, Alan Turing travaillait déjà à rendre les ordinateurs « artificiellement intelligents ». Sans oublier que cela fait des décennies que ces derniers sont capables d’automatiser des tâches.

Plus récemment, l’IA a également prouvé qu’elle pouvait être un avantage concurrentiel bien concret pour les plus grandes entreprises de la planète. A l’origine, il s’agissait de logiciels d’aide à la prise de décisions alliant l’analyse de données et des règles définies par l’homme. Cet ensemble permettait d’identifier la « Next Best Action », c’est-à-dire, la prochaine étape la plus pertinente à suivre. Depuis des années, l’aide à la prise de décisions joue un rôle primordial au sein des multinationales ;  elle les aide à tisser des relations durables avec leurs clients, à gérer leurs ressources avec plus d’efficacité,  à améliorer leur rendement opérationnel et leur rentabilité.

Forrester qualifie ces actions « d’IA pragmatique ». Une forme d’IA qui n’a pas l’attrait du robot majordome, du grille-pain parlant ou même de la technologie « deep learning », mais qui a le mérite de répondre aux besoins des entreprises aujourd’hui. Avant de succomber au charme des technologies les plus attrayantes, les entreprises doivent déterminer quelle sera celle qui leur sera le plus bénéfique.

Cette valeur ajoutée n’est pas défini, elle s’aligne aux besoins de l’entreprise. L’IA pragmatique pourra être utilisée, entre autre,  dans la rétention de  clients ou l’optimisation  des ressources par l’automatisation des tâches répétitives. La technologie est un outil censé aider à atteindre un objectif opérationnel,  s’il ne remplit pas sa mission, on peut considérer qu’il est superflu. Bien entendu, il ne faut pas sous-estimer ou ignorer les dernières technologies autour de l’IA,  certaines applications s’avèreront certainement utiles dans l’avenir. À l’évidence, la reconnaissance vocale et linguistique aura un rôle majeur dans l’interaction des entreprises avec leurs clients. Par exemple, l’émergence d’une nouvelle génération de chabots capables d’interagir sur différents canaux de communication tout en continuant de façon très naturelle les conversations sur plusieurs plateformes, améliorera considérablement l’expérience client.

Pour l’heure, l’essentiel est de faire la part des choses, entre l’effet de mode que provoque l’IA et sa réelle valeur ajoutée basée sur une technologie qui a fait ses preuves. L’IA est d’ores et déjà capable d’apporter de la valeur ajoutée aux entreprises. La plupart d’entre elles s’en servent probablement depuis des années sans en avoir connaissance. Alors, soyez précurseur et franchissez le cap vers l’IA… un seul conseil, informez-vous et méfiez-vous du buzz !