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Intelligence artificielle : la France ne doit pas rater le train !

LLM
Close up of woman's hand touching illuminated and multi-coloured LED display screen, connecting to the future. People, lifestyle and technology

Si l’Intelligence artificielle se profile comme un moteur indispensable pour relancer la croissance économique, son adoption reste timide dans les entreprises françaises. Alors que de nombreux pays prennent déjà l’avantage, une transition vers une utilisation généralisée de l’IA est cruciale, mais elle nécessite des ajustements significatifs tant au niveau des infrastructures que des politiques réglementaires.

Une contribution de Benoit Ranini, président de TNP.

 

Accélérer la course à l’IA en France

C’est un fait : la productivité du travail en France a diminué de 5% depuis 2019 et reste parmi les plus faibles d’Europe. Ce recul est la conséquence de la faiblesse des investissements technologiques, de la langueur des dépenses en R&D, du vieillissement de la population et de la hausse de l’absentéisme. Or, dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale et d’accélération de la transition énergétique, la France a plus que jamais besoin de facteurs capables de relancer la productivité. Et pour cause : l’innovation a toujours contribué à rebattre les cartes. Selon toute vraisemblance, l’intelligence artificielle sera un formidable moteur de croissance et de productivité au cours des prochaines années. La simplicité d’utilisation de l’IA générative a fait prendre conscience de son énorme potentiel. Mais nous ignorons encore à quelle échelle et à quel rythme l’IA sera déployée dans les entreprises. Un an après le raz-de-marée ChatGPT, les entreprises européennes avancent prudemment en matière d’IA générative alors que les pays du Golfe et la Chine en ont fait un pilier de leur stratégie nationale. Les gains promettent d’être significatifs pour la relation client, le marketing, le développement de logiciels, l’ingénierie, la recherche et développement, la maintenance. Mais pas seulement ! L’IA est également un vecteur d’amélioration de l’empreinte environnementale et de l’agilité des entreprises.

Entre défis et hésitations

Toutefois, beaucoup d’entreprises croient à l’IA mais demeurent hésitantes face aux questions de pénurie des talents, de cybersécurité, d’incertitudes réglementaires. Pour l’instant, elles se concentrent sur des expérimentations. L’un des cas d’usage les plus courants autour de l’IA générative concerne les chatbots intelligents dans les services de relation client. Les entreprises peuvent ainsi utiliser leurs gains pour améliorer la qualité de leur service et proposer de nouvelles offres à leurs clients. Mais la plupart des entreprises n’ont pas encore entamé le passage à l’échelle. D’une part, la réussite de l’IA générative nécessite des masses de données importantes et de bonne qualité. D’autre part, les infrastructures informatiques ne sont pas toujours en mesure d’accueillir le déploiement des nouveaux cas d’usage. La généralisation des usages de l’IA générative va entrainer une profonde transformation des entreprises. Pour rester compétitives, elles doivent faire évoluer leurs organisations, leurs processus, leurs infrastructures technologiques, et surtout, les compétences de leurs équipes. L’IA améliorera les produits et les services mais elle ne remplacera pas les humains. Elle va déplacer les emplois et rendre les collaborateurs plus productifs. Nous devons encourager les dépenses dans les technologies et accélérer la course à l’intelligence artificielle.

Adapter nos institutions et politiques de concurrence

Enfin, n’oublions pas ce qui s’est produit lors de la révolution des TIC (technologies de l’information et de la communication). Une politique de concurrence trop laxiste avait découragé l’entrée de nouvelles entreprises innovantes avec des effets négatifs sur la croissance de l’économie. Et ce découragement peut affecter toutes les fonctions de l’entreprise, notamment les RH. Selon une étude de Gartner, 76% des directeurs des ressources humaines affirment qu’ils ont peur de ne pas être assez performants par rapport aux concurrents si leur entreprise n’investit pas dans l’IA dans les 24 prochains mois. Or, contrairement à la révolution des TIC, les Gafam sont déjà dominants et déploient des investissements colossaux en la matière : 4 milliards de dollars du côté d’Amazon pour développer la startup Anthropic, 10 milliards investis par Microsoft dans OpenAI, ou encore le déploiement de Llama 2 chez Meta. Autant d’efforts susceptibles de décourager immédiatement l’entrée de nouvelles entreprises innovantes. Il est donc essentiel d’adapter nos institutions, en particulier nos politiques de concurrence, pour que la révolution de l’IA agisse pleinement comme facteur de croissance.


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